Personne n’aurait imaginé, il y a encore trois ans, qu’une série ayant pour thème la place des femmes dans la société indienne “puisse être regardée par 400 millions de personnes [audience cumulée pour les deux premières saisons], traduite dans onze langues et diffusée sur seize chaînes régionales du groupe Doordarshan, ainsi que sur les ondes d’All India Radio”. C’est pourtant ce qui est arrivé à Main Kuch Bhi Kar Sakti Hoon, que les Indiens appellent en toute concision MKBKSH. Cette série réalisée par Feroz Abbas Khan “a réussi l’impensable”, lit-on sur le site de The Indian Express.

“Nous répondons à un besoin”

Centrée sur le personnage de Sneha Mathur, une femme médecin qui renonce à une lucrative carrière à Bombay pour exercer dans un petit village, la série lève des tabous sur les règles, l’avortement sélectif et les mariages d’enfants, souligne The Hindustan Times. “Les autres séries offrent aux gens ce qu’ils veulent voir, tandis que nous, nous répondons à un besoin”, explique l’actrice principale, Meinal Vaishnav.

Le programme a été inspiré par le succès d’un court-métrage de l’ONG Population Foundation of India (PFI), commandé en 2010 par le ministère de la Santé pour communiquer autour de l’éducation des filles, des droits des femmes, du planning familial et de la responsabilité des hommes sur tous ces sujets. Comme l’explique dans The Indian Express Poonam Muttreja, la directrice de PFI, sur la foi d’une “étude d’audience indépendante réalisée sur 52 épisodes de Main Kuch Bhi Kar Sakti Hoon” (sur 131 au total), ces derniers ont été “regardés à 48 % par des hommes”. Concernant le même échantillon, si “les téléspectatrices étaient 66 % à considérer que les violences domestiques étaient quelque chose d’acceptable”, elles n’étaient que 44 % après avoir visionné les épisodes.

Une troisième saison est actuellement en tournage.