Menu
Libération
Enquête

Arnaud Lagardère, dilettante industriel

Le dirigeant a décidé de se désinvestir des médias et du sport, domaines qu’il avait promis de développer à son arrivée il y a quinze ans. Il a, depuis, suivi une stratégie erratique : acquisitions hors de prix, vente de participations jalousées, versement de dividendes disproportionnés. L’empire dont il a hérité se concentre désormais sur l’édition et les boutiques de gares et d’aéroports.
par Jérôme Lefilliâtre
publié le 16 mai 2018 à 20h56

Le 25 avril, à 13 h 21, un mail anonyme arrive dans les boîtes de réception d'une bonne partie de l'establishment français. Parmi les destinataires, des politiques, comme le président du Sénat, Gérard Larcher, ou le secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler, des patrons de médias, Louis Dreyfus (Le Monde) et Delphine Ernotte (France Télévisions), des banquiers d'affaires, tels Grégoire Chertok (Rothschild) ou Matthieu Pigasse (Lazard), des barons de la com, comme Anne Méaux (Image 7) et Stéphane Fouks (Havas), des dirigeants d'entreprise, dont Philippe Wahl (La Poste) ou Yannick Bolloré (Vivendi)… Signé par un certain «Arnaud Lhéritier», l'intrigant courrier électronique, que Libérations'est procuré, a pour titre «L'insoutenable impunité de Lagardère». En pièce jointe, un PDF de six pages atomise le bilan des quinze années passées par Arnaud Lagardère à la tête du groupe portant son nom et fondé par son père, Jean-Luc, mort en 2003 : «Quinze années pendant lesquelles le fils prodigue s'est acharné à détricoter l'œuvre de son père. Quinze années aux résultats calamiteux. […] N'importe où ailleurs, un tel manager aurait été remercié.»

«Un très bon vendeur de cravates»

Plutôt bien informé, malgré quelques erreurs factuelles, le document passe en revue les insuccès, les moins-values et les investissements hasardeux de celui qui est qualifié de «milliardaire débutant» : les cessions des participations dans EADS et Canal + à des prix contestables ; les centaines de millions d’euros engloutis sans résultats probants dans Doctissimo, Sportfive et LeGuide.com, la revente de la chaîne Direct Star pour une bouchée de pain au groupe Bolloré, qui la refourguera un an après pour le double… «Face à la déroute, le fringant conquérant a donc dû remiser ses plans de bataille. L’héritier qui pensait pouvoir faire pivoter son groupe vers le nouveau monde a totalement échoué.» Au passage est dressé un portrait au vitriol d’Arnaud Lagardère, décrit en apôtre d’un «capitalisme flambeur» faisant rouler les dividendes même quand il n’y a plus d’argent : «Certains le disent enjôleur, il embobine surtout avec talent. Il n’a pas son pareil pour vous taper sur l’épaule, vous interpeller par votre prénom ou vous tutoyer d’emblée. Un type apparemment sympa. S’il n’avait pas été héritier, il aurait fait un très bon vendeur de cravates.»

Qui se cache derrière cette assassine mazarinade ? Contacté sur son adresse mail, l'auteur n'a pas répondu à nos sollicitations… «C'est une source qui connaît très bien la boîte. J'y ai appris des choses», relève un cadre de Lagardère, sous couvert d'anonymat. Un actionnaire déçu ? Un salarié déprimé ? Un ancien dirigeant ? Un analyste financier un peu trop obsédé par son travail ? Ou le fonds activiste Amber Capital, actionnaire de Lagardère, qui fait pression sur son manager et recourt à des arguments similaires ? Les voix critiques sur la gestion par Arnaud Lagardère du conglomérat aux près de 29 000 salariés et 3 milliards d'euros de capitalisation boursière ne manquent pas. Toutes lui font le même reproche : le patron de 57 ans, qui détient 7 % de l'entreprise et touche 2,5 millions d'euros de rémunération annuelle, est incapable de développer la boîte. Pire, son incompétence et sa nonchalance ont abouti au rétrécissement de son périmètre au fil des ans et de ses errances, dont les chambardements incessants à Europe 1 sont le dernier épisode en date (lire notre article).

