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Le cas de la journaliste Nadia Daam : décryptage d’un cyberharcèlement

Durant des semaines, des centaines de menaces anonymes ultraviolentes lui ont été adressées sur les forums de Jeuxvideo.com, Avenoel ou Discord, et sur les réseaux sociaux.

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Publié le 16 décembre 2017 à 08h00, modifié le 16 décembre 2017 à 14h54

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Un survol rapide du champ médiatique des dernières semaines pourrait laisser penser que la libération de la parole des femmes face aux violences a rencontré peu de résistance. A l’exception de quelques propos acides, souvent tenus sous couvert de nostalgie, les réactions publiques ouvertement hostiles se sont distinguées par leur rareté. Faut-il en déduire que la société française est tout entière acquise à la cause des femmes ? Que l’égalité entre les sexes est désormais une évidence indiscutable ? Ce serait passer sous silence ces poches d’opposition, ancrées sur le Web – et dont l’activité est loin d’être négligeable.

Ainsi, pendant des semaines, des centaines de menaces anonymes ont été adressées sur les forums de Jeuxvideo.com, Avenoel ou Discord, ainsi que sur les réseaux sociaux, à la journaliste Nadia Daam. La plupart impossibles à retranscrire tant le niveau de violence dépasse les limites de l’entendement comme celles de la loi. Un cyberharcèlement saturé d’appels aux « raids » jusque chez elle, de menaces de mort et de viol, d’usurpation d’identité, de fantasmes pédophiles, nécrophiles, de photomontage de son visage sur le corps d’une victime de Daech…

Dialogue de haine

Mercredi 1er novembre, 14 h 49 : « Y a pas moyen d’organiser un truc contre la beurette ? » Un certain DucFarage vient de poster ce message sur un forum en ligne. Deux minutes s’écoulent. 14 h 51, AzKo répond : « Ce serait pas de bol qu’elle se fasse filer jusqu’à chez elle, et qu’un viol doux est lieu. » Ce dialogue de haine a été déchaîné par l’une des chroniques matinales de Nadia Daam, sur Europe 1. Elle y prend la défense de Clara Gonzales et Elliot Lepers, deux militants féministes eux-mêmes victimes d’attaques contre le projet qu’ils ont élaboré : un numéro SOS anti-harcèlement. Une partie du forum « Blabla 18-25 ans » de jeuxvideo.com a jugé bon de le hacker, puis de s’en prendre à ses fondateurs. Tous trois ont, depuis, porté plainte.

En s’en prenant à eux, les cyberharceleurs cherchent à faire savoir que le combat pour la libération de la parole n’est pas acquis pour tous, à nuire à la cause féministe et, si possible, à les réduire au silence. D’où, dans leurs messages, la surreprésentation de caricatures de virilité à l’hypersexualisation toujours ultraviolente à l’égard des femmes. En témoigne ce tweet tiré du flot, envoyé par@froggyfamily77 le 2 novembre : « Jui féministe vi1 on baise et j’te soumets ou l’inverse tavu l’égalité toussa. »

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