Nutrition

À chaque âge son alimentation

Pour être de bonne humeur et en bonne santé mentale, on ne doit pas consommer les mêmes aliments avant ou après 30 ans.

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Café, viande rouge, fruits, pâtes, café… : que faut-il manger pour être de bonne humeur (et en bonne santé mentale) ? On sait que notre alimentation influe sur le fonctionnement de notre cerveau. Ce que confirme une nouvelle étude de Lina Begdache, de l’université d’état de New York à Binghamton, et de ses collègues. Avec une idée supplémentaire : selon notre âge, nous ne devons pas consommer les mêmes aliments pour rester de bonne humeur.

L’alimentation apporte diverses substances qui participent au fonctionnement du cerveau. Les troubles psychologiques peuvent notamment être liés à des déficits en certains neurotransmetteurs, les molécules de communication entre neurones. Les trois molécules qui affectent le plus la santé mentale sont la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine. Or leurs précurseurs, qui permettent leur synthèse, se retrouvent dans notre assiette.

Le cerveau n’est pas mature avant l’âge de 30 ans environ, notamment au niveau du cortex préfrontal, ce qui suggère qu’il n’a pas besoin des mêmes nutriments avant et après cette transition. Pour le prouver, les chercheurs ont réalisé une enquête sur internet et les réseaux sociaux : 463 jeunes – de 18 à 29 ans – et 100 adultes – de plus de 30 ans – ont rempli un questionnaire concernant leur alimentation, leur activité physique, leur humeur et leurs éventuels troubles psychologiques.

Il ressort de cette enquête que la santé mentale des jeunes serait bien meilleure quand ils consomment de la viande (au moins trois fois par semaine), font de l’exercice (également trois fois par semaine) et évitent les fast-food. Car les concentrations cérébrales en sérotonine et dopamine, dont les précurseurs se retrouvent dans la viande, sont alors plus élevées, le sport favorisant leur disponibilité pour le cerveau.

Pour les plus de 30 ans, les facteurs nutritionnels influençant l’humeur sont différents : la consommation de fruits (à volonté) et de sucres lents (des pâtes, du riz, du blé…) est bénéfique, alors que celle de molécules excitantes, du café par exemple, et le fait de sauter le petit-déjeuner altèrent leur santé mentale. Pourquoi ? Les fruits apportent les antioxydants qui protègent contre le vieillissement cérébral (notamment le stress oxydatif), et les sucres lents, ainsi que le fait de bien se nourrir dès le matin, stabilisent le taux sanguin de sucre, ce qui permet au cerveau de disposer de suffisamment d’énergie – et donc de fonctionner correctement. Et bien sûr, avec l’âge, notre capacité à réguler le stress diminue ; il faut donc limiter la consommation d’excitants. 

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Bénédicte Salthun-Lassalle

Bénédicte Salthun-Lassalle est docteure en neurosciences et rédactrice en chef adjointe à Cerveau & Psycho.

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Références

L. Begdache et al., Assessment of dietary factors, dietary practices and exercise on mental distress in young adults versus matured adults: A cross-sectional studyNutritional Neuroscience, en ligne le 11 décembre 2017.

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