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Grippe : chiffres épidémie 2023-2024 en France, symptômes, traitement

Mis à jour le par Nastasia Montel

La grippe est une maladie infectieuse généralement sans gravité chez les personnes en bonne santé. Pour les personnes à risque de complication, la vaccination est recommandée. En France, l’épidémie est présente dans l’ensemble de l’Hexagone. Quels sont les symptômes et les traitements ? Comment prévenir la maladie face à l’arrivée de l’épidémie ? On fait le point.

Définition : qu'est-ce que la grippe ?

La grippe est une infection virale aiguë contagieuse, différente d’un simple rhume. Elle est généralement à l’origine d’une fièvre intense et peut provoquer une fatigue et une toux se prolongeant sur plusieurs semaines.

Chez les personnes en bonne santé, le développement de la grippe est souvent favorable et le rétablissement spontané après une à deux semaines.

Chez les personnes âgées ou fragilisées, la grippe peut déséquilibrer l’état de santé avec un risque d’aggravation de maladies déjà existantes (certaines maladies chroniques comme l’insuffisance cardiaque ou respiratoire, la bronco-pneumopathie chronique obstructive ou BPCO, l’asthme, le diabète, la mucoviscidose…). Elle peut aussi être à l’origine de graves complications respiratoires, pouvant conduire à l’hospitalisation. La vaccination contre la grippe est donc recommandée chez ces sujetsà risque de complications.

Combien de personnes sont touchées par la grippe par an en France ?

Chaque hiver, 2 à 6 millions de personnes sont touchées par le virus de la grippe. Selon les données du Réseau Sentinelles qui assure la surveillance épidémiologique de la grippe depuis 1984, entre 788 000 et 4,6 millions de personnes consultent pour syndrome grippal lors d’une épidémie de grippe. Entre 25 % et 50 % de ces consultations concernent des enfants de moins de 15 ans.

Quelque 10 000 décès liés à la grippe sont enregistrés chaque année en France. Plus de 90 % de ces décès surviennent chez des personnes âgées de plus de 65 ans (source 1).

Épidémie 2023-2024 : chiffres, carte

Fin février, l’épidémie se poursuit en France. L’ensemble des régions de l’Hexagone sont toujours en épidémie. Outre-mer, la Guyane et les Antilles sont également en phase épidémique. Santé publique France, dans son dernier bulletin épidémiologique publié le 21 février 2024, constate une « forte diminution des indicateurs en ville et à l’hôpital dans toutes les classes d’âge ».

Plus précisément, le nombre de passages aux urgences pour grippe/syndrome grippal était de 7 564 la semaine du 12 au 18 février, contre plus de 10 000 la semaine précédente, soit une « forte baisse » de 27 %. Les hospitalisations après passage aux urgences étaient aussi en diminution de 31 %.

Carte France épidémie grippe février 2024
FermerCarte France épidémie grippe février 2024 © Santé publique France
© Santé publique France

Combien de temps dure l’épidémie de grippe ? Exemple de l’épidémie 2022-2023

La grippe est à l’origine d’une épidémie saisonnière qui sévit chaque hiver, entre les mois de novembre et d’avril dans l’hémisphère nord. Elle démarre généralement fin décembre, et dure en moyenne une dizaine de semaines. Selon Santé publique France, « l’épidémie de grippe 2022-2023 a démarré fin novembre 2022, a atteint son pic fin décembre et s’est achevée début avril, soit une durée totale de 19 semaines. L’épidémie de grippe 2022-2023, précoce et exceptionnellement longue, a été marquée par la survenue de deux vagues successives. La première vague épidémique est survenue de façon concomitante avec une circulation importante d’autres virus respiratoires, notamment le virus respiratoire syncytial (VRS) et le SARS-CoV-2, et a été marquée par une sévérité inhabituellement élevée chez les jeunes adultes ».

Causes : comment attrape-t-on une grippe ?

La grippe est causée par le virus de l’Influenza (famille des myxovirus). Il existe trois principaux types de virus Influenza.