Un empire en voie de liquidation

Né du rapprochement de Matra et de Hachette à la fin des années 70, le petit empire bâti par son ingénieur de père, qui donnait à la grande époque dans l’aéronautique, l’automobile, l’armement, la finance, le livre et la presse, serait en voie de liquidation. Et rien ne permet d’arrêter le fils, pestent les détracteurs, à cause du statut juridique très particulier du groupe Lagardère, société en commandite par actions, qui rend son «gérant» indétrônable - sauf abdication. La contrepartie de ce régime est que le patron s’engage sur son patrimoine personnel.

Les dernières annonces stratégiques en date ont de quoi accréditer la thèse de la reductio ad PME de ce qui fut jadis un ponte du CAC 40. Lors de l’assemblée générale des actionnaires du 3 mai, Arnaud Lagardère a confirmé que le groupe se désengagerait bientôt des médias et du sport. Cinq mille salariés se retrouvent plongés dans l’incertitude : où atterriront-ils demain et avec quelles conditions sociales ? «Je pense à eux chaque jour, matin, midi et soir», a affirmé Arnaud Lagardère pendant l’AG du 3 mai, dans une déclaration d’amour à laquelle personne ne croit - l’homme est réputé pour se tenir le plus loin possible de ses employés et se planquer dès que cela chauffe.

D’un mois à l’autre, les cessions d’actifs s’enchaînent, surtout dans les médias. La boîte négocie actuellement la vente à un milliardaire tchèque de la plupart des magazines qu’il possède encore en France, comme Télé 7 Jours, France Dimanche, Public et même l’emblématique Elle. Du grand hebdomadaire féminin, Lagardère ne conservera que la propriété de la marque, qui doit être concédée sous forme de licence, comme une vulgaire franchise de supérette : un symbole de la stratégie financière qui guide le patron et s’est substituée à tout désir éditorial… Les télévisions de Lagardère (Gulli, Mezzo…), ses radios (RFM, Virgin…) et ses sociétés de production (Maximal, Reservoir Prod…) sont sur le marché, prêtes à être refilées au plus offrant.

Conséquence directe : le départ de Denis Olivennes, directeur de la branche médias du groupe Lagardère, qui a passé sept ans à «habiller les mariées» (dixit un proche) pour les vendre à bon prix, est imminent. L'information nous a été confirmée en haut lieu dans l'entreprise. Arnaud Lagardère a rappelé ne vouloir garder à terme qu'un mini-pôle d'information constitué d'Europe 1, de Paris Match et du Journal du dimanche - il n'est pas forcément inutile de conserver des organes d'influence lorsqu'on est milliardaire…

Ce mini-pôle news d'environ 100 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel apparaît ridiculement petit en comparaison de la branche presse qu'a trouvée Arnaud Lagardère à la mort de son intrépide paternel en 2003 : premier éditeur de magazines au monde, la multinationale éditait alors 245 titres de presse dans une quarantaine de pays et possédait quantité de radios et de télévisions, générant des revenus cumulés de 2,5 milliards d'euros. Il y a quinze ans, l'héritier avait promis de poursuivre le grand œuvre. Il suffit de se replonger dans les documents institutionnels de l'époque : «L'ambition du groupe Lagardère est d'intégrer à terme le trio de tête mondial des groupes médias», peut-on lire dans le rapport annuel de 2004, la première année d'exercice complète d'Arnaud Lagardère à la tête du conglomérat. Il culminait alors à près de 9 milliards d'euros de chiffre d'affaires, détenant par ailleurs 15 % du géant de l'aéronautique européen EADS, ainsi que des participations importantes dans Canal +, Le Monde, Amaury… Ce qui lui donnait une position centrale dans le capitalisme français et les moyens financiers d'être agressif.

Des Investissements délirants

En 2017, les revenus sont tombés à 7 milliards d’euros. Les participations ont été liquidées et les milliards d’euros qu’elles ont rapportés n’ont guère servi au développement. Ils ont parfois été dilapidés dans des investissements délirants dans le numérique, avec les rachats de Newsweb pour 70 millions d’euros en 2006, de Doctissimo pour 138 millions d’euros en 2008 ou de LeGuide.com pour 74 millions d’euros en 2012… Des actifs qui sont loin d’avoir transformé Lagardère en Google français.

