Quand une querelle sur les sacs de Decathlon tourne au lynchage sur Twitter

Face à l’ampleur de la polémique sur le réseau, le community manager de Decathlon appelle au calme.

 Sac à dos Decathlon
Sac à dos Decathlon DR

    Yann Amiry, le responsable du pôle réseau social de Decathlon France, semble vivre dans un épisode du film « Un jour sans fin ». L'histoire commence en août, quand la marque est interpellée par une certaine Léa sur Twitter au sujet de sacs à dos de couleur rose pour les femmes et bleue pour les hommes.

    L'internaute s'interroge de manière frontale sur le caractère sexiste de ce choix.

    Le CM lui répond que la photo qu'elle a envoyée ne montre pas le rayon entier dédié à l'outdoor et qu'il existe d'autres teintes proposées pour les sacs à dos. Mais la Toile s'emballe aussi sec (le thread est accessible ici ) et l'internaute est copieusement insultée. Elle efface son tweet. Et Yann Amiry, écœuré, choisit de poster un message sur son propre compte avec des captures d'écran pour dénoncer ces dérapages et insultes.

    La réponse du CM qui dénonce le cyberharcèlement

    Mercredi 7 février, l'histoire se répète : une internaute interpelle de nouveau le groupe sur la couleur des sacs à dos. « Dites c'est la Manif pour tous qui dessine vos produits », interroge Cécile Werey.

    Des « interrogations classiques », selon le community manager de Decathlon, Yann Amiry, joint par La Parisienne. « Je savais que le sujet sur le sexisme est sensible et que ça allait s'emballer très vite sur Twitter. J'ai donc pris la parole de manière très factuelle sur le compte Decathlon pour faire globalement la même réponse qu'au mois d'août », explique-t-il. S'en suit un échange sur Twitter entre le CM et l'internaute qui dérive amplement sur le sexisme. « A chaque fois, je répondais en donnant des explications calmes à l'internaute. Il y a eu beaucoup plus d'interactions, de commentaires et de tweets en référence à cet échange qu'au mois d'août. Nos tweets ont été vus plus d'un million et demi de fois.»

    Un exemple d'insultes

    « Sur Twitter, les internautes se déchaînent rapidement. En tant que community manager, je trouve que ce déferlement de haine est inacceptable », regrette Yann Amiry, surnommé par un internaute le « Dalaï-lama » du Net.

    « Lorsqu'on gère un compte pour une marque assez visible, on s'aperçoit qu'à partir de pas grand-chose, un buzz peut prendre feu sur le réseau social, très vite, très fort et que ça retombe en maximum trois jours », analyse-t-il. Puis les internautes passent complètement à autre chose…

    « A chaque fois, les réactions sont disproportionnées, comme on a pu le voir hier par exemple, entre les posts haineux sur Twitter et les messages privés dithyrambiques pour me remercier de mes explications. » Un scénario répétitif auquel Yann Amiry se dit « habitué ». « La question c'est : répondre ou ne pas répondre ? » Le CM a choisi : pour faire « retomber le soufflé », il a posté ce jeudi un nouvel appel au calme.