Les trois grands types de virus Influenza

  • Les virus de type A : parmi leurs nombreux sous-types, les sous-types A (H1N1) et A (H3N2) circulent chez l’homme. Les virus de type A circulent aussi chez de nombreuses espèces animales (canards, poulets, porcs…). À ce jour seuls les virus de type A ont été à l’origine de pandémies.
  • Les virus de type B se divisent en deux principaux sous-groupes ou lignées : les lignées B/Yamagata et B/Victoria. Ils circulent essentiellement chez l’homme.
  • Les virus de type C sont rarement détectés et ne causent généralement que des infections bénignes (source 2).

Comment se transmettent les virus grippaux ?

  • Très contagieux, le virus se transmet par voie aérienne via les sécrétions respiratoires : des gouttelettes de salive se propagent dans l’air après un éternuement ou une quinte de toux.
  • Le virus peut aussi se transmettre par les mains. On parle alors de transmission manuportée. Par exemple : en serrant la main d’une personne contaminée et que l’on se touche ensuite le visage ou les yeux sans s’être lavé les mains. La transmission peut aussi avoir lieu par contact avec un objet contaminé (poignée de porte, clavier d’ordinateur, plan de travail…) : mains du malade, poignée de porte, mains de la personne contaminée. Le virus peut en effet survivre plusieurs heures sur des objets inertes.

Il est possible d’être affecté plusieurs fois dans sa vie par cette infection respiratoire aiguë car le virus de la grippe varie sans cesse.

Pourquoi la grippe nous met-elle K.O. ?

Après être entré via les muqueuses du nez, de la bouche ou des yeux, le virus se lie aux cellules qui tapissent les voies respiratoires pulmonaires. Comme l’a expliqué la Pr Laura Haynes (université du Connecticut, États-Unis) dans The Conversation, une fois à l’intérieur des cellules, le virus détourne la machinerie de fabrication de protéines des cellules pour générer ses propres protéines virales. La plupart des symptômes de la grippe sont en fait causés par la réponse immunitaire au virus (source 3).

Comment se déroule cette déclaration de guerre au virus ? Les récepteurs capables de détecter la présence du virus produisent des molécules appelées cytokines et chimiokines. Celles-ci alertent l’organisme en cas d’infection et réveillent les « cellules soldats », les lymphocytes T. Lorsque les lymphocytes T reconnaissent les protéines du virus de la grippe, ils commencent à proliférer dans les ganglions lymphatiques autour des poumons et de la gorge. Résultat : nos ganglions sont enflés et douloureux. Ils se déplacent ensuite vers les poumons et commencent à tuer les cellules infectées par le virus. Ce processus crée beaucoup de lésions pulmonaires semblables à la bronchite. L’accumulation de mucus dans les poumons à la suite de cette réponse immunitaire provoque la toux pour dégager les voies respiratoires.

Par ailleurs, toujours afin de combattre l’infection grippale, les cytokines et les chimiokines pénètrent dans la circulation sanguine. Elles provoquent alors de la fièvre, des maux de tête, de la fatigue et des douleurs musculaires.

Symptômes : comment reconnaître une grippe ?

La grippe débute brutalement. Elle entraîne le plus souvent :

  • une fièvre ;
  • une toux sèche ;
  • des maux de tête ;
  • une fatigue ;
  • des courbatures ;
  • un écoulement nasal ou un nez bouché.

Un malade est contagieux environ douze heures avant l’apparition de la fièvre et des courbatures.

En l’absence de complications, il faut compter en moyenne une semaine pour voir disparaître les principaux symptômes. La fatigue peut persister plus longtemps.

Grippe, syndrome grippal, état grippal

On confond souvent grippe, syndrome grippal ou état grippal. Pourtant, si les symptômes sont les mêmes, le virus responsable n’est pas le même. La grippe est due au virus influenzae, alors que le syndrome grippal peut être causé par d’autres virus respiratoires, comme le virus respiratoire syncytial (VRS), un rhinovirus…

Grippe et Covid

Les symptômes de la grippe peuvent aussi être confondus avec ceux de la Covid-19. Ce qui peut faire la différence : l’intensité des symptômes, comment ils sont apparus, ou encore le contexte. Le diagnostic de Covid-19 est confirmé par un test virologique par RT-PCR (le test de référence), un test antigénique ou un auto-test.

