Lors de la cérémonie d’investiture de Donald Trump, le 20 janvier, des places de choix étaient réservées à ses contributeurs les plus généreux, à la tribune, devant le Capitole, près de la scène où le 45e président des Etats-Unis a prêté serment.
Le site d’investigation The Intercept a pu consulter une liste d’invités, révélant qu’au moins une douzaine des 183 places étaient occupées par des milliardaires, donateurs et organisateurs de levées de fonds, qui ont aidé à financer soit la campagne de Donald Trump, soit sa cérémonie d’inauguration, soit les deux.
Pour savoir qui a assisté à l’inauguration de Trump, The Intercept a mis en pratique son credo : faire participer les lecteurs. Cofondé par l’ancien rédacteur du Guardian, Glenn Greenwald, avec pour mission de présenter les documents sur la NSA révélés par Edward Snowden, ce média a en effet pour but d’encourager les « leaks » (fuites) en utilisant une plate-forme sécurisée.
Dans le cas présent, The Intercept cherche à identifier les invités de la liste à partir d’une photographie de l’investiture, en recommandant à ses lecteurs de consulter également la photo en très haute définition mise à disposition par CNN. Les lecteurs sont invités à envoyer un e-mail aux deux auteurs de l’article s’ils repèrent un donateur qui n’a pas encore été identifié.
Jusqu’ici, sept personnalités sont visibles sur l’image, dont Lew Eisenberg, ancien directeur de Goldman Sachs et directeur financier du Comité national républicain, mais aussi Harold Hamm, le directeur d’une société investie dans la technique du « fracking » utilisée dans la recherche de gaz de schiste.
Un bal « pour les riches »
S’il n’est pas absurde d’inviter les donateurs les plus généreux à une cérémonie d’investiture, The Intercept entend identifier ceux qui se sont rapprochés le plus de Donald Trump « grâce à leur carnet de chèques ». L’idée est sans doute de garder un œil sur les intérêts qu’ils tenteront de défendre à Washington. Mais également de montrer que les festivités d’investiture n’étaient pas la grande fête populaire que promettait Breitbart News, un site d’information pro-Trump, fin décembre.
The Intercept a pu consulter des documents montrant qu’il y avait en fait un bal « pour les riches », les donateurs les plus généreux, le Liberty Ball. L’autre, plus grand, était accessible aux donateurs modestes, le Freedom Ball. On est loin des « bals les plus accessibles de l’histoire récente » que promettait le comité chargé des festivités d’investiture dans son communiqué du 17 janvier, qui évoquait des tickets à 50 dollars pour les deux bals, sans préciser que l’un des deux serait réservé à une élite. Les donateurs les plus généreux, ceux qui ont contribué à hauteur de 1 million de dollars ou plus, avaient droit à un « pack » donnant accès à plusieurs réceptions tout au long du week-end.
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