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Airbnb : "Les entreprises du Net doivent partager plus"

LA VIE EN NUMÉRIQUE - Chaque semaine, Camille Neveux, journaliste au service Economie du JDD, décrypte le monde des nouvelles technologies et leurs usages. Cette semaine : le site Airbnb pourrait procéder à une levée de fonds de 500 millions de dollars, selon le Wall Street Journal de vendredi, entrant ainsi dans le cercle très fermé des start-ups à 10 milliards de dollars. Nathan Blecharczyk, un des trois fondateurs d’Airbnb, était de passage à Paris ce jour-là. Le JDD l’a rencontré.

Camille Neveux , Mis à jour le

"Vous avez les clés?", s’enquièrent deux salariés. "Le code de l’immeuble?" Dans le petit monde cool des nouvelles technologies, les patrons ne logent pas à l’hôtel lors des déplacements professionnels. Mais chez l’habitant. Surtout lorsque ce patron s’appelle Nathan Blecharczyk et qu’il a cofondé, avec deux amis, le site de location d’appartements Airbnb!

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L’Américain de 30 ans a assuré vendredi une visite éclair de 24 heures à Paris. L’occasion de mener une opération séduction vis-à-vis de la France, premier marché européen, alors que son modèle est pointé du doigt dans différentes villes, notamment à New-York et à Paris, pour concurrence déloyale envers les hôteliers. Dans les bureaux du 9e arrondissement, aménagés en appartement témoin, un message griffonné sur un tableau noir d’enfant l’accueille : "Welcome Nate!". "Plus de 50.000 propriétés sont disponibles en France, ce marché est celui qui croit le plus vite en Europe", rappelle le millionnaire, domicilié dans le quartier de Noe Valley à San Francisco.

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"Adaptez les règles au XXIe siècle!"

Selon les chiffres dévoilés vendredi par ses soins, plus d’un million de Français ont déjà utilisé le site depuis son lancement, en 2008. Une étude du cabinet Asterès assure également que l’impact induit par Airbnb sur l’économie parisienne s’élève à 185 millions d’euros, avec la création de 1100 emplois. "Nous ne demandons pas qu’il n’y ait pas de règles, assure le fondateur. Nous disons : modernisez celles qui existent depuis plusieurs décennies, adaptez-les au XXIe siècle ! Notre service est nouveau, nous devons être aussi proactif que possible expliquer qui nous sommes, comprendre les inquiétudes, partager les bénéfices."

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L’entrepreneur rappelle que 83% des utilisateurs "louent leur résidence principale", dans des quartiers "où l’on ne trouve pas d’hôtels". "Les touristes dépensent leur argent dans les commerces locaux, les restaurants, c’est une bonne chose", affirme-t-il. En France, la loi Duflot n’intimera pas aux propriétaires de résidences principales de prendre des mesures particulières. Les locataires, eux, devront demander l’autorisation à leurs propriétaires avant d’utiliser le service. Le cas des résidences secondaires sera débattu au cas par cas, en fonction des villes. "Nous en sommes très contents", assure l’équipe. "Nous nous plierons aux législations soumises par chaque municipalité."

"Planter des arbres et repeindre des salles de classe"

Nathan Blecharczyk en a également profité pour diner vendredi soir avec une vingtaine d’entrepreneurs de la "French Tech" : Alexandre Malsch (Melty), Tariq Krim (Netvibes), Catherine Barba (Catherine Barba Group), Frédéric Mazzella (BlaBlaCar), Ludovic Huraux (Attractive World)… Le site souhaite étoffer la communauté d’entrepreneurs utilisant Airbnb pour leurs déplacements professionnels. "C’est une manière de faire du networking, de favoriser les rôles modèles et les soutiens, très important lorsque l’on monte une entreprise", appuie-t-il, alors qu’en France, quelque 2000 hôtes Airbnb sont des créateurs d’entreprise.

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Interrogé sur les "techies" – employés des nouvelles technologies – accusés de faire flamber les prix des loyers à San Francisco et de créer un foyer de discorde, Nathan Blecharczyk formule des propositions concrètes. "Les entreprises du Net doivent réfléchir à la manière de rendre ce qu’elles ont reçu, de partager plus. Certaines ont déjà accompli des choses fantastiques, d’autres pas encore. Mais n’oublions pas que beaucoup d’entre elles ne sont pas encore profitables"! C’est difficile de rendre lorsque vous investissez et que vous empruntez... Surtout lorsque le public, lui, voit en "une" des journaux des valorisations à plusieurs millions de dollars"!" L’entrepreneur propose de réfléchir à la manière de "rendre sans investir des millions de dollars". "C’est ce que nous avons fait lors d’une convention organisés avec nos 800 salariés en février", rappelle-t-il. "Tous se sont répartis pour repeindre des salles de classe, planter des arbres, construire des abris dans la ville… C’était une manière de participer à la vie locale et de renforcer nos liens."

Lire aussi : Les indignés de San Francisco face à l'empire Google

Source: JDD papier

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