Les enfants, de véritables athlètes
Un garçon en vélo
Photo : iStock
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Non seulement les enfants possèdent des muscles qui résistent bien à la fatigue, mais ils récupèrent aussi très rapidement après un exercice intensif, encore plus vite que les athlètes d'endurance adultes bien entraînés, affirment des chercheurs français et australiens.
Un texte d'Alain Labelle
Dans leurs travaux, les chercheurs Sébastien Ratel, de l’Université Clermont Auvergne, et Anthony Blazevich, de l’Université Edith Cowan, ont comparé la production d’énergie et les taux de récupération post-exercice de jeunes garçons, d’adultes non entraînés et d’athlètes d’endurance.
Leurs résultats pourraient être utilisés pour développer le potentiel athlétique des enfants et à mieux comprendre comment le corps change en passant de l’enfance à l’âge adulte, y compris la façon dont ces processus contribuent au risque de maladies comme le diabète.
Déjà, de précédentes études avaient permis d’établir que les enfants ne se fatiguent pas aussi rapidement que les adultes pendant des tâches physiques.
La présente recherche montre que le profil énergétique des enfants est comparable à celui des athlètes d’endurance, une réalité qui n’avait pas été démontrée scientifiquement à ce jour.
En forme comme un enfant
Les auteurs ont demandé à trois groupes différents (des garçons de 8 à 12 ans et des adultes de deux niveaux de forme physique différents) d’effectuer certaines activités cyclistes.
Les garçons et les adultes qui n’étaient pas des sportifs ne participaient pas à des activités physiques régulières. En revanche, l’autre groupe était composé d’athlètes d’endurance, des compétiteurs de niveau national au triathlon, à la course de longue distance et au cyclisme.
La production d’énergie a été évaluée en aérobie et en anaérobie.
Le rythme cardiaque, le taux d’oxygène et le taux d’élimination du lactate (produit par les muscles) des participants ont été évalués après des tâches physiques afin de déterminer à quelle vitesse ils se sont rétablis.
Dans tous les tests, les enfants ont surclassé les deux groupes d’adultes.
Nous avons constaté que les enfants utilisaient davantage leur métabolisme aérobie et qu’ils étaient donc moins fatigués pendant les activités physiques de haute intensité.
« Ils se sont également rétablis très rapidement, encore plus rapidement que les athlètes d’endurance adultes bien entraînés », poursuit M. Ratel.
Des résultats qui expliquent pourquoi les enfants semblent avoir l’énergie de jouer longtemps après que les adultes soient fatigués.
Nos recherches indiquent que l’activité physique aérobie, du moins au niveau musculaire, diminue de façon significative au fur et à mesure que les enfants atteignent l’âge adulte, ce qui correspond aussi à l’augmentation du nombre de maladies comme le diabète.
Les auteurs de ces travaux publiés dans la revue Frontiers in Physiology (Nouvelle fenêtre) (en anglais) pensent qu’il sera intéressant que de futurs travaux déterminent si les changements musculaires observés lors du passage à l’âge adulte sont directement liés au risque de développer des maladies.
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