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Serge Dassault, un patron à l’ancienne

A l’image surannée d’un fonctionnement familial de l’entreprise dirigée par Serge Dassault, mort le 28 mai, contrastent les performances technologiques du groupe.

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Publié le 28 mai 2018 à 17h56, modifié le 28 mai 2018 à 18h11

Temps de Lecture 2 min.

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Serge Dassault, dans un cockpit du Rafale, au Bourget, en juin 1999.

17 décembre 2014. A l’approche de Noël, la soirée s’annonce festive dans les usines Dassault en Gironde. Pour quelques heures, le hall d’assemblage des avions a été transformé en salle d’apparat. Versailles à Mérignac. Sous les lustres en cristal de Baccarat et sur fond de musique de chambre, un dîner préparé par le chef étoilé Thierry Marx est servi aux 350 invités dans des assiettes en porcelaine. Les convives sont venus découvrir le 8X, dernier né de la famille Falcon, le haut-de-gamme de ses avions d’affaires. La plupart sont des clients de l’avionneur, arrivés avec leur jet personnel.

La soirée s’achève par des séances photos. C’est à qui voudra se faire immortaliser sur la passerelle à la porte de l’appareil avec Serge Dassault et éventuellement ses enfants. « C’est important pour un client d’associer le nom d’un descendant du fondateur à son avion », explique un familier de ces célébrations.

Consignes de vote donnés à sa famille

L’héritier de Marcel Dassault goûte ce moment et ne se fait pas prier. Une manière pour lui de rappeler à sa famille présente au grand complet à la cérémonie, que c’est toujours lui le chef. Il en était de même lors des assemblées générales annuelles de l’avionneur, réunies dans les grands salons de l’hôtel particulier du Rond-point des Champs-Elysées.

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Installé à la tribune, comme scrutateur, face aux rares actionnaires individuels, le patriarche n’hésitait pas à donner ou à rappeler les consignes de vote à ses quatre enfants et à sa femme, assis aux premiers rangs. Surtout quand il s’est agi de s’opposer à une proposition d’ouverture du capital de l’entreprise aux salariés, comme ce fut le cas en 2015. Pendant la lecture de la résolution, l’air de rien, Serge Dassault balançait lentement sa main de gauche à droite, l’index pointé vers le haut, tel un métronome, pour exprimer le rejet. Il pouvait d’autant mieux mesurer son impact que le vote se faisait à main levée. N’ayant pas de boîtier électronique, les actionnaires devaient détacher un coupon de leur carnet et le remettre.

Prototype d’un drone de combat

Cette image surannée d’un fonctionnement familial, savamment entretenue, contraste avec les performances technologiques du groupe, que ce soit pour les Falcon ou le Rafale, mais aussi dans la réalité virtuelle avec Dassault Systèmes, devenu le numéro un mondial dans son domaine. Fini les prototypes, place à la maquette numérique.

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Appliqués au Rafale, premier avion de combat au monde à utiliser ces outils, étendus ensuite aux jets d’affaires, ils ont aussi permis la réalisation du nEUROn, un prototype de drone de combat. En décembre 2012, comme il le faisait pour chaque nouveau modèle de la gamme, Serge Dassault assistait à son premier vol. Sur la base militaire d’Istres, engoncé dans son manteau beige et la casquette vissée sur son crâne pour résister au vent froid, il suivait avec intérêt l’évolution de l’appareil dans les airs avant d’exprimer son étonnement quand le drone, une fois posé, s’arrêta face à lui. « Après chaque vol d’essai, je lève ma casquette pour féliciter les pilotes, mais cette fois cela me fait un drôle d’effet, il n’y a personne à l’intérieur. » Là encore, le choc de la tradition face à la modernité.

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