Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Les réseaux sociaux, l’autre terrain de jeu maîtrisé des Bleus

Dans la Coupe du monde 2018, l’épopée réussie de l’équipe de France s’est aussi écrite quasi simultanément sur les réseaux sociaux, à travers les moments de partage avec les fans.

Par 

Publié le 16 juillet 2018 à 16h43, modifié le 17 juillet 2018 à 10h19

Temps de Lecture 6 min.

Les entraînements à Clairefontaine. Les à-côtés des matchs. Les buts. Les célébrations. Jusqu’à leur retour glorieux sur les Champs-Elysées, lundi 16 juillet, les Français ont pu vibrer, en très léger différé, directement avec leurs héros, grâce aux réseaux sociaux.

Sur Twitter, Facebook, Instagram ou Snapchat, chaque jour, les footballeurs de l’équipe de France ont partagé leurs moments de vie collective sur leurs comptes personnels. Difficile, il faut en convenir, de ne pas trouver leur communication réussie et terriblement efficace (même si le goût de la victoire a sans nul doute contribué à faire de leurs posts des succès).

L’image de Kylian Mbappé embrassant le trophée, postée par le joueur bondynois sur son compte Twitter moins d’une heure après avoir décroché la deuxième étoile, a été partagée plus de 180 000 fois en moins de vingt heures. Peu d’utilisateurs du réseau social peuvent se prévaloir d’atteindre régulièrement ce nombre impressionnant de « like » et de partages, surtout avec une telle rapidité. Chez les Bleus dernière génération, c’est pourtant une habitude.

Champion du monde en 1998, devenu chroniqueur pour le journal L’Equipe et commentateur sur TF1, Bixente Lizarazu totalise près de 310 000 abonnés, après six années passées sur le réseau de Jack Dorsey. Le Mâconnais Antoine Griezmann a, lui aussi, créé son compte Twitter en novembre 2012 ; il est désormais suivi par plus de 5,3 millions de followers, soit dix-sept fois plus que son aîné… Et tout de même 2 millions de plus que le chef de l’Etat, Emmanuel Macron.

Captures d’écran des « stories » Instagram d’Antoine Griezmann, Samuel Umtiti, Paul Pogba et Kylian Mbappé.

Mieux que Nabilla et David Guetta

Très influents sur le site de microblogging, les Bleus le sont encore davantage sur Instagram. Leurs photos, ainsi que leurs courtes vidéos, passionnent, et les fans s’abonnent. Résultat : des chiffres qui donnent le tournis, même s’ils restent éloignés des 135 millions d’abonnés du Portugais Cristiano Ronaldo.

Kylian Mbappé est suivi par plus de 13 millions de comptes, Antoine Griezmann par plus de 19 millions, et Paul Pogba par près de 26 millions. Même la starlette de télé-réalité Nabilla Benattia ou encore le DJ David Guetta, deux Français influents sur le réseau, qui ont respectivement plus de 3 et plus de 8 millions d’abonnés, font pâle figure à côté. Seul le capitaine de l’équipe de France, le réservé gardien Hugo Lloris, ne dépasse pas le million d’abonnés. En cause ? L’ouverture tardive de son compte, en février, sûrement provoquée par la perspective de la compétition, et le faible nombre de publications, moins d’une vingtaine en six mois.

Mais au-delà des chiffres, c’est surtout la manière dont les joueurs ont utilisé les réseaux sociaux pour dévoiler, en coulisse des matchs, une ambiance bon enfant, amicale et soudée, qui a marqué les esprits.

Images de coulisses avidement scrutées par les médias

A la lecture des centaines de messages publiés par les joueurs de l’équipe de France, on ne trouve aucun règlement de comptes ni aucune acrimonie, comme il avait pu y en avoir en 2010. Au contraire, les joueurs ont aussi utilisé leurs comptes pour désamorcer des rumeurs de tensions ou de blessures. Le 12 juin, quatre jours avant le premier match des Bleus, face à l’Australie, lorsque Kylian Mbappé est touché par un tacle d’Adil Rami à l’entraînement, laissant craindre une blessure, c’est sur Twitter que l’attaquant de 19 ans donne de ses nouvelles. « Je vais bien, c’est juste un coup donc ce n’est pas grave mais merci pour vos messages. PS : et laissez mon ami [Adil Rami], c’était pas méchant », écrit-il en agrémentant son message d’émoticônes.

