France: l’armée de terre veut réorienter ses opérations vers les Français

Rarement l'armée n'aura été autant sollicitée pour la protection des Français. Quelque 1 200 militaires ont été mobilisés pour venir en aide aux sinistrés de l'ouragan Irma, et jusqu'à 10 000 en cas d'attentat. C'est bien le sens de l'armée de terre, assure son chef d'état-major, le général Jean-Pierre Bosser.

« Le souci de nos concitoyens, c'est d'abord leur sécurité sur le territoire national. C'est donc un changement de cap majeur et je pense qu'on doit tenir compte de cette évolution : partir du territoire national et aller ensuite plus loin en fonction de nos moyens et nos capacité », estime-t-il.

Aujourd'hui, l'armée de terre fournit 80 % des effectifs des opérations extérieures, près de 4 000 hommes au Sahel et au Sahara, dont 1 700 sur la seule base de Gao. Pour le patron de l'armée de terre, presque cinq après l'opération Serval au Mali, l'action de combat n'est peut-être plus aussi déterminante. « On pourrait aujourd'hui peut-être mieux réorienter nos forces en matière d'assistance militaire opérationnelle, d'aide à la reconstruction, plus que sur le côté cinétique », avance encore le général.

Côté équipement, le chef d'état-major de l'armée de terre ne se fait guère d'illusion : dans la loi de programmation militaire 2019-2025 en cours d'élaboration, « nous n'aurons pas tout, tout de suite, ni autant de matériel qu'on le souhaiterait », conclut-il.