"Il faudra tuer des gens pour arrêter Lula", affirme son parti

A huit jours d'un jugement en appel qui pourrait envoyer en prison Luiz Inacio Lula da Silva, la présidente du Parti des Travailleurs (PT) a affirmé mardi qu'il faudrait "tuer des gens" pour arrêter l'ancien chef d'Etat, condamné pour corruption.

"Pour arrêter Lula, ils vont devoir arrêter beaucoup de gens. Pire encore, il vont devoir tuer des gens", a lancé Gleisi Hoffmann dans un entretien publié par le site 360 et reproduit sur la page web officielle du PT, parti fondé par Lula dans les années 80.

En tête des intentions de vote pour l'élection présidentielle d'octobre, l'ex-ouvrier métallurgiste, qui a déjà présidé le Brésil de 2003 à 2010, a été condamné en juillet à 9 ans et six mois de prison par le juge anticorruption Sergio Moro.

Lula, 72 ans, a été laissé en liberté en attendant son jugement en appel, qui aura lieu le 24 janvier, à Porto Alegre (sud).

Le risque de le voir se retrouver derrière les barreaux immédiatement après la décision de la cour d'appel est néanmoins très faible, d'autres recours étant possibles, mais sa candidature à l'élection risque d'être compromise.
Il est accusé d'avoir bénéficié des largesses d'un groupe de BTP, OAS, qui lui aurait notamment offert un triplex en bord de mer en échange de faveurs pour l'obtention de marchés publics de la compagnie d'Etat Petrobras.

Lula, qui a toujours clamé son innocence, ne devrait pas se rendre à Porto Alegre pour le jugement, mais rester à Sao Paulo (sud-est), où il réside, selon la principale centrale syndicale de la gauche brésilienne, la CUT.
Le PT a prévu d'envoyer des dizaines d'autocars de militants vers Porto Alegre le 24 janvier et le maire de la ville a réclamé la semaine dernière le soutien de l'armée, redoutant une "invasion".

Selon le président de la cour d'appel, les trois juges chargés de l'affaire ont été menacés.
Gleisi Hoffmann a accusé le magistrat de créer "un écran de fumée" dans le but de masquer l'"absence de preuves" afin de confirmer en appel la condamnation de Lula.