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En Russie, des critiques du Kremlin se font entendre

A la télévision publique, la propagande fonctionne à plein. Mais, sur le Web et dans la presse libérale, des Russes protestent.

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Pour s’informer, les Russes sont de plus en plus nombreux à délaisser la télévision. Ils lui préfèrent les réseaux sociaux

Par Benjamin Quénelle

Publié le 5 mars 2014 à 18:15

« Poutine est devenu fou ! » Sur le Web, des Russes ne cachent pas leur désaccord sur les gesticulations militaires du Kremlin. « Heureusement que, depuis des années, nous ne regardons plus la télévision… », ironise ainsi Masha, jeune Moscovite parmi d’autres qui passent plus de temps à s’informer sur les réseaux sociaux que devant le petit écran. Car, depuis une semaine, la propagande fonctionne a plein. Avec pour leitmotiv : « La Russie n’abandonnera pas les nôtres. » C’est-à-dire les populations russophones, victimes à Kiev et dans toute l’Ukraine du « chaos et de la terreur » organisés par des « nationalistes d’extrême droite soutenus par les Occidentaux ».

Dans un pays où la victoire contre les nazis est au cœur de l’identité nationale, les références à la « grande guerre patriotique » sont très fréquentes. Pour justifier la chasse aux « néofascistes de Kiev », comme le répète la propagande du Kremlin. Ou, au contraire, pour en Crimée. Ce point de vue est ultraminoritaire au sein d’une population dont la principale source d’information reste la télévision publique. « Ce que la Russie a fait est mal, car une intervention militaire n’est jamais la réponse », a pourtant osé affirmer à l’antenne Abby Martin, journaliste basée à Washington de « Russia Today », la chaîne du Kremlin en langue anglaise.

Andrei Zubov, professeur au MGIMO, le prestigieux institut d’études internationales à Moscou, est allé plus loin. Dans un journal libéral, il a comparé une future invasion de la Crimée à un Anschluss – référence à l’occupation de l’Autriche par Hitler. Cette audace a été sanctionnée : licenciement du MGIMO. Une information que sa fille a rendue publique sur sa page Facebook, provoquant une vague de soutien. « C’est la différence par rapport a l’URSS, ironise le professeur. Je me souviens de la période soviétique. Aujourd’hui, des centaines, des milliers de gens m’écrivent. A l’époque, chacun faisait l’autruche. Cela signifie que nous avons de belles perspectives devant nous. Nous ne reviendrons pas au silence soviétique ! »

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