Paris : le dernier week-end du musée Dapper

 Paris, ce vendredi. Musée Dapper, ce très beau musée privé dédié à l’art africain va fermer dimanche soir. Plus que deux jours pour profiter du lieu.
Paris, ce vendredi. Musée Dapper, ce très beau musée privé dédié à l’art africain va fermer dimanche soir. Plus que deux jours pour profiter du lieu. LP/ELM

    Rue Paul-Valéry, entre les avenues Victor-Hugo et Foch (XVIe), vous trouverez le musée Dapper, joyau de l'art africain. Pour deux jours seulement. Dimanche soir, ce superbe lieu qui rassemble plus de 2000 pièces de collection, masques, statues, parures et armes, fermera définitivement. Pendant trente ans, la fondation créée par Michel Leveau, décédé en 2012, reprise par son épouse, Christiane Falgayrettes-Leveau, a défendu la culture africaine. La Fondation jette l'éponge, pour rebondir dans des expositions itinérantes.


    Ce vendredi matin, dès 11 heures, pour son ouverture, les amoureux du lieu étaient là. « Je suis venu de Biarritz (Pyrénées Atlantique) pour refaire un tour ici. J'ai visité le lieu une bonne dizaine de fois. Il y a de véritables merveilles », affirme Bruno, à la retraite. Louise, 21 ans et Marie, 23 ans, toutes deux à l'école du Louvre, ne pouvaient pas non plus manquer cette visite de « ce musée unique ».

    Une fois passé l'élégante entrée, on se retrouve en effet dans une atmosphère chaude et élégante. La librairie et le café en sous-sol. Dans les grandes pièces au fond puis à l'étage, la présentation de l'ultime exposition sur les chefs-d'œuvre de l'Afrique est magique. Centre trente pièces montrent les œuvres majeures de la collection Dapper : des sculptures du Cameroun, avec en vedette Bangwa, une princesse danseuse, ou des œuvres Dogon du Mali, dont ce superbe cavalier daté du XVIe siècle.


    « Naturellement il y a une grande tristesse à fermer. Mais nous avons en même temps l'envie de nous renouveler », affirme Christiane Falgayrettes-Leveau, 62 ans, qui a déjà au programme une exposition à la Martinique, une autre au Sénégal, puis encore une autre à Dakar, avant de revenir à Paris dans deux ou trois ans… avec l'aide d'un partenaire institutionnel.

    Christiane Falgayrettes-Leveau

    Aujourd'hui, sans aucune subvention, les 1 800 m2 qui comptent aussi une superbe salle de spectacle de 190 places en bois sombre sont trop lourds à gérer. « Nous vendons le bâtiment, souligne Christiane Falgayrettes-Leveau. Mais l'activité n'est pas terminée… » Sur les douze personnes qui composent son équipe, dix vont poursuivre l'aventure de la maison d'édition et de l'organisation des expositions. Une nocturne est prévue ce samedi soir. Ceux qui ont raté l'occasion ces trente dernières années n'ont plus que deux jours pour se rattraper.


    Ce samedi de 11 heures à 22 heures et dimanche jusqu'à 19 heures. 35 bis, rue Paul-Valéry. M° Etoile. Entrée 6 €.