Notre-Dame-des-Landes : Valls dénonce une «guérilla urbaine» à Nantes

Notre-Dame-des-Landes : Valls dénonce une «guérilla urbaine» à Nantes

    «Ils voulaient casser des policiers et du gendarme». Le ministre de l'intérieur Manuel Valls a fermement condamné samedi soir les «exactions» commises à Nantes par un milliers de protestataires radicaux, en marge de la manifestation qui a réuni 20 000 opposants à l'aéroport de Notre-Dame -des-Landes dans les rues de la cité des Ducs de Bretagne. Qualifiant d'«inadmissible» cette «violence qui vient de l'ultragauche radicalisée», le ministre a renvoyé les organisateurs de la manifestation à leurs responsabilités. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, grand défenseur du projet et cible des opposants, a condamné les violences «avec la plus grande fermeté». EELV a de son côté condamné les heurts, mais salué le succès de la mobilisation.

    «Cette violence, qui vient de l'ultra-gauche, est inadmissible»

    Selon Manuel Valls, «un millier d'individus de l'ultra gauche, ainsi que des Black Blocs, très violents, se sont livrés à des exactions et à des violences intolérables : cocktails Molotov, boulons, pavés jetés sur les forces de l'ordre, détruisant des vitrines de magasins, saccageant un certain nombre de commerces, du mobilier urbain ainsi que l'entrée d'un commissariat de police». Après avoir déploré que «cette manifestation se soit transformée en véritable guérilla urbaine échappant totalement à ses organisateurs», il a rendu hommage «au préfet de la Loire Atlantique, aux forces de l'ordre, qui avec beaucoup de sang froid et de professionnalisme ont contenu cette manifestation».

    «Cette violence venant de cette ultra-gauche, de ces Black Blocs, qui sont originaires de notre pays mais aussi de pays étrangers, est inadmissible et elle continuera à trouver une réponse particulièrement déterminée de la part de l'Etat», a répété le locataire de la place Beauvau, qui fait état de six blessés parmi les forces de l'ordre. Avant d'ajouter que ses services avaient justement interdit l'accès des manifestants au centre-ville car ils disposaient de «suffisamment d'éléments» avant la manifestation indiquant que certains groupes «voulaient utiliser cette manifestation pour s'en prendre aux forces de l'ordre et à la ville».

    Manuel Valls a d'ailleurs renvoyé les organisateurs de telles mobilisations «notamment sur le dossier Notre-Dame-des-Landes», à leurs responsabilités. «Ils savent qu'il y a des individus qui veulent s'en prendre aux forces de l'ordre. Chaque manifestation doit être pensée en fonction de ce danger.»

    Un peu plus tôt, le ministre des Transports Frédéric Cuvillier a également dénoncé les incidents violents qui se sont déroulés dans le centre-ville de Nantes, et que «rien ne saurait excuser». Il a également rappelé samedi que le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes était «conduit dans le respect du droit» .

    EELV salue un succès mais déplore les éléments perturbateurs

    Europe Ecologie-Les Verts (EELV) s'est félicité de son côté félicité du «succès de la mobilisation» mais a condamné «les dégradations et les actes de violences en marge de la manifestation». «Il faut saluer la rencontre entre des dizaines de milliers de manifestants pacifiques et un cortège impressionnant de centaines de tracteurs venus des départements voisins. Cette mobilisation illustre la volonté commune de préserver ces terres agricoles et zones humides», a écrit Julien Bayou, porte-parole du parti, dans un communiqué. Avant de déplorer «la présence d'éléments perturbateurs et condamne(r) fermement les dégradations et les actes de violences en marge de la manifestation».

    «200 manifestants affrontent forces de l'ordre nous condamnons fermement, mais cela ne peut masquer 30 000 mobilisés pacifiquement contre #nddl», a écrit dans un tweet le sénateur EELV de Loire-Atlantique Ronan Dantec.

    Pour l'UMP, la situation est «à l'image du désordre au gouvernement»

    L'eurodéputée UMP et ex-ministre Rachida Dati a elle estimé que ces violences étaient «à l'image du désordre qui existe aujourd'hui au gouvernement» et «du chaos dans lequel cette gauche irresponsable est en train de faire plonger notre pays». Dans un communiqué, elle «condamne avec la plus grande fermeté les débordements violents» qu'elle associe à un «nouvel échec» du ministre de l'Intérieur Manuel Valls. «Comme d'habitude, il est dans le commentaire après coup et pas dans l'action et la prévention», a-t-elle accusé.

    «Manuel Valls a parlé de groupes d'ultra-gauche dont certains venus de l'étranger. Qu'attend-il pour les dissoudre ? Qu'attend-il pour interdire l'accès au territoire national de ces groupes venus d'ailleurs qui saccagent nos villes et terrorisent nos compatriotes?» a encore interrogé Rachida Dati. Et de critiquer la «surdité» et l'«apathie» du Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

    Ne s'exprimant que sur le fond, le député Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République, a également estimé samedi que le gouvernement devait «annuler» le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes et utiliser plutôt l'argent public pour «renforcer les lignes TGV qui desservent Nantes».