Que ce soit Pogba et Mbappé moquant Griezmann à l’heure de la sieste, le défenseur Presnel Kimpembe – seulement titularisé pour la rencontre France-Danemark – mettant l’ambiance avec sa playlist et son enceinte portable dans le bus tricolore, ou encore Raphaël Varane embrassant la Coupe, avec son fils Ruben dans les bras, ces à-côtés précieux leur permettent d’apparaître profondément humains.

On a donc eu, durant toute la compétition, l’impression d’assister à une nouvelle édition du documentaire à succès de 1998 Les Yeux dans les Bleus, en direct, cette fois. Des images de coulisses avidement scrutées par… les médias, qui doivent choisir entre la communication « officielle », très contrôlée et très cadrée, et ces instants de vie quotidienne.

Les scènes de liesse dans les vestiaires après la victoire contre la Croatie, diffusées par les joueurs sur Snapchat ou Instagram, ont ainsi été reprises telles quelles par des télévisions nationales dimanche 15 juillet au soir. Avec des moments particulièrement étonnants ; on a ainsi pu voir Emmanuel Macron effectuer un « dab » (mouvement de victoire popularisé par des sportifs américains et des rappeurs), à l’invitation de Benjamin Mendy, qui filmait la scène en direct.

Changement d’époque

L’époque a bien changé depuis le Mondial brésilien de 2014 – quatre ans seulement après la débâcle de Knysna, en Afrique du sud –, quand le sélectionneur déconseillait à ses joueurs de publier des messages sur Facebook ou sur Twitter. En 2018, les règles étaient simples : aucune interdiction, mais « pas de portable à table, ni dans le vestiaire, lors des entraînements ou avant les matchs », détaillait Guy Stephan, l’entraîneur adjoint des Bleus, à France Télévisions.

L’âge des joueurs de cette sélection, qui ont grandi avec les réseaux sociaux et sont quasiment aussi à l’aise dans cet environnement que sur le terrain, semble avoir fait le reste. A leurs supporteurs, les Bleus se sont adressés en utilisant les codes et les usages de réseaux qu’ils pratiquent réellement au quotidien, avec leurs proches.

Stickers, clins d’œil, jeux de mots, blagues potaches, photos marquantes, tout dans leurs messages respirait le naturel. A côté, les messages publiés par la Fédération française de football (FFF) et les comptes officiels de l’équipe de France étaient plus institutionnels… et complémentaires. Quand le compte de la FFF diffuse une interview classique de son président après la victoire, Paul Pogba, 25 ans, publie une photo de lui faisant un dab, la coupe entre les mains.

Mais la généralisation des réseaux sociaux a aussi changé la vie quotidienne des joueurs durant la compétition. Quand, en 1998, l’équipe de France a vécu les phases finales du tournoi largement coupée du reste du pays, celle de 2018 avait accès, en temps réel, aux encouragements de ses supporteurs.

Un groupe sans faux-semblant

L’équipe a ainsi pu entonner un chant à la gloire de Benjamin Pavard, imaginé par des supporteurs après le match contre l’Argentine, et qui est arrivé jusqu’aux Bleus via les réseaux sociaux. Ou encore prendre conscience de l’ampleur du rassemblement sur les Champs-Elysées dès le soir de la victoire face à la Belgique.

Résultat, l’équipe de France a donné, durant toute la compétition, l’impression de former un groupe sans faux-semblant, qui se comportait de la même manière en ligne et hors ligne. Une adéquation incarnée, d’une certaine manière, par Antoine Griezmann : après son penalty réussi contre l’Argentine, l’attaquant de 27 ans a exécuté sur le terrain une petite danse de la victoire empruntée au jeu vidéo en ligne à succès Fortnite, dont il est passionné, plébiscité par des millions d’adolescents et de jeunes adultes en France. Un clin d’œil générationnel, mais aussi le signal que le joueur (de l’équipe de France) est aussi un joueur (de jeux vidéo) comme les autres.

  • La RATP a célébré, à sa façon, la victoire des Bleus en renommant plusieurs stations du métro parisien : la station « Champs-Elysées–Clemenceau » est devenue « Deschamps-Elysées-Clemenceau ».

    La RATP a célébré, à sa façon, la victoire des Bleus en renommant plusieurs stations du métro parisien : la station « Champs-Elysées–Clemenceau » est devenue « Deschamps-Elysées-Clemenceau ». THOMAS SAMSON / AFP

  • Sur la ligne 2, Charles-de-Gaulle–Etoile s’est transformée en « On-a-2-Etoiles ». Par ailleurs, Victor-Hugo est devenue « Victor-Hugo-Lloris », Bercy est dite « Bercy-les-Bleus », Notre-Dame-des-Champs est renommée « Notre-Didier-Deschamps ».

