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Allemagne

Asli Erdogan: «En Turquie, la situation est extrêmement noire»

À la foire du livre de Francfort où cette année la France est à l’honneur, et où sont invités plus de 1 000 écrivains d’une centaine de pays, est également présente celle qui est devenue l’icône de la résistance en Turquie : la romancière Asli Erdogan, incarcérée pour ses propos dans la presse, et récemment libérée. RFI l'a rencontrée.

L'écrivain Asli Erdogan.
L'écrivain Asli Erdogan. DR
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Avec notre envoyée spéciale à Francfort,  Catherine Fruchon-Toussaint

C’est une femme fatiguée, amaigrie, mais qui derrière son regard trouve la force de sourire. Après quatre mois et demi de prison, placée depuis décembre en liberté surveillée, elle n’a récupéré son passeport que depuis quatre semaines, sésame pour venir en Allemagne recevoir le prix de la Paix Erich-Maria-Remarque.

L'occasion surtout pour elle de partager son expérience, voire rappeler l’importance de la liberté d’expression, thème qui lui tient tant à coeur : « C’est un problème très, très grave, d’ailleurs moi-même je suis en liberté mais je ne suis pas acquittée. Il y a environ 180 écrivains et journalistes en prison et la situation en Turquie est extrêmement noire actuellement. Donc j’ai des responsabilités envers ceux qui sont encore incarcérés, ceux qui sont en procès comme moi, ou ceux qui le seront bientôt. Et il faut que nous soyons des porte-parole, car je pense que la plupart des gens savent qu’il se passe des choses terribles en Turquie, mais ils ne peuvent pas imaginer à quel point c’est devenu grave. Il faut que nous racontions en détail la réalité, car la situation est au-delà de toute imagination pour des personnes normales. »

Le verdict du procès d’Asli Edorgan, 50 ans, est attendu le 31 octobre. Elle risque la prison à vie. Son arrestation et sa détention pendant 132 jours avaient provoqué une vague d'indignation en Turquie et en Occident, qui s'inquiète des restrictions imposées à la liberté d'expression depuis le putsch manqué de juillet 2016 suivi de purges sans précédent.

Durant sa détention, la romancière, éditée en français chez Actes Sud, la maison d'édition dirigée par Françoise Nyssen jusqu'à ce qu'elle soit nommée ministre, a reçu de nombreux prix littéraires.

→ Réécouter : Asli Erdogan, au nom de la parole emprisonnée
→ Relire : Asli Erdogan: «Pour défendre la liberté d’expression nous devons nous unir». Interview exclusive au lendemain de sa libération, le 1er janvier 2017.

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