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Un « serious game » pour saisir à quel point la corruption est banale

Dans « Le Bon, la brute et le comptable », vous êtes une directrice de cabinet qui doit faire tourner une ville. A chaque décision prise, une question revient : « Est-ce de la corruption ou un échange de bons procédés ? »

Publié le 06 mars 2017 à 18h28, modifié le 07 mars 2017 à 12h48 Temps de Lecture 1 min.

Le Bon, la brute et le comptable est un jeu dont vous êtes le héros qui ne se passe pas dans le désert de Tabernas, mais dans les couloirs feutrés d’une mairie. Vous êtes la nouvelle directrice de cabinet d’une élue d’une municipalité française. Vous devez faire tourner la machine.

Votre carrière commence en 1993 et se termine, si tout se passe bien, vingt ans plus tard. Si vous prenez les bonnes décisions. A chaque détour du jeu, vous êtes confronté aux problèmes quotidiens de gestion d’une ville : contenter des acteurs qui ont des intérêts parfois opposés, et qui ont tous besoin de vous avoir à la bonne. Un dilemme apparaît rapidement : faut-il refuser un petit bakchich de l’entrepreneur qui veut récupérer un appel d’offres, et qui se trouve être un ami de la maire ? Est-ce de la corruption, ou un échange de bons procédés ?

Créé par l’agence Journalism ++, Le Bon, la brute et le comptable montre à quel point la corruption, dans tout ce qu’elle englobe, fait partie du quotidien d’un homme ou d’une femme politique. « Politiques et administratifs cherchent toujours à minimiser les affaires de corruption pour en faire des cas isolés », nous dit Nicolas Kayser-Bril, une des trois personnes à avoir travaillé dessus.

« Or, dès qu’on met le nez dedans, on s’aperçoit qu’il ne s’agit jamais de cas isolés, mais bien de systèmes qui sont mis en place, soit au niveau d’un territoire, soit au niveau d’un service au sein d’une organisation. »

La conception du jeu a pris trois mois, mais sa genèse date d’il y a deux ans. Tous les exemples de corruption qui apparaissent ont nécessité une longue recherche. Ils sont issus de faits réels (et peuvent être consultés ici), recensés pour « beaucoup en France mais aussi dans le reste du monde développé, auquel on ne pense pas souvent quand on parle de corruption », explique Nicolas Kayser-Bril.

Un des premiers réflexes du débutant est de vouloir jouer au jeu en politicien modèle, 100 % propre, incorruptible. Cette approche rend le jeu… très court. Vous êtes très vite renvoyé de la mairie avec les poches un peu vides. Car une personne qui refuse de jouer le jeu dans le jeu, même une petite enveloppe par-ci ou un dossier oublié par là, « devient un risque pour les autres », dit Nicolas Kayser-Bril.

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