    Sur la ligne 2, Charles-de-Gaulle–Etoile s’est transformée en « On-a-2-Etoiles ». Par ailleurs, Victor-Hugo est devenue « Victor-Hugo-Lloris », Bercy est dite « Bercy-les-Bleus », Notre-Dame-des-Champs est renommée « Notre-Didier-Deschamps ». THOMAS SAMSON / AFP

  • Dès le début d’après-midi, de nombreux supporteurs se sont massés sur les Champs-Elysées dans l’attente de la descente de l’avenue par le bus transportant l’équipe de France.

    Dès le début d’après-midi, de nombreux supporteurs se sont massés sur les Champs-Elysées dans l’attente de la descente de l’avenue par le bus transportant l’équipe de France. ZAKARIA ABDELKAFI / AFP

  • L’avion transportant les nouveaux héros nationaux a atterri peu avant 17 heures à l’aéroport de Roissy, moins de vingt-quatre heures après leur victoire. Les pompiers leur ont offert un « water salute », un arc monumental réalisé avec des lances à eau à plein régime.

    L’avion transportant les nouveaux héros nationaux a atterri peu avant 17 heures à l’aéroport de Roissy, moins de vingt-quatre heures après leur victoire. Les pompiers leur ont offert un « water salute », un arc monumental réalisé avec des lances à eau à plein régime. Bob Edme / AP

  • Hugo Lloris, capitaine de l’équipe, brandissant la coupe, est sorti le premier de l’avion succédé par Didier Deschamps et Noël Le Graet, le président de la FFF, et suivi du reste de l’équipe.

    Hugo Lloris, capitaine de l’équipe, brandissant la coupe, est sorti le premier de l’avion succédé par Didier Deschamps et Noël Le Graet, le président de la FFF, et suivi du reste de l’équipe. Bob Edme / AP

  • Pendant ce temps sur les Champs-Elysées, la foule se densifie.

    Pendant ce temps sur les Champs-Elysées, la foule se densifie. BERTRAND GUAY / AFP

  • Les joueurs saluent la foule qui les acccueille, à leur descente d’avion.

    Les joueurs saluent la foule qui les acccueille, à leur descente d’avion. THOMAS SAMSON / AFP

  • L’ensemble de l’équipe pose, en compagnie de la ministre des sports, Laura Flessel, et du président de la FFF, Noël Le Graet.

    L’ensemble de l’équipe pose, en compagnie de la ministre des sports, Laura Flessel, et du président de la FFF, Noël Le Graet. THOMAS SAMSON / AFP

  • Depuis les ponts, au-dessus de l’autoroute qui relie l’aéroport à Paris, des supporteurs attendent le passage du bus des champions du monde.

    Depuis les ponts, au-dessus de l’autoroute qui relie l’aéroport à Paris, des supporteurs attendent le passage du bus des champions du monde. LIONEL BONAVENTURE / AFP

  • Au stade Léo-Lagrange, à Bondy, des jeunes joueurs de l’AS Bondy attendent le départ pour les Champs-Elysées, puis pour l’Elysée. Quelque 3 000 personnes, dont près de la moitié de jeunes, ont été conviés par la présidence pour la réception organisée dans les jardins de l’Elysée pour célébrer les nouveaux champions du monde. Parmi eux, 18 jeunes de l’AS Bondy.

    Au stade Léo-Lagrange, à Bondy, des jeunes joueurs de l’AS Bondy attendent le départ pour les Champs-Elysées, puis pour l’Elysée. Quelque 3 000 personnes, dont près de la moitié de jeunes, ont été conviés par la présidence pour la réception organisée dans les jardins de l’Elysée pour célébrer les nouveaux champions du monde. Parmi eux, 18 jeunes de l’AS Bondy. Rafael Yaghobzadeh / Hans Lucas pour Le Monde

  • Impatients mais aussi très stressés de rencontrer leurs joueurs préférés « en vrai », les Bondynois chanceux ont attendu sagement leur mini-bus devant le stade Léo-Lagrange, accompagnés par le président du club, Athmane Airouche, lui aussi aux anges. « Ça va être fantastique », prédit-il.

