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L’été 2017 sera plus chaud que la moyenne

Depuis 1999, Météo France affine ses prévisions saisonnières à trois mois mais diffuse un discours prudent sur des résultats qui empruntent beaucoup aux probabilités. A priori, cet été sera donc plus chaud que la moyenne.

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Il s'agit du quatorzième mois consécutif qu'un record mensuel de chaleur est battu sur la planète

Les mois de juin, juillet et août devraient être plus chauds que la moyenne des étés de la période de référence 1981-2010.

(c) Afp

PROBABLE. Les mois de juin, juillet et août devraient être plus chauds que la moyenne des étés de la période de référence 1981-2010. Du "chaud probable" annoncé pour la façade Atlantique de tout le continent européen au "chaud très probable" du bassin méditerranéen, toutes les destinations touristiques devraient profiter de températures supérieures d’au moins 0,6°C par rapport à la "normale". Il s’agit d’une moyenne et il n’est pas possible pour l’organisme d’annoncer par avance des vagues de chaleur ou une canicule prolongée. De même, Météo France n’annonce aucune tendance pour les précipitations beaucoup plus difficiles à prévoir.

Les probabilités de température pour l'été 2017. © Météo France

La prévision à moyen terme reste un exercice risqué, mais l’utilisation de modèles météo et climatiques incite Météo France à communiquer ses tendances. «Arpège, notre modèle de prévision, voit ses résultats confrontés à onze autres services dans le monde ce qui nous amène à établir le scénario à trois mois le plus probable entre trois possibilités, "plus chaud", "normal" et "plus froid", explique Jean-Michel Soubeyroux à la direction de la climatologie et des services climatiques de Météo France à Toulouse. Ce sont les études sur les évolutions de l’atmosphère au contact de la surface des océans et des continents qui rendent ces anticipations possibles».

Des "blocs" qui font de 1000m en profondeur dans les océans à 20km dans l'atmosphère

TELECONNEXION. Tout part en effet de l’examen du système climatique global. Les océans sont découpés en gros bloc de mille kilomètres de côté où figurent les observations de températures dans les couches océaniques jusqu’à mille mètres de profondeur et dans l’atmosphère jusqu’à la stratosphère à 20 km de hauteur. « Les évolutions de la température des eaux de surface des océans sont lentes et prévisibles, elles ont donc un effet mémoire qui nous permet d’établir des probabilités », poursuit Jean-Michel Soubeyroux. Ces probabilités sont plus faciles à établir dans la zone intertropicale où les phénomènes de convection (échanges océans-atmosphère) varient peu tout au long de l’année que dans les régions tempérées marquées par leur saisonnalité et surtout par les phénomènes de "téléconnexion" qui voient des anomalies de convection dans la zone tropicale influer sur les dynamiques de l’atmosphère dans les zones tempérées. C’est le cas par exemple du phénomène "El Nino". Enfin, la température est plus facile à prévoir que les précipitations et les résultats sont meilleurs en hiver qu’en été.

Si les prévisions à trois mois qui viennent d’être publiées sur le site de Météo France sont si prudentes actuellement, c’est que la machine climatique planétaire présente actuellement très peu d’écart avec son état moyen. La chaleur est quasiment répartie à un niveau équitable sur tous les océans et il n’existe pas d’anomalies localisées qui pourraient enclencher un phénomène particulier au cours du trimestre qui vient. Ainsi, dans le Pacifique tropical, premier réservoir de chaleur du globe, la température des eaux est un petit peu supérieure à la moyenne, ce qui fait qu’il n’y a actuellement ni "Nino", si son contrepoint, "la Nina". La hausse des températures prédites est essentiellement le fait du réchauffement climatique.

Prévoir à trois mois aide à la décision

ALERTES. Dans les prochaines années, la prévision saisonnière devrait faire de nouveaux progrès notamment par l’amélioration de la description des mécanismes physiques des échanges océans/atmosphère, la meilleure compréhension des interactions à grande échelle entre zones tropicales et tempérées et une prévisibilité accrue des phénomènes climatiques. Ces efforts doivent mener à aider aux prises de décision des agriculteurs, industriels et gestionnaires d’infrastructures d’énergie ou d’eau. Les prévisions saisonnières sont déjà très utilisées dans les pays de la zone intertropicale où elles sont plus fiables. Ainsi, les épisodes d’El Nino sont désormais précédés d’alertes pour l’agriculture, les risques de catastrophes encourus par les populations, les possibles émergences d’épidémies liées à l’augmentation des pluies.

L’enjeu se porte désormais vers les zones tempérées et la Commission européenne a ainsi mis en place le programme Copernicus climate change service de mutualisation des informations sur les prévisions en direction du grand public. Le projet Clim4Energy vise à une meilleure prévision de la production des énergies renouvelables et en France le projet Euporias va tester des prévisions saisonnières à 7 mois de remplissage des grands barrages soutenant le débit de la Seine.
 

Où en est la sécheresse ?
Moins marquée qu’en 2011, bien inférieure à 1976, la sécheresse sévit actuellement sur l’ensemble du territoire français et la Corse à l’exception du pourtour méditerranéen. Les nappes phréatiques ont un niveau bas du fait de l’absence de recharge hivernale et le stock de neige sur les reliefs est faible. La situation dépend donc uniquement des précipitations. Elle est donc très fragile. Le déficit d’humidité est très marqué dans le nord et l’est de la France, du sud de la Loire au Poitou-Charentes et dans le bassin Adour-Garonne. Jusqu’au 20 mai, les perturbations qui ont amené entre 30 et 80mm d’eau sur l’hexagone ont vu leur effet complètement annihilé par les fortes températures de la dernière semaine. Les prévisions donnent une première quinzaine de juin plutôt humide, mais la deuxième quinzaine est annoncée sèche.

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