Trouver une place en crèche : un véritable casse-tête pour tous les parents. Mais le degré de difficulté varie considérablement en fonction du milieu social de ces derniers. C’est ce que constate l’association Terra Nova, dans un rapport rendu publique ce mercredi, qui dénonce notamment un système d’accès aux places en crèche inégalitaire.

La France, « championne du monde » des inégalités à l’école

Lors de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron a promis de « faire de la crèche un instrument de lutte contre les inégalités ». Une promesse d’autant plus pertinente, lorsque l’on sait que les familles aisées y accèdent plus facilement que les autres : en 2013, dans les 20% des ménages les plus aisés, les enfants de moins de 3 ans ont eu 4,4 fois plus de chances (22%) d'être admis en crèche que ceux des 20% de ménages les plus modestes (5%).

Terra Nova réclame ainsi la création de 40 000 places supplémentaires en crèche « dans les quartiers prioritaires et les territoires ruraux ». Selon les experts, cette mesure serait « l’un des instruments les plus efficaces pour l’égalité des chances et la réussite de tous. »

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Des causes diverses

Ces zones sont privilégiées pour plusieurs raisons. Premièrement car ce sont elles qui disposent le moins de moyens financiers, malgré les crédits mis à disposition des communes sous le quinquennat Hollande. En effet, plusieurs d’entre elles ont renoncé à y recourir car le reste à charge restait trop conséquent (3000€ par an et par place de crèche). Le critère selon lequel les deux parents doivent travailler pour espérer obtenir une place en crèche à son enfant est privilégié dans certains établissements, ce qui laisse peu de chance aux familles les plus précaires. Les experts reprochent également au système d’être très « opaque », demandant aux parents de faire des démarches administratives conséquentes susceptibles de les décourager. 

Un compromis entre l’Etat et les communes en question

Pour l’association, l’idéal serait de « rompre avec l’idée que l’État doit seulement financer des modes de garde, en laissant toute latitude aux communes pour la sélection des familles », et ainsi renforcer les critères sociaux pour l’admission. Attribuer davantage d’aides financières aux communes les plus défavorisées « afin de leur garantir un reste à charge quasi nul » permettrait également à celles-ci d’investir plus dans la petite enfance.