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Kiev, « au bord de la catastrophe », perd le contrôle de la Crimée

L'amiral Denis Berezovski a annoncé dimanche qu'il se mettait à disposition des autorités prorusses de Crimée.

Le Monde avec Reuters

Publié le 02 mars 2014 à 09h18, modifié le 04 mars 2014 à 08h10

Temps de Lecture 3 min.

Deux soldats sans insignes, probablement russes, gardent l'entrée du siège du gouvernement local de Simferopol, en Crimée, le 2 mars.

L'Ukraine s'est déclarée, dimanche 2 mars, « au bord de la catastrophe » à la suite des opérations de l'armée russe sur son territoire, et semblait perdre rapidement le contrôle de la Crimée, alors que l'Occident cherchait une issue à l'un des plus graves conflits avec Moscou depuis la guerre froide. Des milliers de soldats russes, sans insignes, bloquaient les militaires ukrainiens dans leurs casernes dans cette péninsule russophone du sud de l'Ukraine, qui abrite la flotte russe de la mer Noire.

« Ce n'est pas une menace, c'est en fait une déclaration de guerre à mon pays », a lancé le premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk. Alors que le président par intérim, Olexandre Tourtchinov, a répété dimanche que Kiev espérait parvenir à une solution « pacifique » à la crise, un haut responsable a annoncé en parallèle la mobilisation des réservistes ukrainiens afin d'assurer « la sécurité et l'intégrité du territoire ».

A Kiev, environ 50 000 personnes se sont rassemblées dimanche sur Maïdan, la place de l'Indépendance, épicentre des violentes manifestations qui ont abouti au départ du président Viktor Ianoukovitch. « Nous ne nous rendrons pas ! », ont-ils scandé à l'adresse de la Russie. Des manifestations pro-Ukraine rassemblant entre 1 000 et 10 000 personnes ont aussi eu lieu à Kharkiv, Odessa, Dnipropetrovsk ou Zaporijia, selon les médias ukrainiens.

DÉFECTION DU CHEF DE LA MARINE UKRAINIENNE

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Coup dur pour les nouvelles autorités de Kiev, le chef de la marine ukrainienne, l'amiral Denis Berezosvki, a prêté allégeance aux autorités prorusses de Crimée, livrant le quartier général  de Sébastopol aux forces russes, dès le lendemain de sa nomination par le président par intérim Olexandre Tourtchinov.

Une corvette russe dans le port de Sébastopol.

Le premier ministre prorusse de Crimée, Sergueï Axionov, que Kiev considère comme illégitime, a salué un « événement historique ». « Durant le blocus par les forces russes du quartier général central de la marine, il a refusé de résister et rendu les armes », a déclaré de son côté la vice-secrétaire du Conseil de sécurité ukrainien. « Le bureau du procureur a engagé des poursuites criminelles contre Denis Berezovski en vertu de la clause 111 : trahison d'Etat », a-t-elle réagi. 

LE NAVIRE AMIRAL SOUS PAVILLON RUSSE

Plus tôt, c'est le fleuron de la marine ukrainienne et son navire amiral, la frégate Hetman-Sahaydachniy, qui aurait fait défection, selon les médias russes, une information démentie par le ministère de la défense ukrainien. Selon la chaîne d'information en continu Russia Today, cette frégate aurait refusé de suivre les ordres du gouvernement de Kiev, et aurait hissé le pavillon russe après une patrouille dans le golfe d'Aden.

Deux frégates anti-sous-marins russes ont pris position aux larges des côtes de Crimée, en violation de l'accord régissant le bail dont bénéficie la Russie pour sa flotte installée dans la base navale de Sébastopol, selon une source militaire ukrainienne. Ces deux navires de guerre feraient partie de la flotte de la Baltique et ont été signalés dans la baie de Sébastopol.

OPÉRATIONS CONTRE L'ARMÉE UKRAINIENNE EN CRIMÉE

La tension semblait monter en Crimée entre les deux camps, même si aucun affrontement n'a été rapporté. Dimanche soir, une forte explosion, d'origine inconnue, a été entendue dans toute la ville de Simferopol, la capitale de Crimée. Et plusieurs sites stratégiques de la péninsule, bases militaires, aéroports ou bâtiments officiels, ont fait l'objet de blocages par des hommes en armes, dont l'uniforme ne porte aucun signe distinctif, mais que les observateurs assimilent à des soldats russes.

Des marins russes à proximité d'une base des gardes-frontières ukrainiens, à Balaclava, en Crimée.

Ainsi, la base militaire de Perevalne, qui abrite une unité des gardes-côtes ukrainiens, à 20 kilomètres de Simferopol, a été cernée par des centaines d'hommes armés de fusils automatiques. Selon le ministère de la défense ukrainien, qui a estimé leur nombre à un millier, les assaillants voulaient contraindre les gardes-côtes à rendre leurs armes.

Près de la ville de Soudak, le ministère de la défense rapporte, selon l'agence Interfax, que les Russes ont pris des pistolets, des fusils et des cartouches dans le poste radar. Ils auraient aussi pressé le personnel du site de prendre le parti des dirigeants prorusses de Crimée. Ailleurs, dans un centre de formation de la marine ukrainienne à Sébastopol, un autre groupe de soldats russes a également confisqué des armes.

En outre, Evgueni Savtchenko, le gouverneur de la région russe de Belgorod, rapporte que des groupes armés ont tenté de bloquer une route qui relie les deux pays. « Des hommes armées parcourent la région, a dit M. Savtchenko, cité par Interfax. Il y a eu une tentative de blocage de la route de Moscou à la Crimée. C'est vraiment inquiétant. »

Le Monde avec Reuters

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