A Paris, Barack Obama découvre les GAFA

Invité des Napoléons, Barack Obama est venu parler pendant un peu plus d'une heure. 

Il a notamment évoqué le numérique, s'inquiétant des bulles informationnelles et des effets sur l'emploi de l'intelligence artificielle.

Mais l'ancien président des Etats-Unis croit que les humains peuvent trouver des solutions car les problèmes sont "très rarement techniques " 

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A Paris, Barack Obama découvre les GAFA

Invité des Napoléons, "un réseau social dédié à l'innovation" selon leur propre définition, Barack Obama a, après un discours d'une trentaine de minutes, répondu aux questions du PDG d'Orange, Stéphane Richard. Lorsque ce dernier évoque le pouvoir des GAFA, le 44e président des Etats-unis répond : "C'est la première fois que j'entends parler des GAFA".

S'il n'a pas nié les problèmes posés par les technologies numériques, il s'est montré comme sur l'ensemble des sujets abordés plutôt comme un optimiste inquiet, un homme qui n"ignore pas les menaces mais qui croît que l'on possède les ressources pour les surmonter".

 

Des Ga quoi ?

Ainsi pour les Gafa, il s'était inquiété un peu plus tôt du rôle de Twitter où l'on trouve des "flux de fiel" et craint l'enfermement dans les désormais bulles d'informations : soit le fait que chaque personne reçoit plutôt via les algorithmes des informations qui confirment ce qu'elle pense déjà. Pour Barack Obama, qui croit aux vertus du dialogue et invite à se mettre à la place de l'autre pour pouvoir réaliser des compromis, ces bulles sont un danger. Parmi d'autres.

Car le subtil Obama a refusé de mettre tous les Gafa dans un même sac, leur ajoutant même le chinois Alibaba qui est très puissant. Pour le 44e président des Etats-Unis, chaque initiale de l'acronyme français pose des problèmes distincts. Facebook et son algorithme qui est en train de devenir la première plate-forme d'informations, c'est la création de ces bulles. "Je connais Mark Zuckerberg, a voulu rassurer Barack Obama, c'est une personne extraordinaire, et il veut créer une communauté libérale sans aucun doute. Mais les algorithmes sont là avec leurs effets". Et d'ajouter : "Je suis sûr que si Facebook était français, les gens ici le trouveraient très bien". Les rieurs étaient de son côté. 

 

A chaque initiale son problème 

Avec Amazon, le danger est autre, c'est l'effet que cela a sur le commerce traditionnel et ses emplois dissiminés sur tout le territoire... En début de conférence, Barack Obama s'était inquiété de l'effet sur l'emploi de l'intelligence artificielle et de la robotisation, craignant l'impact d'une montée des inégalités sur les sociétés occidentales.

"Chaque entreprise pose des problèmes différents. A nous de trouver des principes pour profiter de l'efficience qu'ils apportent, tout en profitant des bienfaits de la concurrence", a synthétisé Barack Obama. Car il semblait inquiet des risques de monopole, même s'il a rappelé que dans le passé la législation anti trust avait su faire ce qu'il faut. La nouveauté des géants des numériques est qu'ils contribuent à baisser les prix, quand la législation sur les monopoles lutte contre les effets inflationnistes de ces derniers. "Il est urgent de retravailler les théories", a estimé l'ancien avocat de Chicago devenu président des Etats-Unis.

De façon générale, Barack Obama estime que la "plupart de nos problèmes ne sont pas techniques par nature. Ils sont liés aux interactions humaines, aux dynamiques des sociétés". Il s'est montré très attaché aux questions de gouvernance. 

 

Connectés et révoltés ?

Il a aussi noté que le fait d'être dans un monde connecté présentait de nombreux avantages en termes d'ouverture aux autres. Et livré une anecdote personnelle sur les jeunes qui vivent dans le village de son père au Kenya, passés de quelques années d'un grand dénuement à un monde où ils sont ajourd'hui équipés de téléphones portables. "Ils sont incollables sur la NBA et les chanteurs pop".

Obama voit dans cette diffusion d'informations une des raisons des mouvements migratoires. "Cela augmente les attentes des jeunes, a-t-il expliqué. La meilleure connectivité leur montre ce qui est possible et ils veulent la même chose". Et de préciser : "Ils veulent des institutions qui leur donne accès à la même chose". 

 

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