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Maladies auto-immunes : pourquoi les femmes sont plus touchées que les hommes

Publié le par Hélène Bour

Une nouvelle étude scientifique a mis en évidence une des explications possibles au fait que les femmes sont plus affectées que les hommes par les maladies auto-immunes. Cette disparité a un lien indirect avec la testostérone.

C’est une différence que les scientifiques ne pouvaient jusqu’alors que constater : les femmes sont en moyenne plus touchées que les hommes par des maladies auto-immunes comme le lupus, la maladie de Crohn ou encore la sclérose en plaques.

Désireux de comprendre pourquoi il existe une telle disparité entre les sexes, afin notamment d’améliorer les traitements, des chercheurs suédois ont mené une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Communications.

On appelle maladies auto-immunes les pathologies où le système immunitaire est déréglé au point d’attaquer les propres tissus du corps. Des études ont déjà montré un lien entre la testostérone, hormone sexuelle masculinisante, et la protection contre les maladies auto-immunes. Les femmes produisant moins de testostérone que les hommes, elles sont donc plus à risque.

Un lien entre la production de testostérone et la production d’une protéine clé

Dans cette nouvelle étude, menée sur des souris et sur des échantillons de sang de 128 hommes, les chercheurs ont constaté quela testostérone réduisait le nombre de cellules B, un type de lymphocyte (globule blanc) qui libère des anticorps nocifs. Mais les scientifiques ont trouvé une explication bien plus précise, au niveau d’une protéine appelée BAFF, qui rend les cellules B plus viables, plus actives.

Nous avons conclu que la testostérone supprime la production de la protéine BAFF, et que si vous éliminez la testostérone, vous obtenez davantage de protéines BAFF, et donc plus de cellules B [...]. La reconnaissance du lien entre la testostérone et la protéine BAFF est quelque chose de complètement nouveau. Personne ne l’avait rapporté par le passé", a détaillé Asa Tivesten, coauteure de l’étude.

Cette étude confirme des résultats d’autres travaux, qui avaient montré que des variations génétiques entraînant des particularités de la protéine BAFF augmentaient le risque de maladies auto-immunes comme le lupus. Or, cette maladie est souvent traitée par des inhibiteurs de la protéine BAFF, mais cette approche thérapeutique ne répond pas vraiment aux attentes.

C'est pourquoi cette information sur la façon dont le corps régule les niveaux de BAFF est extrêmement importante, de façon à ce que nous puissions continuer à rassembler les pièces et essayer de comprendre quels patients devraient ou ne devraient pas se voir prescrire des inhibiteurs de la BAFF. En conséquence, notre étude sert de base à d'autres recherches sur la façon de mieux utiliser ce médicament”, a conclu la chercheuse.

Source : Science Daily