C’est en Suisse que les expats sont le mieux payés : leur salaire moyen atteint 202 865 dollars (175 350 euros) selon la 11e édition de l’enquête HSBC Expat Explorer, rendue publique le 10 octobre. Les États-Unis (185 119 dollars, soit 159 500 euros) et Hong Kong (178 706 dollars, soit 154 000 euros) complètent cette année le tiercé de tête.

Selon cette étude, l’expatrié “moyen” augmente son salaire annuel de 21 000 dollars (soit 18 000 euros) en s’installant à l’étranger, note le site BBC Online. Parmi les 22 000 personnes qui ont répondu à l’enquête, 45 % déclarent avoir gagné plus pour le même travail en s’expatriant, tandis que 28 % déclarent avoir obtenu une promotion.

Contrats locaux et coût de la vie

“Une année en expatriation peut représenter, sur le plan financier, l’équivalent de trois ans de revenus chez nous”, selon l’expert britannique Andrew Talbot, qui travaille actuellement à Singapour pour la société Expat Financial Planning.

Mais la journaliste Kate Mayberry souligne que le profil des expats s’est aujourd’hui considérablement diversifié. Au point que le scénario traditionnel de l’expat qui profite grâce à l’entreprise qui l’envoie à l’étranger d’un généreux package couvrant salaire, logement, frais de scolarité des enfants et indemnités de déplacement se fait de plus en plus rare.

Selon Yvonne McNulty, experte en mobilité internationale basée à Singapour,

l’idée selon laquelle vous pouvez ‘devenir riche’ ou simplement gagner plus en travaillant pour votre entreprise à l’étranger est aujourd’hui dépassée.”

D’une part, les contrats locaux couramment proposés en lieu et place de contrats d’expatriation sont nettement moins avantageux. D’autre part, la plupart des pays où les salaires sont élevés comptent parmi les plus chers du monde : Hong Kong figure en haut de la liste selon l’enquête 2018 de Mercer sur le coût de la vie où Zurich figure en troisième position.

Se fixer un objectif financier

Enfin, l’expatriation induit très souvent un changement de style de vie : gagner plus encourage à dépenser plus, relève Kate Mayberry. “Pour ceux qui sont en poste à l’étranger et qui bénéficient d’une grosse prime, il est tentant de gaspiller cet argent en soirées ou en vacances haut de gamme.”

D’où la condition sine qua non pour que qu’une expatriation soit financièrement profitable, selon l’expert Andrew Talbot :

Les expats doivent se demander ce qu’ils veulent au terme de leur séjour à l’étranger : rembourser un crédit, disposer d’un capital à la banque ou acheter une résidence secondaire. Il faut se fixer un objectif et s’y tenir.”