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#metoo : sur le sexisme, « ne surtout pas s’imaginer que ça y est, c’est gagné » souligne Christine Lagarde

La directrice du FMI estime, dans un entretien au « Monde », que la lutte pour les femmes « est un combat collectif auquel tout le monde doit participer ».

Propos recueillis par  (Davos, Suisse, envoyée spéciale) et  (Davos, Suisse, envoyée spéciale)

Publié le 27 janvier 2018 à 06h33, modifié le 04 octobre 2022 à 17h52

Temps de Lecture 4 min.

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La directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde, à Davos, le 22 janvier

Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde était cette année coprésidente du Forum économique mondial. Elle a répondu aux questions du Monde, vendredi 26 janvier, dernier jour du Forum de Davos.

Pour la première fois, ce Forum de Davos était coprésidé par sept femmes, une décision prise avant l’affaire Weinstein, et le sujet du harcèlement sexuel y a été débattu. Assistons-nous à un mouvement important en faveur des femmes ?

Oui, c’est un mouvement de fond qui a été activé depuis octobre 2017. Mais ce mouvement ne peut rester actif que si on le fait vivre en mesurant le problème, en établissant des objectifs, des actions, des vérifications, des classements… Il faut continuer à le faire. Il ne faut surtout pas baisser la garde.

Vous en parlez beaucoup ?

Je vois que ce mouvement #metoo est un moment de grand embarras pour les hommes. Chaque fois que j’ai évoqué ces sujets devant un public mixte, j’ai vu que les hommes étaient très embarrassés pour s’exprimer. Ce n’est pas facile. J’espère que l’on va pouvoir transformer cette colère légitime et cet embarras collectif en actions positives afin d’empêcher, je n’ose pas dire éradiquer, le harcèlement, les discriminations, les injustices, les écarts de salaires, etc. C’est un combat collectif auquel tout le monde doit participer, y compris les hommes. Et ce combat a aussi un impact économique. Mais il ne faut surtout pas s’imaginer que ça y est, cette fois, c’est gagné.

Qu’avez-vous pensé de la tribune publiée dans Le Monde, signée de 100 femmes, dont Catherine Deneuve ?

Terriblement maladroite. Revendiquer la « liberté d’importuner », c’est offensant pour toutes celles – et ceux – qui ont été importunées contre leur volonté.

Et vous, avez-vous été confrontée au harcèlement sexuel ?

Probablement moins que d’autres, parce que je mesure 1,80 mètre !

Pensez-vous avoir été victime de discrimination dans votre carrière ?

Mais même à ce jour ! J’observe le regard porté par les hommes sur les femmes, ils ont un degré d’écoute, une préoccupation légèrement biaisés. Dans le meilleur des cas, cela peut se traduire par du paternalisme, une façon d’être protecteur. Mais ça peut être aussi une attitude condescendante, un regard qui dit : « Celle-là, elle va nous raser pendant un quart d’heure. » Cela m’arrive encore. Bien sûr, quand on est dans une position de pouvoir, c’est plus facile à gérer. Maintenant, quand ça m’arrive, je démine, je fais face. Si je repère un petit sourire condescendant quand je parle, je m’arrête et j’interpelle : il y a un problème ? En général, ça marche.

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