Cogito, le nouveau réseau social où l’on parle… politique

Les amoureux du débat, qui n’en peuvent plus de la foire d’empoigne sur Internet, ont rendez-vous sur ce nouveau réseau social dédié à la politique.

 Voici la page d’accueil du site Cogito (en cours de construction, comme mentionné sur le bandeau en haut à gauche).
Voici la page d’accueil du site Cogito (en cours de construction, comme mentionné sur le bandeau en haut à gauche). Capture d’écran

    Lassé de la violence sur Facebook et Twitter? Envie de débattre des grands sujets qui agitent la société sans que les échanges ne virent à l'invective? Bienvenue sur Cogito, le tout premier réseau social consacré à la politique. « J'ai toujours trouvé frustrant qu'il n'y ait pas de lieu d'expression du vote, alors que les Français parlent de deux choses : d'amour et de politique. Pour les présidentielles 2012 et 2017, je voyais les jeunes s'écharper sur Facebook et Twitter, qui sont trop émotionnels et instantanés pour ça », explique le père du projet, Guillaume Besson, fils d'Eric Besson, qui a observé de près, alors qu'il était étudiant, la virulence des débats quand son père dirigeait le sulfureux ministère de l'Immigration.

    Il en a développé une soif viscérale de dialogue apaisé. « On doit pouvoir débattre de façon dépassionnée de la PMA ou du cannabis », plaide-t-il. Cogito se veut donc rigoureusement « apartisan ». Pour s'en assurer, le jeune homme, épaulé par cinq autres startupeurs, s'est entouré d'un bureau politique représentant les cinq grands partis français.

    Le réseau social, déjà actif, sera bientôt décliné sur application mobile. Concrètement, chacun s'inscrit en remplissant un profil, où l'on peut préciser ce que l'on a voté aux dernières élections — locales comme nationales —, de quel parti on se sent proche, si l'on est conservateur ou progressiste, les causes qui nous tiennent à cœur, sa religion, etc.

    Un thème par jour

    On peut aussi indiquer si l'on se sent plutôt de gauche ou de droite. On croyait ce partage du monde périmé depuis Emmanuel Macron ! « C'est le premier clivage par lequel les gens se définissent encore, la première porte d'entrée vers la politique », corrige Guillaume Besson. Que les pudiques, qui tiennent à garder leur vote secret, se rassurent : le profil peut demeurer privé. Les concepteurs se sont attaché les services d'un avocat pour garantir que les données personnelles soient strictement protégées.

    Une fois inscrit, chacun peut participer au débat lancé chaque jour ou presque sur le site, en postant ses commentaires dans la colonne « oui » ou « non » : « Faut-il arrêter de manger de la viande ? », « imposer une dictature verte ? », « interdire Zemmour de plateau TV ? », « interdire le niqab et la burqa dans l'espace public ? » Les commentaires sont modérés pour éviter les dérapages. Cogito a du reste développé un partenariat avec la Fédération française de débat et d'éloquence.

    La démocratie participative en action ? Avec cette agora virtuelle, les créateurs du projet espèrent contribuer modestement au débat. Guillaume Besson résume : « Nous ne sommes pas là pour gagner de l'argent, nous sommes profondément amoureux de la démocratie. Elle est critiquée, mais on oublie qu'on se bat dans le monde pour exprimer ses idées. »