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Billet de blog 16 mai 2017

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Les cellules de Résistance s’activent en Iran à la veille de la présidentielle

L’élection présidentielle iranienne aura lieu dans trois jours et les autorités veulent en faire une démonstration de légitimité pour le régime. Or, les appels au boycott du scrutin truqué lancés par les représentants de la société civile et l’opposition organisée se font entendre avec plus d’intensité.

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Avec la morosité de la situation socio-économique et les promesses non tenues d’Hassan Rohani, le président sortant, pour une ouverture sociale et des libertés civils, la population ne se fait pas d’illusion pour le scrutin de vendredi.

Le Guide suprême islamiste ayant verrouillé l’élection d’avance, avec seulement les séides du régime ayant le droit de concourir, la population ne trouve pas son compte dans une mise en scène démocratique où les vrais candidats sont absents. Les opposants politiques et les candidats démocratiques sont soit en prison, soit contraint à l’exile.

Pourtant, les militants des cellules de résistance mis sur pied par l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran, la principale opposition organisée clandestine, ont décidé de ne pas baisser les bras. Depuis quelques semaines ils ont mené une activité intense et courageuse pour dénoncer l’absence de légitimité du scrutin et appeler à de vraies élections, libres et supervisées par la communauté internationale.

« Mon vote est pour le renversement du régime », « mon candidat c’est Maryam Radjavi » sont le leitmotiv de la campagne de boycott lancé par la Résistance.

Voici des clips vidéo que les militants intrépides ont tournés en Iran sur les activités des cellules de Résistance ces derniers jours dans les principales villes iraniennes. De Téhéran à Tabriz, en passant par Kermanchah et Ispahan, Machhad et Chiraz. On peut y voir le slogan : « Ni charlatan, ni bourreau, mon vote est le renversement du régime ».

Les réseaux de la résistance iranienne multiplient les affichages à travers le pays © CNRI France

 Le charlatan c’est Rohani qui n’a rien fait de concret pour favoriser une ouverture politique de la société iranienne depuis qu’il est président. Une société aussi verrouillée qu’avant sa mandature et qui détient le record mondial du nombre d’exécution par tête d’habitant et des politiques misogynes à l’égard des femmes. Le bourreau c’est Raïssi, le favori de Khamenei et des sinistres gardiens de la révolution. Un personnage sulfureux connu pour avoir été directement impliqué dans la « commission de la mort », responsable du massacre de 30 000 prisonniers politiques en 1988 en Iran.

Concernant les activités des militants de l’OMPI en Iran, l’agence de presse Fars a écrit le 3 mai : « Reza Nazari, membre de l’Union des Associations islamiques des Etudiants, dans une interview avec l'agence Fars a déclaré que  les Moudjahidine du Peuple  tentent d’influencer l’élection présidentielle (…) Nous ne devons pas être influencés par la propagande de notre ennemi. En sapant la confiance des gens, l'ennemi veux attaquer le système tout entier ».

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Le site Fatemioune, affiliés aux pasdaran et à la faction extrémiste, s’est alarmé le 15 mai au sujet de l’ampleur des activités de l’OMPI pendant la campagne électorale.

Le site Fatemioune, affiliés aux pasdaran et à la faction extrémiste, s’est alarmé le 15 mai au sujet de l’ampleur des activités de l’OMPI pendant la campagne électorale. Publiant une photo prise par un agent du régime montrant une banderole avec l’image de Maryam Radjavi, la dirigeante de la Résistance, le site islamiste a écrit : « une grande sédition est en route. Soyez vigilant. Aujourd’hui la photo de Maryam Radjavi a été accrochée en dessous du pont Satarkhan. Voilà le résultat des propos de Rohani. (…) Des opérations douteuses ont été signalées à Téhéran. Selon les rapports parvenus, les images de Maryam Radjavi ont été aperçues dans de plusieurs endroits à Téhéran. »

 L’élection de vendredi ne pourra tromper les démocrates sur la véritable nature du régime. Un Etat qui fonctionne en vase clos ne peut que courir vers une déchéance annoncée. Sans une mise en cause profonde du système inique, il est voué à la déchéance à court terme.

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