    Impatients mais aussi très stressés de rencontrer leurs joueurs préférés « en vrai », les Bondynois chanceux ont attendu sagement leur mini-bus devant le stade Léo-Lagrange, accompagnés par le président du club, Athmane Airouche, lui aussi aux anges. « Ça va être fantastique », prédit-il.

  • Agés de 12 à 15 ans, les jeunes joueurs bondynois partent en direction en Paris pour un périple dont ils se souviendront longtemps.

    Agés de 12 à 15 ans, les jeunes joueurs bondynois partent en direction en Paris pour un périple dont ils se souviendront longtemps. RAFAEL YAGHOBZADEH / HANS LUCAS POUR LE MONDE

  • A leur arrivée près des Champs-Elysées, les Bleus changent de tenue et de bus, avant de s’élancer sur  la « plus belle avenue du monde » où les attendent des milliers de personnes.

    A leur arrivée près des Champs-Elysées, les Bleus changent de tenue et de bus, avant de s’élancer sur  la « plus belle avenue du monde » où les attendent des milliers de personnes. BERTRAND GUAY / AFP

  • Au passage de la Patrouille de France, les couleurs bleu, blanc, rouge du drapeau français habillent le ciel de Paris pendant la descente du bus.

    Au passage de la Patrouille de France, les couleurs bleu, blanc, rouge du drapeau français habillent le ciel de Paris pendant la descente du bus. CHARLY TRIBALLEAU / AFP

  • Ils viennent de tourner sur les Champs-Elysées, il est environ 19 h 20 et c’est un bruit assourdissant qui les accueille. Rassemblée depuis plusieurs heures, une foule en délire aux couleurs bleu, blanc, rouge a accueilli ses 23 héros, arrivés un peu plus tôt de Russie. Il y a plus de cinq mètres entre la foule et les joueurs.

    Ils viennent de tourner sur les Champs-Elysées, il est environ 19 h 20 et c’est un bruit assourdissant qui les accueille. Rassemblée depuis plusieurs heures, une foule en délire aux couleurs bleu, blanc, rouge a accueilli ses 23 héros, arrivés un peu plus tôt de Russie. Il y a plus de cinq mètres entre la foule et les joueurs. BERTRAND GUAY / AFP

  • Deuxième passage de la Patrouille de France, au-dessus des Champs-Elysées.

    Deuxième passage de la Patrouille de France, au-dessus des Champs-Elysées. THOMAS SAMSON / AFP

  • Le bus des Bleus a effectué une descente d’environ un quart d’heure, acclamé par la foule.

    Le bus des Bleus a effectué une descente d’environ un quart d’heure, acclamé par la foule. GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

  • Didier Deschamps et Emmanuel Macron, à l’arrivée des joueurs à l’Elysée.

    Didier Deschamps et Emmanuel Macron, à l’arrivée des joueurs à l’Elysée. PHILIPPE WOJAZER / REUTERS

  • Arrivés pour une réception en leur honneur, l’équipe de France pose dans la cour de l’Elysée avec Brigitte et Emmanuel Macron.

    Arrivés pour une réception en leur honneur, l’équipe de France pose dans la cour de l’Elysée avec Brigitte et Emmanuel Macron. PHILIPPE WOJAZER / REUTERS

  • Bain de foule parmi les 1 500 invités. A l’Elysée, le défenseur français Benjamin Mendy est entouré par de jeunes joueurs qui ont été conviés à la récpetion de l’Elysée, à Paris, le 16 juillet.

    Bain de foule parmi les 1 500 invités. A l’Elysée, le défenseur français Benjamin Mendy est entouré par de jeunes joueurs qui ont été conviés à la récpetion de l’Elysée, à Paris, le 16 juillet. LUDOVIC MARIN / POOL VIA REUTERS

  • Des supporteurs attendent sur la place de la Concorde, devant l’hôtel de luxe le Crillon, la sortie de l’Elysée de l’équipe nationale française.

    Des supporteurs attendent sur la place de la Concorde, devant l’hôtel de luxe le Crillon, la sortie de l’Elysée de l’équipe nationale française. THOMAS SAMSON / AFP

  • Malheureusement, c’est en vain que les supporteurs ont attendu le passage des Bleus par la place de la Concorde, sortis par une porte dérobée de l’Elysée, les fans ne les auront pas même aperçus.

    Malheureusement, c’est en vain que les supporteurs ont attendu le passage des Bleus par la place de la Concorde, sortis par une porte dérobée de l’Elysée, les fans ne les auront pas même aperçus. CHARLY TRIBALLEAU / AFP

122

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.