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Beate Uhse, pionnier des sex-shops, en faillite

La marque fondée en Allemagne en 1962 a subi la concurrence d’Internet mais aussi d’enseignes plus modernes. « La fin d’une légende », selon l’hebdomadaire « Der Spiegel ».

Par  (Berlin, correspondant)

Publié le 16 décembre 2017 à 17h00, modifié le 16 décembre 2017 à 17h11

Temps de Lecture 3 min.

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Beate Rotermund-Uhse (au centre), à Francfort, en 1999, devant une reproduction d’une action du groupe qu’elle avait fondé et qui était coté en Bourse.

Cela faisait des années que les boutiques se vidaient et que les clients vieillissaient. Célèbre pour ses sex-shops et ses catalogues de produits érotiques, le groupe allemand Beate Uhse a annoncé, vendredi 15 décembre, avoir déposé son bilan. « La fin d’une légende », a commenté le Spiegel. Une légende à l’édification de laquelle l’hebdomadaire avait lui-même contribué, en baptisant Beate Uhse, il y a près d’un demi-siècle, « la First Lady du sexe allemand ».

C’était en 1970. A l’époque, Beate Uhse avait 51 ans. Ancienne championne d’aviation, pilote dans la Luftwaffe pendant la seconde guerre mondiale, elle s’était lancée dans le commerce des choses du sexe en 1946. Jeune veuve et mère d’un petit garçon, elle avait commencé par éditer une petite brochure donnant des conseils pratiques sur la sexualité, en particulier sur la méthode de contraception naturelle Ogino, basée sur le calcul des cycles de fécondité et qu’elle avait apprise de sa mère, l’une des premières femmes médecins en Allemagne.

Succès immédiat

Le succès fut immédiat : en 1947, 32 000 exemplaires étaient déjà écoulés. Rapidement, Beate Uhse diversifia ses activités et se mit à vendre par correspondance, en plus de la brochure, des préservatifs et des lubrifiants.

Sa première boutique ouvrit en 1962, à Flensburg, dans le Schleswig-Holstein. A l’époque, on ne parlait pas encore de sex-shop. « Articles pour l’hygiène du couple », était-il pudiquement écrit sur la devanture…

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Une entrepreneuse de choc, un contexte culturel propice (la libération sexuelle des années 1960-1970) et des conditions économiques idéales (la société de consommation des « trente glorieuses ») : tout était réuni pour une success story. Les boutiques ouvraient les unes après les autres. L’argent coulait à flots.

Cotée en Bourse

En 1972, Beate Uhse réalisait un vieux rêve en s’achetant son propre petit avion, un Cessna 172. En 1999, son entreprise, qui s’était également mise à la production de films érotiques, était enfin cotée en Bourse. Entre-temps était aussi venue la respectabilité : en 1989, celle dont les professeurs de vertu en tout genre avaient fait une bête noire, et avaient saisi maintes fois la justice dans l’espoir de la voir renoncer, avait été décorée de la croix fédérale du Mérite.

« La renaissance des sex-shops a fragilisé Beate Uhse plus qu’elle ne l’a aidée. La mère de tous les sex-shops n’a pas réussi à faire face à la concurrence des nouveaux venus, à la déco quasi stérilisée, façon Apple Store », a commenté le quotidien « Tageszeitung ».

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