Peut-on être fatigué d’avoir trop dormi ?
Si on reste au lit trop longtemps, on peut rebasculer dans un sommeil profond. La sensation de vertige éprouvée au réveil est alors perturbante pour le reste de la journée.
Une personne sur 20 en a déjà fait l'expérience.
Nos perceptions du monde réel prennent naissance dans notre cerveau. Mais les zones associées à la vision, à l'audition, au toucher ou à l'odorat entrent parfois en action d'elles-mêmes pour former des images intérieures liées à nos souvenirs ou notre imaginaire. Si ce n'était pas le cas, Jérôme Bosch n'aurait pas pu dépeindre ses visions d'enfer, et George Lucas n'aurait pas créé La Guerre des étoiles. Les personnes saines sont le plus souvent capables de faire la distinction entre les perceptions réelles et autoproduites. C'est plus difficile pour un patient psychotique. Un schizophrène vit ses propres productions mentales comme réelles, provoquées par des événements du monde externe. Il entend alors des voix – souvent agressives ou inquiétantes – qui n'ont aucune origine physique.
Lors d'hallucinations, les parties du cortex qui génèrent le langage et les images internes accèdent à une forme de vie propre et autonome. L'activité spontanée de nos cellules nerveuses, normalement atténuées par des systèmes de contrôle dans le cerveau afin de ne pas surcharger notre attention, accède à la conscience dès que ces systèmes de contrôle sont endommagés par des chocs ou des drogues. Illusions de sons, d'images, d'odeurs ou de contacts sont alors au rendez-vous.
Cela ne signifie pas obligatoirement que l'on est malade. Nous avons tous, chaque nuit ou presque, des visions d'une vivacité étonnante : les rêves ! Et une personne saine d'esprit peut, en situation de stress intense combiné à des troubles du sommeil et du surmenage, être victime de véritables hallucinations. Des drogues comme le LSD, des médicaments, un sevrage alcoolique, la faim ou l'altitude sont notoirement hallucinogènes. Des épileptiques avant une crise, des diabétiques en hypoglycémie ou des patients en service de réanimation sont aussi coutumiers du fait.
Le prix que l'humanité a eu à payer pour son intelligence est un cerveau avide d'activité. Quand rien ne vient de l'extérieur, nous nous faisons notre propre cinéma. Les hallucinations nous fascinent au point qu'on a vu fleurir récemment la mode des caissons de privation sensorielle. Baignant dans une eau tiède et obscure, les clients sont assaillis par des « auto-impressions » très vivaces.
Le simple isolement social a parfois les mêmes conséquences. Une nonagénaire qui prétend avoir reçu hier la visite de son grand-père ne doit pas forcément être prise pour une démente, car la solitude aussi favorise les hallucinations. Celles-ci ne sont donc pas toujours un indice de maladie mentale. En fait, elles sont même étonnamment fréquentes : selon une étude internationale réalisée sur des sujets sains, une personne sur 20 en a déjà fait l'expérience.
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W. Keup, Origin and mechanisms of hallucinations, Springer, 2014.
Si on reste au lit trop longtemps, on peut rebasculer dans un sommeil profond. La sensation de vertige éprouvée au réveil est alors perturbante pour le reste de la journée.
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