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Emplois fictifs présumés: la justice saisit 2 millions d'euros au FN, qui affirme "ne plus pouvoir payer ses cadres"

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INFORMATION RMC - Dans le cadre de l’affaire des emplois fictifs présumés au sein du parti du Rassemblement National, la justice a décidé de confisquer les 2 millions d’euros d’aides publiques d’Etat censées financer le parti.

Les juges d'instruction ont décidé de saisir un peu plus de 2 millions d'euros qui devaient être versés ce lundi au Rassemblement national. Le parti doit percevoir demain, comme tous les autres partis politiques, l'aide publique que verse l'Etat au titre du financement public des partis.

Les juges soupçonnent l'ex FN d'avoir mis en place un système rôdé

Or cette somme, très attendue, va être dans sa quasi-totalité saisie par la justice. Les juges soupçonnent l'ex FN d'avoir mis en place un système rôdé pour détourner les fonds européens réservés aux assistants parlementaires. Le préjudice est estimé à environ 7 millions d'euros.

"Un assassinat politique"

Les juges ont donc décidé de prendre l'argent à la source, pour être certains que cette somme serait bien disponible. Elle est donc confisquée le temps de l'enquête. Pour Marine Le Pen, c'est l'arrêt de mort de parti qui "ne pourra plus payer ses salariés à partir du mois d’août". Elle dénonce "un assassinat politique".

Une nouvelle mise en examen

Déjà ce vendredi, l'eurodéputé RN (ex-FN), Bruno Gollnisch, a été mis en examen par les juges d'instruction financiers parisiens pour "abus de confiance" pour l'emploi présumé fictif entre 2005 et 2015 d'assistants parlementaires, a appris l'AFP auprès de l'intéressé.

Les assistants de M. Gollnisch concernés sont Guillaume L'Huillier, ancien directeur de cabinet de Jean-Marie Le Pen, et Micheline Bruna, qui a été secrétaire du cofondateur du Front national.

Il s'agit de la 10e mise en examen dans cette affaire où sont déjà poursuivis le FN en tant que personne morale et huit assistants ou eurodéputés, dont la présidente du RN, Marine Le Pen, et le député des Pyrénées orientales, Louis Aliot.

L'enquête, déclenchée en 2015 après un signalement de l'ex-président socialiste du Parlement européen, Martin Schultz, vise 17 élus ou ex-élus frontistes et une quarantaine d'assistants.

Aurélia Manoli