INSOLITE. On n'est pas sérieux quand on a 17 ans. Une formule de Rimbaud que fait mentir Miles Soloman, lycéen britannique qui, en travaillant sur un projet scolaire exploitant des données collectées sur la Station spatiale internationale (ISS) par l'astronaute britannique Tim Peake en 2015, a débusqué une anomalie sur le comportement d'un capteur. Un fait d'armes qui lui a d'ailleurs valu les remerciements de la prestigieuse agence spatiale américaine.
Sciences participatives à l'école
Que vient faire la NASA dans les écoles britanniques ? L'ONG IRIS (The Institute Research in School) propose en fait aux lycéens comme Miles Soloman d'accéder (entre autres) à des données issues de missions spatiales. Parmi les divers projets proposés par l'IRIS : travailler sur les causes génétiques des maladies cardiovasculaires, l'analyse de l'atmosphère martienne, voire sur une expérience réalisée avec le Large Hadron Colider (LHC) du CERN (l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire). Ici, il s'agit du projet TimPix, visant à analyser le niveau de radiation auquel l'astronaute Tim Peake a été exposé durant son séjour sur l'ISS du 15 décembre 2015 au 18 juin 2016. Le dosimètre utilisé a d'ailleurs été conçu avec le concours du CERN.
Un dosimètre développé par la NASA et le CERN
Dotés d'un connecteur USB, ces instruments sont régulièrement branchés sur les ordinateurs de la Station spatiale afin de compiler les mesures et les rapatrier vers la Terre. C'est sur de vastes tableurs centralisant ces données que des étudiants comme Miles Soloman travaillent, afin de s'exercer à l'analyse de données. Mais quelle ne fut pas la surprise de Miles lorsqu'il voulut trier les lignes du fichier par niveau d'énergie. "J'ai rapidement vu que là où aucune énergie n'aurait dû être détectée, les cellules affichaient la valeur '-1', et que ce devait être une erreur", a-t-il expliqué à la chaîne de radio britannique BBC Radio 4.
ERREURS. Ni une ni deux, Miles Soloman et son professeur de physique s'empressèrent de contacter la NASA, qui confirma avoir connaissance de l'erreur... mais pas dans de telles proportions : les ingénieurs américains pensaient qu'elle ne se produisait qu'une à deux fois par an, "alors que je leur ai montré qu'elle surgissait en réalité plusieurs fois par jour", a poursuivi le lycéen, toujours à l'antenne de la BBC. En cause ? "Les algorithmes de conversion étaient trop imprécis", a expliqué le physicien Lawrence Pinsky de l'Université de Houston. "Mais la démarche du jeune homme a été grandement appréciée à la NASA", a assuré le physicien.