Grand amateur de tennis, Arnaud Lagardère ambitionnait également de transformer son legs en leader mondial du sport. Cette diversification, son bébé entrepreneurial, s'avère un échec cuisant. Lancée avec le rachat de l'agence de marketing Sportfive pour près de 900 millions d'euros en 2006, l'activité, qui s'est épuisée à courir plusieurs métiers à la fois, n'a jamais décollé. Elle a longtemps été dirigée en direct par le milliardaire… De là à affirmer que ce dilettante de légende ferait mieux de se tenir le plus loin possible de l'opérationnel, il n'y a qu'un pas, que beaucoup de salariés du groupe franchissent. «Il y a un problème de direction dans le groupe,pointe un ex-cadre haut placé, toujours sous couvert d'anonymat.Arnaud passe trois ou quatre mois par an sur les plages de Floride avec Jade [son épouse, mannequin et auteure de BD, ndlr] . Parfois, il est injoignable pendant des semaines. On arrive à savoir où il est grâce aux réseaux sociaux de Jade… Cela ne met pas en péril le groupe, car il est décentralisé, mais cela ralentit la mise en œuvre des grandes décisions.» Et de continuer : «En l'absence d'un grand patron très présent, la santé des activités dépend beaucoup de la qualité des directeurs de branche. Arnaud n'est pas un intellectuel, mais sûrement pas un imbécile. Il est malin, il a des intuitions et il assume complètement la vision stratégique, contrairement à ce que beaucoup disent. D'ailleurs, il ne manque pas de temps pour réfléchir !»

Lors de l'AG des actionnaires, le gérant s'est défendu de procéder à «un rétrécissement du groupe», parlant plutôt d'un «redéploiement» et d'une «reconfiguration». S'il s'apprête à abandonner les deux métiers que sont la presse et le sport, c'est pour se concentrer sur les deux autres, les plus rentables, dans lesquels le conglomérat est versé depuis des décennies : l'édition de livres et le super sexy «travel retail», c'est-à-dire l'activité de gestion de boutiques dans les gares et les aéroports. «Je me suis fait à l'idée que c'était la bonne stratégie, s'est modérément enthousiasmé Lagardère junior. Nous allons donner davantage de moyens à ces deux piliers. Il y a un coup historique à jouer à et, à mon avis, très jouable. Je verrais bien ce groupe être un leader mondial du publishing [de l'édition, ndlr] et du travel retail.»

Aux petits porteurs de capital ayant manifesté leur mécontentent devant cette perspective moins palpitante que les rêves de grandeur médiatico-industrielle de Jean-Luc Lagardère, l'héritier a fait valoir que «le monde change. Notre challenge est de nous adapter. S'entêter sur des marchés qui nécessitent davantage de fonds et de concentration pour survivre n'est pas notre choix». Et le patron de citer, pour justifier sa sortie des médias, la redoutable concurrence des géants américains type Facebook, Amazon ou Netflix dans les médias pour appuyer son propos. «Le monde serait si simple s'il n'y avait nos amis les Gafa… Si vous n'êtes pas puissant face à ces puissants, un jour vous cessez d'exister.»

«Fort nulle part et moyen partout»

Stratégie réfléchie de longue date ou storytelling d'opportunité visant à masquer une succession d'échecs ? «C'est un choix très clair qu'a fait Arnaud il y a un an, certifie un dirigeant de Lagardère, sous couvert d'anonymat. On était nombreux à lui dire de faire des choix, d'investir à certains endroits, de céder des trucs. Resserrer le périmètre et devenir un leader mondial. Au sein de l'état-major, il y a un consensus pour dire qu'à tout vouloir faire, on ne fait rien de bien. C'est un rétrécissement, même s'il dit le contraire. Mais ce n'est pas forcément négatif.» Malgré la faible croissance du marché mondial, le livre est une activité puissante, solidement dirigée par Arnaud Nourry, qui dégage beaucoup de cash. Quant au travel retail, il progresse très fortement sous l'effet de la hausse du transport de passagers partout sur la planète. «En termes de supplément d'âme, c'est moins amusant que le sport et les médias, poursuit le dirigeant déjà cité. Et ça ne fait pas rêver Arnaud. Mais ça se défend d'un point de vue business.» Même le fonds activiste Amber Capital, très critique sur l'action d'Arnaud Lagardère, approuve ce mouvement.

