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L'Erythrée et la Somalie vont établir des relations diplomatiques


Le président somalien, Mohamed Abdullahi Mohamed, à Asmara, reçoit son homologue érythréen, Issaias Afeworki, à gauche, 2e à gauches, Erythrée, 28 juillet 2018. (Twitter/Villa Somalia)
Le président somalien, Mohamed Abdullahi Mohamed, à Asmara, reçoit son homologue érythréen, Issaias Afeworki, à gauche, 2e à gauches, Erythrée, 28 juillet 2018. (Twitter/Villa Somalia)

L’Érythrée et la Somalie ont signé lundi à Asmara un accord portant sur l'établissement de relations diplomatiques et l'envoi d'ambassadeurs dans leur capitale respective, a annoncé le gouvernement érythréen dans un communiqué.

"Les deux pays établiront des relations diplomatiques et échangeront des ambassadeurs", fait valoir cet accord intitulé "déclaration sur des relations fraternelles". Il a été signé par le président érythréen Issaias Afeworki et son homologue somalien, Mohamed Abdullahi Mohamed.

Cet accord marque une nouvelle étape dans le réchauffement des relations entre pays de la Corne de l'Afrique, après le rapprochement spectaculaire intervenu ces dernières semaines entre l’Érythrée et l’Éthiopie.

Il a été signé à l'occasion de la visite de M. Mohamed, dit "Farmajo", arrivé samedi à Asmara, la première d'un chef de l’État somalien depuis l'indépendance de l’Érythrée en 1993.

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Les deux pays avaient depuis plus d'une décennie des relations tendues en raison notamment du soutien présumé d'Asmara aux islamistes shebab, affiliés à Al-Qaïda et qui ont juré la perte du gouvernement somalien.

Ces accusations valent à l’Érythrée d'être sous le coup de sanctions de l'ONU depuis 2009, qui imposent notamment des gels d'avoirs et des interdictions de voyage à l'étranger pour des responsables politiques et militaires, ainsi qu'un embargo sur les armes.

Mais Asmara a toujours contesté ces accusations et les derniers rapports des experts de l'ONU montrent qu'il n'existe pas de preuves d'un tel soutien.

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"L’Érythrée soutient fermement l'indépendance politique, la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Somalie, ainsi que les efforts des Somaliens et de leur gouvernement pour restaurer la stature légitime de leur pays et pour répondre aux nobles aspirations de leur peuple", ajoute l'accord signé lundi.

Cette déclaration, dont le texte a été mis en ligne sur son site internet par le ministère érythréen de l'Information, affirme aussi que les deux pays "s'efforceront de forger une coopération approfondie dans les domaines de la politique, de l'économie, du social, de la culture, de la défense et de la sécurité".

Ils promettent également "d’œuvrer de concert pour promouvoir la paix, la stabilité et l'intégration économique dans la région."

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La visite du président somalien fait suite au rapprochement entre l'Érythrée et l'Éthiopie qui ont signé le 9 juillet une déclaration commune mettant fin à près de deux décennies d'état de guerre, depuis leur dernier conflit en 1998-2000.

La Somalie est l'alliée de l’Éthiopie, qui lui fournit des troupes pour lutter contre les shebab.

Le nouveau Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, arrivé au pouvoir en avril, a changé la donne régionale en amorçant le rapprochement entre son pays et l'Érythrée.

L’Éthiopie a déjà formellement demandé à l'ONU que les sanctions à l'encontre de l’Érythrée soient levées. Et le secrétaire-général de l'ONU, Antonio Guterres, a laissé entendre que ces sanctions pourraient n'être plus justifiées.

Avec AFP

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