Rhône : une commune veut suspendre les aides municipales aux familles de délinquants

La ville de Rillieux-La-Pape, située dans la banlieue de Lyon, a voté une délibération en ce sens pour des délits commis sur la commune par des mineurs.

 Les voitures brûlées entrent dans le type d’incivilités ciblées par le maire LR de cette commune. (Illustration)
Les voitures brûlées entrent dans le type d’incivilités ciblées par le maire LR de cette commune. (Illustration) LP / Olivier Corsan

    Les bourses au permis de conduire, à l'accès à la propriété ou encore les coupons sports/culture bientôt supprimés pour certaines familles de mineurs délinquants récidivistes ? C'est en tout cas ce que souhaite mettre en place le conseil municipal de la ville de Rillieux-La-Pape, dans la banlieue lyonnaise.

    Contre l'avis d'une bonne partie de l'opposition, la majorité de droite a approuvé jeudi soir cette mesure polémique, rapporte Le Progrès. En résumé, des parents pourraient se voir couper ces aides dites « facultatives » délivrées par le Centre communal d'action sociale (CCAS) si un de leurs enfants âgés de 13 à 18 ans trouble à plusieurs reprises la tranquillité publique. Autrement dit, s'il commet des délits type dégradations (poubelle brûlée…) ou des outrages (agression verbale d'un agent).

    Avant d'en venir à ce type de sanction, le maire LR, Alexandre Vincendet, imposerait d'abord un « suivi individualisé » d'une durée de six mois. Si cet accompagnement parental s'avère infructueux, certaines aides pourraient alors être supprimées pendant un an.

    « Les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants »

    « Les droits ne vont pas sans les devoirs, s'est justifié l'édile sur RMC. Nous estimons que les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants quand ils sont mineurs. Il faut accompagner les parents qui sont, pour certains, dans une grande difficulté, on leur tend la main. Mais de l'autre côté, on leur rappelle aussi leurs responsabilités en tant que parents de mineurs. »

    La préfecture du Rhône, qui doit apporter sa validation administrative, a indiqué à la radio qu'elle serait « attentive » à la portée de cette mesure. Le Progrès ajoute qu'une convention doit être signée avec le procureur et la Métropole.

    Cette proposition rappelle en tout cas l'engagement 18 du projet présidentiel de Marine Le Pen (FN) pour 2017 : « Lutter contre la délinquance des mineurs en responsabilisant les parents par la suppression du versement des aides sociales aux parents de mineurs récidivistes en cas de carence éducative manifeste ».