Le premier tour de la primaire organisé par le Parti socialiste n’a pas encore eu lieu que Jean-Marc Ayrault prend ses distances et lance un avertissement à ses camarades : « J’espère que le candidat socialiste sera capable de créer la dynamique, sinon il faudra se poser la question de savoir où est la dynamique ? », a déclaré le ministre des affaires étrangères, invité mercredi 18 janvier de l’émission « Questions d’info », sur LCP, en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP.
Resté discret ces derniers mois, le premier ministre de Françoise Hollande de juin 2012 à mars 2014 multiplie les déclarations ces derniers jours. Dimanche 15 janvier, sur France 3, il a assuré que François Hollande « regrettait sans doute » de n’avoir pu se porter candidat en exprimant, lui aussi, ses regrets. Mercredi, sur LCP, il a refusé de dire pour qui il voterait à la primaire, arguant que le débat le laissait « un peu sur [sa] faim ».
« Des questions essentielles pour l’avenir du pays, l’avenir de l’Europe, l’avenir du monde n’ont pas été abordées » au cours des deux premiers débats télévisés, a-t-il déploré. Ce fidèle de François Hollande admet mal, par ailleurs, qu’aucun des candidats ne fasse réellement sien le bilan du quinquennat. « J’ai senti comme une espèce de gêne à vouloir assumer ce qui s’est fait depuis 2012 », a-t-il dit, en se disant, au contraire, « prêt à défendre le bilan du quinquennat », y compris « les augmentations d’impôt » en 2012 et en 2013.
L’élimination de la gauche au premier tour
Pour Jean-Marc Ayrault, le résultat du second tour de la primaire ne vaudra pas quitus pour le vainqueur, et ce quels que soient sa personnalité et son positionnement. « Ce qui est important, c’est que, très vite, on puisse avoir un paysage politique complet pour l’élection présidentielle », a expliqué l’ancien premier ministre, en énumérant : « Nous aurons un candidat qui s’appelle Jean-Luc Mélenchon, un candidat qui s’appelle Emmanuel Macron et un candidat socialiste. »
Donc « un problème se posera » à la gauche, et il faudra choisir « très vite » celui qui aura la plus forte dynamique pour ne pas risquer l’élimination de la gauche au premier tour de la présidentielle, et ainsi tenter d’éviter le duel Le Pen/Fillon annoncé par les sondages.
L’ancien maire de Nantes n’a pas explicitement déclaré qu’il pourrait appeler à voter Emmanuel Macron si la dynamique de l’ancien ministre de l’économie se confirmait dans les sondages, mais il souhaite « que la gauche soit représentée au deuxième tour ». Et, pour lui, Emmanuel Macron est assurément un « homme de gauche ».
Ultime précision : Jean-Marc Ayrault s’entend bien avec Emmanuel Macron, ce qui n’a pas été forcément le cas avec Manuel Valls, qui lui a succédé à Matignon en mars 2014.
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