«Dans un groupe diversifié, le principal risque est le saupoudrage, analyse un ancien cadre de Lagardère. L'inclinaison naturelle est de donner un peu d'argent à tout le monde, pour satisfaire les patrons de branche, les partenaires sociaux, les salariés. Mais on se retrouve fort nulle part et moyen partout. Contrairement à une idée répandue, le groupe Lagardère n'a jamais été un colosse. Il fait 3 milliards d'euros de capitalisation boursière, contre 700 pour Amazon…»

Endettement personnel

Sauf que l'immobilité du groupe depuis quinze ans est aussi due à un impératif financier peu glorieux. Voire scandaleux, si l'on se place du côté des salariés. Entre 2004 et 2008, Arnaud Lagardère a investi beaucoup d'argent pour renforcer sa position dans le groupe, passant de 5 % à 10 % du capital. Sa société personnelle, Lagardère Capital & Management, s'en est trouvée très endettée, jusqu'à 435 millions d'euros fin 2009, dernier chiffre officiel connu. Pour se rembourser, il lui a fallu verser de copieux dividendes aux actionnaires, dont lui-même. Depuis 2005, plus de 4 milliards ont ainsi servi à rémunérer le capital plutôt qu'à investir pour le groupe. Cette politique sans rapport avec la performance de la boîte a produit quelques acrobaties financières : en 2015, Lagardère a reversé 226 % de son résultat net aux actionnaires (168 millions d'euros)… Une grande partie de la cagnotte liée à la cession des 15 % d'EADS est passée en dividende extraordinaire, alors qu'elle aurait sûrement permis au groupe de se déployer à grande échelle dans les médias ou ailleurs. «Arnaud est sorti de cette situation d'endettement personnel aujourd'hui, affirme un ancien proche. Mais pendant longtemps, cette réalité a pesé. Son remboursement tenait lieu de seul raisonnement stratégique. Il n'avait pas le choix.» Interrogé par un actionnaire à ce sujet lors de l'AG du 3 mai, l'intéressé a rétorqué, serein, que cet endettement «ne met pas en danger [sa] personne ni le groupe». Faut-il dès lors s'attendre à un changement de doctrine ? Le généreux dividende ordinaire de 1,30 euro par action est pour l'instant maintenu. Mais Arnaud Lagardère a prévenu cette fois que le produit des futures cessions d'actifs dans les médias et le sport ne donneraient lieu à aucune distribution exceptionnelle aux actionnaires. Il a promis de réinjecter l'intégralité du cash récupéré dans les deux branches qui ont survécu à son projet de «redéploiement», le livre et le travel retail. Enfin une décision industrielle ?


DROIT DE RÉPONSE DE LAGARDERE SCA (18/06/2018)

« Dans votre article en date du 16 mai 2018, publié sur votre site Internet sous le titre «Arnaud Lagardère, dilettante industriel » vous faites état de prétendus dysfonctionnements au sein du groupe Lagardère.

Le journal a relevé que l’article considéré avait été suscité par un mail anonyme qui contenait, selon le journaliste, des « erreurs factuelles » qu’il n’a cependant pas corrigées. Le groupe Lagardère regrette d’avoir été privé du principe du contradictoire pour défendre ses intérêts et celui de ses salariés.

Il est inexact d'indiquer : « Lors de rassemblée générale des actionnaires du 3 mai, Arnaud Lagardère a confirmé que le groupe se désengagerait bientôt des médias et du sport. ». Ni Arnaud Lagardère ni le groupe Lagardère n'ont annoncé ou confirmé un désengagement des activités de la branche Lagardère Sports and Entertainment.

Il est inexact d'indiquer : « Les télévisions de Lagardère (Gulli. Mezzo...), ses radios (RFM, Virgin...) et ses sociétés de production (Maximal, Réservoir Prod...) sont sur le marché, prêtes à être refilées au plus offrant. ». En aucune manière, Arnaud Lagardère ou le groupe Lagardère n'ont donné de telles indications, il a même été précisé par Arnaud Lagardère que tes radios musicales demeuraient dans le pôle news pour les synergies réalisées.

