Kamel Daoud - Un conte où l'on mange les enfants

Volonté du régime autant que fantasme populaire : dans l'Algérie de Bouteflika, le pouvoir est clandestin… Portrait d'un pays opaque, silencieux et triste.

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"L'Algérie est un pays où le français est une maîtresse linguistique : on le parle, mais on ne s'affiche pas avec." © Dusault pour "Le Point"

Temps de lecture : 3 min

Pays flou, invisible, mort-vivant, zombie, vaste, ambigu, fascinant. L'Algérie n'est presque pas un pays touristique, mais un objet de fascination politique : qu'est-il ? Une vieille anecdote recueillie auprès du « premier cercle » (ainsi appelle-t-on le noyau dur d'un régime généralement collégial, impersonnel, bâti sur des consensus sans cesse renouvelés) : lors de la visite de François Hollande à Alger, il aurait posé la question au Premier ministre sur la difficulté de comprendre l'Algérie, sur son statut opaque. Le Premier ministre lui aurait alors répondu : « L'opacité ? C'est notre seule force ! » Résumé fulgurant et vrai.

Cette opacité est non seulement le propre du régime, mais aussi un fantasme populaire : on n'aime pas, en Algérie, dans les rues, le pouvoir for...

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Commentaires (3)

  • bou63

    Le lien qui lié l'état à son peuple, et celui d'une mère envers ses enfants ou le sevrage n'a pas eu lieu...

  • Labaza

    À vos souhaits !

  • atchadji

    La sieste cié pour l'oeuvre nocturne et occulte d'une création qui sous ces latitudes relève le défi de traverser la lame de fond de se faire vivre au travers de ceux qui justement voulaient garder les traditions sans se douter de la dynamique d'éveil qui libère des formes du passé pour réactualiser ce qui de la vie est là et l'a toujours été.