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La petite histoire des lendemains de vote-sanction

En 1977, 1983, 2001, 2008, droite et gauche ont choisi d’ignorer le « message » des municipales.

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Publié le 22 mars 2014 à 09h55, modifié le 23 mars 2014 à 08h43

Temps de Lecture 5 min.

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Jacques Chirac au siège du RPR, rue de Lille à Paris, lors du second tour des municipales, le 20 mars 1977. NE PAS UTILISER

Toulouse, Strasbourg, Reims et Saint-Etienne, ainsi que 18 autres villes de plus de 50 000 habitants, viennent de basculer dans l'escarcelle de son parti. Le responsable de la principale force d'opposition, qui a déjà en tête la prochaine élection présidentielle, prend pour cible le chef de l'Etat : « Le président de la République est obligé d'entendre le message des Français. Ses promesses en termes de pouvoir d'achat n'avaient pas été satisfaites. Le comportement qui a été le sien au sommet de l'Etat ne pouvait plus être accepté. »

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés François Hollande déjà dans l'après-municipale

Ainsi parlait… François Hollande, le 16 mars 2008, une fois connus les résultats du second tour des élections municipales et cantonales. Nul doute que le même homme saura trouver d'autres mots si d'aventure les candidats de la majorité devaient subir pareille déconvenue les 23 et 30 mars. Il ne serait pas le seul, le cas échéant, à adapter son vocabulaire. Ce 16 mars 2008, le premier ministre avait répliqué en jugeant « malvenu de tirer de ce scrutin des leçons nationales ». « L'importance des enjeux locaux et la faible participation ne s'y prêtent pas », avait-il ajouté, en qualifiant de « diffus et éparpillé » le « message » des électeurs. Gageons que l'auteur de ces propos, François Fillon, aurait une autre lecture de semblables résultats s'ils venaient à s'inverser le 30 mars.

QUELQUES TÊTE CHANGENT

Ainsi vont les scrutins intermédiaires dans notre pays, dès lors qu'ils interviennent dans un contexte d'usure du pouvoir. L'opposition s'efforce de « nationaliser » la campagne, la majorité de la « relocaliser ». Même chose pour les résultats. On débat sur la part de vote – ou d'abstention – sanction qui s'est exprimée. Vient ensuite le moment où il convient de « tirer les leçons » du scrutin.

Invariablement, l'exécutif assure qu'il a entendu le « message » des électeurs. Puis quelques têtes changent, ajustements a minima qui ne modifient guère la politique conduite. Rien que de très conforme à la lettre des institutions, qui n'engage pas la responsabilité de l'exécutif sur un scrutin local. Mais autant de colère, glissée ou non dans les urnes, qui reste intacte faute d'avoir été écoutée. Avec cette injustice, qui fait que des maires – dont la fonction est si appréciée des Français – les seules victimes d'un avertissement qui, pour partie, ne leur était pas adressé.

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