Le boeuf français de retour sur les tables chinoises
Après 17 années d'embargo, le bœuf français sera, de nouveau, autorisé à l'importation en Chine à partir du mois de septembre. Les Chinois sont le deuxième importateur mondiaux de viande bovine. Chaque année, plus d'1,4 million de tonnes de bœuf entrent sur le territoire.
La nouvelle avait beau être attendue, elle n’en reste pas moins excellente pour l'industrie tricolore : l’embargo sur la vente de viande bovine française en Chine est sur le point d’être levé.
La viande française sous embargo depuis 2001
Depuis le scandale de la vache folle en 2001, le géant asiatique interdit l’importation et la commercialisation de bœuf d’origine française. En mars 2017, la Chine avait annoncé la fin de l’embargo après des analyses des infrastructures françaises. Il n’aura fallu que quelques mois que ces contrôles sanitaires soient effectués. La reprise de la commercialisation est prévue pour le mois de septembre.
Le protocole signé aujourd'hui entre Jean Yves Le Drian et son homologue concerne la viande bovine réfrigérée, congelée d’animaux âgés de moins de 30 mois au moment de l’abattage.
Une opportunité pour la filière française
Pour la filière française, ce nouveau débouché représente une véritable aubaine, notamment pour la viande de qualité. Pour rappel, la Chine est le deuxième importateur mondial de bœuf avec 1,4 million de tonnes importées tous les ans auquel il faut ajouter 1 million de tonnes via Hong Kong. "Au cours des 20 dernières années, la consommation de bœuf dans le pays a été multipliée par 3", explique Mathieu Pecqueur, directeur général de Culture Viande, le syndicat des professionnels du secteur.
Un chiffre à nuancer toutefois puisque les Chinois sont avant tout de gros consommateurs de tendons et membranes de découpe, produits qui ne sont pas concernés par l’accord et demeurent interdits.
Un marché concurrentiel
Pour s’imposer sur le marché chinois, le bœuf français devra faire face aux importations indiennes, australiennes ou brésiliennes. "Vu les prix très bas pratiqués par ces pays, en raison notamment des très faibles coûts de production, la viande française aura fort à faire pour prendre part au marché chinois, par exemple en ciblant des niches de viandes de qualité ", explique Mathieu Pecqueur.
La filière ne chiffre pas ses attentes, mais du côté d’Interbev (association nationale interprofessionnelle du Bétail et des Viandes), on explique espérer pouvoir envoyer de nombreux plats de côtes (sans l’os car seul le désossé est autorisé) et morceaux du CAPA, qui servent pour des barbecues ou des soupes. "Ces morceaux sont souvent peu valorisés en France et très prisés en Chine ", précise l'association.
Avant de se lancer sur le marché chinois, les entreprises françaises doivent désormais attendre la délivrance des agréments pour exporter. 7 entreprises ont été déjà été auditées, mais "impossible, à l’heure actuelle, de prévoir combien d’entre elles seront agréées, et ainsi habilitées à exporter en Chine", déplore Mathieu Pecqueur.