Prévention : vaccin, immunité, gestes barrières

La vaccination est le principal outil de prévention de la grippe saisonnière chez les personnes à risque. Elle doit être associée au bon respect par tous des gestes barrières.

Un vaccin pris en charge à 100 % pour les personnes à risque

La vaccination contre la grippe doit être renouvelée chaque année. La composition du vaccin contre la grippe est actualisée chaque année en fonction des souches qui ont circulé durant l’hiver précédent et qui sont les plus susceptibles d’être présentes lors de l’hiver suivant.

La vaccination est recommandée pour :

  • les personnes âgées de 65 ans et plus ;
  • les adultes et les enfants (à partir de 6 mois) souffrant de certaines maladies chroniques (diabète, asthme, BPCO, insuffisance respiratoire chronique, insuffisance cardiaque grave, hépatites…) ;
  • les femmes enceintes, quel que soit le trimestre de la grossesse ;
  • les personnes obèses avec un IMC égal ou supérieur à 40 ;
  • l’entourage des nourrissons de moins de 6 mois à risque de grippe grave et des personnes immunodéprimées ;
  • les professionnels de santé et professionnels des établissements médico-sociaux au contact de patients à risque ;
  • les professionnels exposés dans le cadre professionnel aux virus grippaux aviaires et porcins (nouvelle recommandation) ;
  • les aides à domicile des particuliers employeurs vulnérables.

Pour ces populations à risque, la vaccination contre la grippe est prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale. Les autres personnes doivent s’acquitter de son prix.

Des approches alternatives pour stimuler l’immunité

Il existe une prévention homéopathique contre la grippe : Oscillococcinum® et Influenzinum. Toutefois, chez les personnes appartenant aux groupes à risque de complications, elle ne peut se substituer au vaccin contre la grippe. Une position rappelée par l’Agence nationale de sécurité du médicament dans un point d’information publié en 2016.

D’autres solutions naturelles à base de plantes ou de probiotiques peuvent aussi être utiles pour renforcer ses défenses immunitaires.

Des gestes qui limitent le risque de contamination

En période d’épidémie, alors que le froid abaisse les défenses immunitaires et que nous passons beaucoup de temps dans des espaces clos, propices à la promiscuité, il est recommandé de redoubler de précautions. Parmi les gestes barrières à adopter :

  • aérer 15 minutes par jour ;
  • éviter de porter ses mains au visage ;
  • se laver régulièrement les mains au savon, ou utiliser du gel hydroalcoolique ;
  • utiliser des mouchoirs jetables pour se moucher, tousser, éternuer ou cracher, et le jeter aussitôt, sinon, toussez et éternuez dans son coude ;
  • éviter de serrer les mains ou d’embrasser pour se saluer ;
  • garder ses distances et rester à environ un mètre des personnes que l’on croise ;
  • porter un masque jetable ou lavable, qui couvre le nez et la bouche, selon les recommandations en cours.

Examens : comment savoir si on la grippe ?

L’examen clinique à lui seul permet de diagnostiquer la grippe. D’autres examens peuvent éventuellement être effectués afin de détecter une maladie sous-jacente.

Traitements : comment soigner une grippe ?

Le traitement de la grippe est généralement symptomatique.

Il repose sur :

  • le repos pendant 2 à 3 jours ;
  • la prise de médicaments antipyrétiques (contre la fièvre), antalgiques (contre la douleur), antitussifs (si la toux est sèche), expectorants (si la toux est grasse) ;
  • l’hydratation ;
  • le maintien d’une alimentation équilibrée ;
  • l’aération des pièces du logement et le lavage des mains régulier pour éviter la contamination ;
  • la prise d’antibiotiques en cas de surinfection bactérienne.

