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Madrid évalue à un milliard d'euros le coût de la crise en Catalogne

Le premier ministre espagnol, Mariano Rajoy. Francisco Seco/AP

Selon le gouvernement espagnol, le ralentissement de la croissance dans la région a fait de la Catalogne le «fardeau» économique de l'Espagne, après en avoir été le moteur.

Le ministre espagnol de l'Économie, Luis de Guindos, a évalué lundi à «un milliard» d'euros le coût économique de «la crise de l'indépendantisme» en Catalogne, du fait du ralentissement de la croissance dans la région. Le ministre a estimé que le ralentissement de la croissance dans la région au quatrième trimestre de 2017 «a pu parfaitement coûter déjà environ un milliard d'euros», dans un entretien accordé à la radio Cadena Ser. «La Catalogne avait une croissance au-dessus de celle de l'Espagne, c'est un des moteurs fondamentaux de la reprise (économique) espagnole, cependant au quatrième trimestre, c'est devenu un fardeau», a-t-il soutenu.

Le ministre a attribué ce ralentissement de la croissance dans la région qui fournit 19% du PIB espagnol à «l'énorme incertitude, inquiétude et perte de confiance générées par les décisions du précédent gouvernement» régional de l'indépendantiste Carles Puigdemont.

Le parti nationaliste basque doit encore voter le budget de Madrid

Les trois partis séparatistes avaient voté en septembre 2017 des lois de «déconnexion» avec l'Espagne, organisé un référendum d'autodétermination interdit le 1er octobre - marqué par des violences policières - et proclamé unilatéralement l'indépendance d'une «République catalane» le 27 octobre. Aux élections régionales du 21 décembre, les partis indépendantistes ont retrouvé leur majorité en sièges au parlement catalan et devraient pouvoir former un gouvernement. Mais le président catalan destitué par Madrid, Carles Puigdemont, reste actuellement à Bruxelles pour échapper aux poursuites judiciaires et l'ex-vice-président Oriol Junqueras est en détention provisoire pour «sédition», «rébellion» et «détournements de fonds publics».

Luis de Guindos a souhaité que le nouveau gouvernement catalan «soit conscient des coûts que génère cette politique» indépendantiste et «abandonne la voie unilatérale» à laquelle s'opposent, a-t-il insisté, «toute l'Europe et la communauté internationale». Il a assuré que 2018 allait être «une bonne année» pour son pays. Pour 2018, la banque centrale table sur 2,4% de hausse du PIB. Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy est cependant toujours dans l'attente de l'adoption du budget pour 2018, qui ne peut être approuvé qu'avec les voix des députés du Parti nationaliste basque (PNV). Mais alors qu'ils avaient soutenu Rajoy l'an dernier, ces députés basques refusent de voter ce budget notamment tant que la Catalogne restera sous la tutelle de Madrid imposée après la proclamation d'indépendance. Le ministre de l'Économie s'est toutefois dit convaincu qu'une fois le nouveau gouvernement installé en Catalogne, «le PNV sera disposé» à voter le budget.

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5 commentaires
  • Karli

    le

    Les indépendantistes savent surtout comment transformer une région prospère en pays pauvre.

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