Il est inexact d'invoquer « le statut juridique très particulier du groupe Lagardère, société en commandite par actions qui rend son « gérant » indétrônable - sauf abdication. ». Arnaud Lagardère a été nommé et renouvelé dans son mandat de Gérant pour des durées successives de six années. Conformément aux statuts, le renouvellement des gérants est soumis à l'accord du Conseil de Surveillance, organe représentant les actionnaires et sur la composition duquel les associés-commandités n'ont aucun pouvoir de décision. La SCA Lagardère est parfaitement adaptée aux exigences du gouvernement d'entreprise et répond tout-à-fait aux deux exigences de base constituées par fa dissociation des fonctions de direction et de contrôle et l'association des actionnaires au contrôle de l'entreprise.

Il est incomplet d'indiquer « Sa société personnelle, Lagardère Capital & Management, s'en est trouvée très endettée, jusqu'à 435 millions d'euros fin 2009, dernier chiffre officiel connu. », sans préciser que cette dette résultait de l'acquisition d'une participation supérieure à 10% du capital de Lagardère SCA qui constitue le principal actif de cette société et que, dans l'intervalle, la dette avait été réduite de moitié du fait de deux distributions de dividendes exceptionnels liées aux cessions des participations dans EADS et Canal+ France, largement approuvées par les actionnaires avec des taux de 99,65% et 99,66%.

Il est inexact d'indiquer : «Pour se rembourser, il lui a fallu verser de copieux dividendes aux actionnaires, dont lui-même. Depuis 2005, plus de 4 milliards ont ainsi servi à rémunérer le capital plutôt qu'à investir pour le groupe.». Ces dernières années, le Groupe a investi fortement dans ses métiers, particulièrement dans le développement du Travel Retail et du Publishing avec notamment des acquisitions majeures aux États-Unis (Paradies et Perseus), tout en versant un dividende ordinaire stable et en améliorant depuis deux ans son ratio d'endettement - celui-ci se situe fin 2017 à un niveau très prudent de 2,2x, contre 2,4x à fin 2015. Au cours des dix dernières années, la distribution d'un dividende annuel ordinaire de 1,30€ a toujours été approuvée largement par les actionnaires à plus de 97% des suffrages exprimés. Par ailleurs, le Groupe avait pris dès 2001 l'engagement de procéder à des distributions exceptionnelles lors de chaque cession de participations non stratégiques ou non-média. Les dividendes décidés par les assemblées générales n'ont jamais eu pour objet le remboursement de la dette de Lagardère Capital & Management.

Il est inexact de laisser entendre que M. Arnaud Lagardère gère le Groupe dans un intérêt personnel en afifirmant que «Son remboursement tenait lieu de seul raisonnement stratégique. Il n'avait pas le choix. ». Il suffit pour s'en convaincre de vérifier les majorités avec lesquelles sont adoptées les résolutions présentées à l'Assemblée Générale des actionnaires de Lagardère. Pour exemple, les comptes de l'exercice clos le 31 décembre 2017 ont été approuvés à plus de 99%, la rémunération attribuée au titre de l'exercice 2017 à Monsieur Arnaud Lagardère l'a été à 93,75%. Quant à la distribution d'un dividende ordinaire de 1,30€, elle a, de nouveau cette année, été approuvée, avec un taux de 99,60%. Vous conviendrez que ces chiffres ne reflètent pas les prétendues dissensions dont vous faites état.

Il est inexact d'invoquer « des cessions des participations dans EADS et Canal+ a des prix conlestables ». Les cessions de ces participations ont été réalisées à de très bonnes conditions pour le Groupe. Elles ont permis de constater une plus-value globale de 1 680 M€ dans les comptes de 2013 et ont engendré une création de valeur pour les actionnaires de l'ordre de 2,4 milliards d'euros.

Il est inexact d'invoquer « la revente de la chaîne Direct Star pour une bouchée de pain au groupe Bolloré, qui la refourguera un an après pour le double. » Cette présentation omet en effet d'indiquer, d'une part, que la cession de la chaine Virgin 17 a généré pour le groupe Lagardère un profit de 53 millions d'euros dans les comptes 2010 et, d'autre part, que l'opération réalisée par le groupe Bollore deux ans plus tard portait sur un périmètre non comparable (les deux chaînes gratuites Direct Star et Direct 8 et leur régie publicitaire) et était soumise à des modalités financières différentes (paiement en actions). »

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique