Des « bullshit jobs » au néo-artisanat : une génération en quête de sens : épisode • 3/3 du podcast Le monde au travail

Des personnes travaillent dans un open space dans le Centre d'innovation russe à Moscou ©Maxppp - SERGEI ILNITSKY
Des personnes travaillent dans un open space dans le Centre d'innovation russe à Moscou ©Maxppp - SERGEI ILNITSKY
Des personnes travaillent dans un open space dans le Centre d'innovation russe à Moscou ©Maxppp - SERGEI ILNITSKY
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Etre heureux au travail. C'est la tendance qui a envahi les start-up, imposant un modèle de management à la "cool". Ce type de gestion salariale est-elle la solution pour redonner du sens au travail ? Comment comprendre l'attrait des jeunes diplômés pour les métiers manuels autrefois dévalorisés?

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Il y a près d’un siècle, John Maynard Keynes annonçait l’avènement d’une société où l’on ne travaillerait plus que quinze heures par semaine. Le progrès technique, écrivait-il en 1930, devait délivrer l’espèce humaine de l’asservissement au travail.

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Finalement, c’est autre chose qui est entrain de se produire, avec une société minée par le burn-out, mais aussi le "bore-out", l’ennui au travail , ou encore le "brown-out", la perte de sens. Car, en effet, nombre de travailleurs souffrent d’emplois vides de sens, superflus, sans intérêt, ce que l’anthropologue américain David Graeber appelle les « bullshit jobs ».

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Une dépression générationnelle qui explique sans doute l’apparition d’un nouveau phénomène : la reconversion des jeunes diplômés, qui sont de plus en plus nombreux à se tourner vers des métiers artisanaux ou à ouvrir des commerces de proximité.

"Les individus amorcent une réécriture des codes de la réussite sociale et de l’épanouissement au travail [...] Il y a un désenchantement de l’imaginaire du cadre supérieur conquérant des années 90 ." Jean-Laurent Cassely, journaliste

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C’est ce que Mattew Crawford avait esquissé dans son essai au retentissement mondial, Eloge du carburateur (La Découverte, 2010) dans lequel il expliquait comment il avait abandonné son travail dans un think tank pour ouvrir un atelier de réparation de motos.

Alors, à l’heure où des « feel good manager » apparaissent dans les entreprises et où le chômage de masse s’est installé dans la durée, peut-on encore être heureux au travail ? Comment comprendre cet attrait – notamment des jeunes diplômés - pour des métiers manuels, autrefois dévalorisés ? Et qu’est-ce que ces reconversions révèlent du monde du travail actuel et de ses dérives ?

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