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PHOTOGRAPHIE

Décès de John G. Morris, légende du photojournalisme américain

Le photographe américain John G. Morris est décédé à Paris à l'âge de 100 ans. Connu pour avoir édité les photos de son ami Robert Capa prises lors du débarquement de Normandie, le 6 juin 1944, il était l'un des responsables de l'agence Magnum.

John G. Morris a photographié la Libération de la France durant l'été 1944.
John G. Morris a photographié la Libération de la France durant l'été 1944. Stéphanie Trouillard, France 24
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Jusqu'au bout, la passion de la photographie ne l'a jamais quitté. Légende du photojournalisme du XXe siècle, l'Américain John G. Morris est mort vendredi 28 juillet à Paris, à l'âge de 100 ans.

Son décès a été annoncé par l'agence Magnum, dont il a été le principal responsable durant de longues années. "John Morris a joué un rôle très important durant les premières années de Magnum", a écrit le directeur général de l'agence, David Kogan, dans un communiqué.

Le communiqué de l'agence Magnum

C'est en 1953 que John G. Morris avait rejoint la célèbre agence cofondée en 1947 par Robert Capa. Il était chargé notamment de choisir les destinations où envoyer les photographes de l'agence.

>> À lire sur France 24 : "John G. Morris : raconter l'été 44 au-delà des moments de gloire et de triomphe"

"J'ai toujours privilégié le travail avec les grands photographes"

Quelques années auparavant, durant la Seconde Guerre mondiale, John G. Morris avait été le responsable de la couverture photographique du front occidental pour le célèbre hebdomadaire Life, l’un des magazines les plus importants de l’époque. C'est lui qui avait notamment édité les photos exclusives de son ami Robert Capa prises lors du débarquement de Normandie, le 6 juin 1944.

De juillet à août 1944, cet Américain, natif de Chicago, s’était également improvisé reporter-photographe avant de laisser de côté son appareil photo. "Durant ma vie de journaliste, j’ai toujours privilégié le travail avec les grands photographes. Quand vous marchez dans la rue avec Cartier-Bresson, vous n’avez pas envie de pointer un appareil là où il prend des photos", avait-il expliqué à France 24, en 2014, à l'occasion de la sortie de son livre "Quelque part en France", un recueil de photos sur l'été 1944. "Mais pendant les quatre semaines où je l’ai fait, j’ai juste pris les choses qui m’intéressaient. Je dois admettre que mes photos sont assez bonnes !", avait-il ajouté.

Les quatre semaines de John G. Morris en Normandie et en Bretagne

"Souvent, la guerre n'est montrée qu'à travers des moments de gloire et de triomphe"

Même si pendant de très longues décennies, ses clichés sont restés confidentiels, John G. Morris est resté toute sa vie très marqué par cet été 1944. L'éditeur de photos a surtout gardé un profond amour pour la capitale française, où il s'est installé en 1983, jusqu'à la fin de sa vie. "Je vis ici car j'y suis très heureux. […] Une semaine après la Libération à Paris, j'ai écrit à ma femme pour lui dire qu'un jour, nous devrions vivre en France", avait-il confié à France 24.

Après avoir quitté l'agence Magnum au début des années 1960, il avait ensuite travaillé pour de grands quotidiens américains. John G. Morris est notamment à l'origine de la publication, en une du New York Times, de la photo d'un policier vietnamien de Saïgon exécutant à bout portant un homme suspecté de collaborer avec le Viet-cong. Il avait fait ce choix malgré les réticences d'une partie de la rédaction.

Il avait également obtenu la publication, toujours en une du quotidien new-yorkais, du cliché d'une jeune fille vietnamienne courant nue sur une route après un bombardement américain au napalm. Pour John G. Morris, il était nécessaire de montrer la réalité crue des conflits : "À Bayeux, j’ai pris les cadavres d’un soldat américain et d’un allemand. Il était interdit de prendre les visages des Américains, par respect pour leurs familles, mais j’ai pris ses mains. Pour moi, cela symbolise bien la guerre. Je n'en tire aucune fierté, mais souvent, la guerre n’est montrée qu’à travers des moments de gloire et de triomphe".

John G. Morris découvre Paris enfin libéré

 

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