Le projet du futur hôpital s'invite dans la campagne
C'est la patate chaude des législatives sur la 1re circonscription. Le dossier que les candidats n'aimeraient pas avoir à traiter. Pierre Mardegan, patron des urgences au centre hospitalier de Montauban et candidat de la République en marche a donné un coup d'accélérateur à un projet qu'il tenait plus au moins dans les cartons depuis un an : la construction du futur hôpital du Grand Montauban, à Bressols. Effectivement, la direction a lancé une étude interne sur l'opportunité de construire un nouvel établissement près de l'intersection des autoroutes A62 et A20 plutôt que de continuer de rénover et d'agrandir l'actuel site du centre-ville de Montauban. Mais aucun projet n'a été encore présenté à l'agence régionale de santé. Et n'a obtenu, a fortiori, de feu vert. L'idée générale reste de créer 300 lits à Bressols. Le projet est chiffré à 220 millions d'€. Les activités de médecine, chirurgie, obstétrique et des urgences iraient à Bressols. La psychiatrie et le long séjour resteraient en centre-ville.
Le dossier a fait débat l'autre soir au conseil municipal de Montauban. Mardi, l'association des usagers et amis du centre hospitalier de Montauban est montée également au front pour dénoncer «un pseudo-projet électoraliste. Le centre hospitalier ferait mieux de mettre à profit la friche de l'arsenal qui appartient à la mairie. »
Et du côté des candidats, qu'en pense-t-on ?
Il y a ceux qui s'offusquent d'une éventuelle délocalisation. «Je ne suis pas favorable à ce nouvel hôpital. Nous avons développé depuis longtemps l'idée de l'aménagement du site proche de l'arsenal pour répondre aux besoins des usagers et des professionnels de santé», explique le communiste Rodolphe Portolès. Même diagnostic, c'est à souligner dans le contexte actuel, pour l'Insoumise Marie Nadal. De son côté, la députée sortante socialiste Valérie Rabault a dégainé le scalpel, en appelant «au respect des citoyens qui méritent autre chose que des promesses fumeuses.»
D'autres candidats émettent de gros doutes. Thierry Deville (Les Républicains) parle d'un «projet séduisant, mais il faut surtout rappeler que c'est un projet de long terme. Je pense qu'il faut jouer la carte du possible, de l'efficacité et de l'immédiateté avant de rêver de grand hôpital.» Richard Blanco (Force ouvrière) pose la question :» Qu'en pensent les employés de l'hôpital, eux qui se plaignent, à juste titre, de l'état lamentable de certains secteurs de l'hôpital actuel ?» Guillaume Arnaud (Europe Ecologie les Verts) estime que «le manque de transparence du projet ne permet pas d'être pour. Il me paraît éloigner en tous sens, financièrement et géographiquement, l'usager du service public de santé.»
Finalement, Pierre Mardegan ne semble avoir qu'une alliée sur ce sujet : Martine Baudoz (Debout la France) : «Je suis pour ce projet et un établissement neuf, moderne, plus performant.»
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