L’aspirine est déconseillé chez les enfants grippés (risque de syndrome de Reye, associant atteintes cérébrale et hépatique).

Un antiviral, l’oseltamivir (commercialisé sous le nom de Tamiflu), peut être prescrit en curatif chez l’enfant ou l’adulte si le patient est jugé à risque de complications ou présente d’emblée une forme grave de grippe (Avis du Haut Conseil de la santé publique, 16 mars 2018, source 4).

Étant une infection virale, la grippe n’est pas sensible aux antibiotiques.

Phytothérapie

Lors de grippe, attention : toute fièvre prolongée, en particulier chez les enfants, exige l’avis d’un médecin.

Dès les premières manifestations de la grippe avec frissons, maux de tête ou courbatures, prendre :

  • en infusion, camomille fleurs séchées. Mettre 20 g dans 1 litre d’eau, laisser infuser 30 minutes. Boire une tasse avec un jus de citron toutes les 2 heures, en alternance avec de la verveine odorante feuilles. Mettre 15 g dans 1 litre d’eau, laisser infuser 10 minutes. 1 tasse toutes les heures intermédiaires ;
     
  • en décoction : grog sans alcool, 2 bâtons de cannelle + 2 clous de girofle pour 0,5 litre d’eau. Porter à ébullition pendant 3 minutes, ajouter du thym 30 g, laisser infuser 10 minutes. À boire très chaud avec citron et miel.

Lors d’un état grippal évident, prendre :

  • en infusion : bourrache feuilles/fleurs/jeunes tiges. Mettre 20 à 40 g dans 1 litre d’eau, laisser infuser 10 minutes, filtrer. 3 à 4 tasses toutes les 2 heures ;
  • en infusion : un mélange de plantes associant thym 20 g, bourrache fleurs 10 g, marjolaine 10 g, hysope 10 g, bouillon blanc 10 g. Mettre 3 à 4 cuillerées à soupe du mélange dans 1 litre d’eau, laisser infuser 10 minutes. Plusieurs tasses par jour ;
  • en décoction : coriandre graines. Mettre 30 g dans 1 litre d’eau, porter à ébullition 1 minute seulement, filtrer 2 à 3 tasses par 24 heures.

Pour désinfecter les locaux, en cas d’épidémie ou de risque contagieux par promiscuité :

  • par évaporation : eucalyptus feuilles ou pin bourgeons. Mettre 50 à 100 g dans 1 litre d’eau, laisser à ébullition sur feu doux ou mettre dans un saturateur : les vapeurs constituent une efficace protection ;
  • à brûler : eucalyptus feuilles sèches.

Bon à savoir : pour toutes les infections des voies aériennes (nez, gorge, bronches, poumons…), sucrer les tisanes avec du miel et ajouter du jus de citron.

Aromathérapie

  • Dès les premiers symptômes de la grippe, inhaler des huiles essentielles de lavande, niaouli, pin, menthe ou thym, à vaporiser sur un mouchoir et sur l’oreiller.
  • Les suppositoires sont très efficaces : le pharmacien mélange des huiles essentielles d’eucalyptus, de laurier noble et de thym à thujanol dans de l’huile végétale de millepertuis.

Pour l’enfant, choisir des huiles essentielles de thym à linalol, d’origan et de ravensare.

Attention, des restrictions existent pour les enfants de moins de 6 ans et les femmes enceintes. Lire impérativement les précautions d’emploi de toute huile essentielle avant utilisation.

Naturopathie

En cas de grippe, il peut être utile de suivre ces conseils naturopathiques :

  • boire des infusions de gingembre frais râpé avec une cuillerée à café d’acérola en poudre ;
  • boire chaud car la vapeur dégage les voies respiratoires (infusions de cannelle, réglisse, sauge, camomille, lavande) ;
  • boire des bouillons de poulet (ou de volaille) car ils réhydratent le corps, décongestionnent les voies aériennes supérieures et renforcent l’immunité.

Extrait de Mes secrets de pharmacienne, de Danièle Festy, éd. Leduc.S.

Mis à jour le par Nastasia Montel

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