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PAYS-BAS

Pays-Bas : l'extrême droite, de Wilders, et les libéraux au coude-à-coude avant les législatives

Le résultat des législatives néerlandaises du mercredi 15 mars aura valeur de test pour les populistes européens, alors que l'extrême-droite emmenée par Geert Wilders devrait considérablement augmenter sa présence au Parlement.

Geert Wilders, chef de file du Parti pour la liberté (PVV), formation islamophobe et eurosceptique.
Geert Wilders, chef de file du Parti pour la liberté (PVV), formation islamophobe et eurosceptique. Brendan Smialowski, AFP
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Il y a quelques semaines encore, la victoire semblait promise au populiste néerlandais Geert Wilders. Sa formation d’extrême-droite, le Parti pour la liberté (PVV), faisait figure du principal favori des élections législatives néerlandaises du 15 mercredi mars. Mais les derniers sondages publiés aux Pays-Bas lui sont désormais moins favorables, et le font reculer à la deuxième place, derrière le "Parti populaire pour la liberté et la démocratie" (VVD) du Premier ministre Mark Rutte.

Une récente enquête d'opinion accorde en effet 14,6 % des intentions de votes au PVV, derrière le VVD (conservateur) à 16,4 %. Toutefois, un tel score n’empêchera pas le parti du député islamophobe à la chevelure peroxydée de remporter un nombre significatif de sièges. Il est question d’environ 25 élus, soit plus du double des 12 qu'il compte actuellement.

>> À voir sur France 24 : "Pays-Bas : vers des élections dominées par l'extreme droite ?"

Si la formation de Geert Wilders – qui a promis à ses électeurs de fermer les mosquées, d'interdire la vente des Corans, et de bloquer l'accès aux migrants issus de pays à majorité musulmane – parvenait à gagner plus de sièges que n'importe quel autre parti, elle risquerait de se heurter à la lourde tâche de former un gouvernement de coalition. Et ses chances de gouverner sont extrêmement faibles, puisque de nombreux partis ont écarté toute collaboration avec ce parti eurosceptique.

Une scène politique fragmentée

Avec un nombre record de 28 partis en lice pour ce scrutin, les Pays-Bas vivent un moment charnière dans leur histoire politique, "comme on n'en a pas vu depuis la fin des années 1960 et le début des années 1970", explique Sarah de Lange, professeur de sciences politiques à l'université d’Amsterdam. À l’époque aussi, la scène politique néerlandaise était en proie à la fragmentation et à la polarisation. "Les enjeux sont différents, mais la dynamique est la même", précise-t-elle.

Le Premier ministre libéral Mark Rutte, dont le parti VDD est le favori des sondages (Frederick Florin, AFP).
Le Premier ministre libéral Mark Rutte, dont le parti VDD est le favori des sondages (Frederick Florin, AFP).

Geert Wilders entend profiter de cette fragmentation et a prévenu qu’il serait difficile, vu le contexte, et vu le système de représentation proportionnelle néerlandais, de l’éliminer de l’équation politique. S’il peut compter sur des électeurs qui partagent ses idées, une partie d’entre eux le soutiennent par défiance à l’égard des partis traditionnels, ou parce qu'ils sont séduits par son programme économique, qui comprend une baisse drastique des impôts et la promesse de ramener à 65 ans l'âge de départ à la retraite.

Le facteur économique jouera un rôle non négligeable lors de ces élections. Alors que les Pays-Bas affichent la meilleure croissance de la zone euro cette année, les électeurs appartenant aux classes moyennes et populaires estiment qu'ils supportent de manière disproportionnée les mesures d'austérité mises en œuvre par le Premier ministre Mark Rutte.

Une étoile montante

Certains de ces électeurs, les plus jeunes, sont attirés par l’un des principaux outsiders de cette élection, le parti écologiste GroenLinks ("GaucheVert"), dirigé par Jesse Klaver. Né d'un père d'origine marocaine et d'une mère néerlando-indonésienne, il pourrait créer la surprise. Les sondages place en effet son parti, qui plaide en faveur d’une économie "propre" ou pour l'accueil des réfugiés, en cinquième position. Son apparence juvénile et décontractée lui a valu d’être comparé au Premier ministre canadien Justin Trudeau.

Jesse Klaver, le chef du parti écologiste GroenLinks (Remko De Waal,AFP).
Jesse Klaver, le chef du parti écologiste GroenLinks (Remko De Waal,AFP).

Âgé de 30 ans, et plus jeune dirigeant de parti de l'histoire des Pays-Bas, Jesse Klaver s’inspire ouvertement des méthodes électorales de l’ancien président américain Barack Obama, jusqu’à lui emprunter son fameux slogan "Yes we can" (Het kan wel). D’aucuns l’accusent d’aller jusqu’à plagier certains de ses discours.

Des petits nouveaux accusés de diviser la société

Parmi les 28 partis participant au processus électoral figurent également quelques nouveaux petits arrivants. L'un d'entre eux est Denk, ou "Pense" en français, qui a été fondé par deux députés de descendance turque, qui ont été exclus du Parti travailliste. L’objectif de cette formation qui lutte contre la xénophobie et le racisme : remplacer le principe de l’intégration par celui de "l'acceptation" des minorités.

Si la montée de l'extrême droite est une réaction à l'immigration, Denk en est la contre-réaction. Son arrivée sur la scène politique ne s’est pas faite en douceur. Le parti a été accusé d'antisémitisme et décrit, par la presse locale, comme étant inféodé au Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

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