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Économie

Le palmarès des maires de France qui gèrent le mieux leur ville

Notre classement exclusif prend à la fois en compte la rigueur budgétaire et le dynamisme des métropoles passées au crible. Et le gagnant est...
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Gérard Collomb, Roland Ries et Alain Juppé.
AFP

Qu’est-ce qu’un bon maire ? Un bon gestionnaire ? Un bâtisseur, avec des projets ambitieux ? Un peu les deux. Aussi, pour notre classement, nous avons retenu des critères de bonne gestion : dette par habitant, frais de fonctionnement, évolution de la dépense et des impôts. Mais nous y avons ajouté des critères permettant de mesurer le dynamisme des villes : l’investissement et l’évolution de la démographie.

Pour Stanislas Boutmy, directeur de Public Evaluation System (PES), une agence spécialisée dans la notation des collectivités locales, "une ville bien gérée est une ville qui dégage des marges de manœuvre pour investir et ne vit pas au-dessus de ses moyens".

Lyon, qui décroche la première place dans notre palmarès, se rapproche de cette définition. C’est une ville qui, dans les grandes lignes, est bien tenue. Qui a investi, attiré des entreprises, des habitants. Et su tirer profit des opportunités pour s’imposer comme une nouvelle capitale des Gaules. Idem pour Bordeaux, classé troisième, qui a réussi à investir tout en réduisant sa dette. Sa population a augmenté de 10% en quatre ans après des années de désertification. Mais les impôts y sont encore très élevés. Et les frais de fonctionnement, au-dessus de la moyenne. Ainsi, selon le think tank de droite iFRAP, le taux d’absentéisme du personnel communal y serait l’un des plus élevés de France, avec une moyenne de 29 jours d’absence annuelle par employé.

Strasbourg, n°1 de la modération fiscale

A Strasbourg, ce taux s’élève même à 31 jours. En 2013, la Cour des comptes avait calculé que ce fléau avait coûté environ 40 millions d’euros à la collectivité en 2010. Cela n’empêche pas la capitale alsacienne de décrocher la deuxième place du palmarès. La ville est sage. Peu dépensière. La précédente maire, la centriste Fabienne Keller, battue en 2008 sur fond de divisions de la droite, avait laissé une situation saine. Strasbourg décroche même la première place en termes de modération fiscale.

Les impôts s’élèvent à 748 euros par habitant en moyenne, contre 1.141 euros à Grenoble, l’une des communes les moins exemplaires de notre classement. Une ville comme Lille, très dynamique, qui voit sa population augmenter et les projets sortir de terre, souffre d’un taux d’endettement élevé et de dépenses de fonctionnement bien supérieures à la moyenne. Un choix politique assumé. Quant à la deuxième ville de France, Marseille, elle reste la plus endettée, en dépit des efforts pour réduire le fardeau. Paris et Nice n’ont pas été classés avec les autres villes, car, de par leur statut, ils cumulent les attributions de département pour le premier et de métropole pour le second.

Des électeurs attentifs aux dépenses

Si, à la veille du scrutin, les électeurs scrutent avec attention les classements et les expertises de leur ville, c’est qu’ils sont échaudés. Les impôts n’ont cessé d’augmenter, et on leur assène depuis des années que les collectivités territoriales sont dépensières, ont embauché à tour de bras et fait exploser la dépense publique. Le chef de l’Etat leur a même enjoint de faire preuve de rigueur. Car, contrairement à l’Etat, qui a commencé à s’attaquer à la dépense, elles ont vu leurs budgets exploser.

Certes, le transfert de compétences de l’Etat vers les conseils régionaux ou généraux explique, en partie (pour un tiers), l’augmentation du nombre de fonctionnaires territoriaux et la hausse des dépenses. Mais ce n’est pas le cas pour les communes. Or elles demeurent les principaux employeurs, avec deux tiers des effectifs de la fonction publique territoriale. Entre 2007 et 2012, les 461 villes françaises de plus de 20.000 habitants ont augmenté leurs frais de fonctionnement de 11,5% en moyenne, tandis que les impôts ont flambé de 22%, trois fois plus que l’inflation (8,8%).

Des élections qui ont valeur de test

Ces municipales, deux ans après l’élection de François Hollande, auront valeur de test. Le 30 mars, au soir du second tour, ces grandes villes dessineront l’état politique du pays. Que la gauche conserve ses fiefs, et la menace d’une déroute électorale aura été écartée. Qu’au contraire la droite rafle quelques grandes villes comme Toulouse, Strasbourg, Reims ou Angers, et ces élections de mi-mandat confirmeront le désaveu.

En réalité, au-delà du bilan du maire, de son image, de sa compétence, ce qui risque de peser est le "différentiel d’abstention" entre gauche et droite. Or le nombre d’électeurs déçus qui bouderont les urnes devrait être plus élevé à gauche. C’est la hantise des socialistes et l’espoir de la droite. Un élément que les sondeurs peuvent difficilement mesurer. Il est rarissime qu’un sondé réponde qu’il ne votera pas.  

 

    
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