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Sur l’affaire Benalla, Macron assure que « l’Elysée n’a rien caché »

Mardi, le prĂ©sident de la RĂ©publique a rĂ©clamĂ© « l’indulgence Â» pour l’ancien conseiller de l’ElysĂ©e dont « Le Monde Â» avait rĂ©vĂ©lĂ© les agissements lors du 1er-Mai.

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Publié le 06 novembre 2018 à 12h09, modifié le 06 novembre 2018 à 12h09

Temps de Lecture 4 min.

« Est-ce que l’ElysĂ©e a dissimulĂ© quelque chose [au sujet de l’affaire Alexandre Benalla]. Rien du tout (…) L’ElysĂ©e n’a rien cachĂ© Â», a dĂ©clarĂ© Emmanuel Macron, sur Europe 1, mardi 6 novembre. C’est faux. Il a fallu attendre le 18 juillet pour que les Français apprennent que l’adjoint au chef de cabinet de M. Macron, Alexandre Benalla, se trouvait le 1er mai place de la Contrescarpe, Ă  Paris, muni d’un brassard de police ; qu’il Ă©tait l’homme qui se cachait sous le casque, dans une vidĂ©o pourtant mise en ligne sur Internet quelques heures après les Ă©vĂ©nements, et largement visionnĂ©e. Personne sinon n’en aurait rien su.

Le 5 octobre, devant les juges, Alexandre Benalla a d’ailleurs convenu que l’ElysĂ©e Ă©tait « surpris que [l’affaire] sorte maintenant Â», au cĹ“ur du mois de juillet.

Sa sanction serait Ă©galement restĂ©e secrète si, le 18 juillet, Le Monde n’avait pas interrogĂ© le directeur du cabinet du prĂ©sident de la RĂ©publique, Patrick Strzoda. Sans publicitĂ©, le prĂ©fet avait suspendu M. Benalla durant deux semaines, du 4 au 19 mai, pour son « comportement manifestement inappropriĂ© Â» qui portait « atteinte Ă  l’exemplaritĂ© attendue des agents de la prĂ©sidence de la RĂ©publique Â».

« Est-ce qu’il y a eu des interventions pour faire pression ? Personne Â», a aussi dĂ©clarĂ© M. Macron sur Europe 1. Trois policiers sont pourtant mis en examen pour « violation du secret professionnel Â» et « dĂ©tournement d’images issues d’un système de vidĂ©oprotection Â» après avoir transmis, sur un CD, des images des camĂ©ras de la PrĂ©fecture de police montrant sous un autre angle les violences de la place de la Contrescarpe.

Mis en examen pour « recel de violation du secret professionnel Â» et « recel de dĂ©tournement d’images issues d’un système de vidĂ©oprotection Â», Alexandre Benalla a expliquĂ© aux enquĂŞteurs qu’il avait confiĂ© ces CD Ă  IsmaĂ«l Emelien, conseiller spĂ©cial du prĂ©sident de la RĂ©publique.

« J’ai tĂ©lĂ©phonĂ© au prĂ©sident du SĂ©nat Â»

Devant les policiers, les trois policiers ont confirmĂ© avoir confiĂ© ces images afin « d’aider Â» Alexandre Benalla Ă  prĂ©parer sa dĂ©fense, quelques heures après les rĂ©vĂ©lations du Monde. Ils ont expliquĂ© qu’ils n’auraient pas agi ainsi si le chef adjoint de cabinet ne leur Ă©tait pas apparu comme l’homme de confiance de M. Macron. « Depuis l’élection de M. Macron, les chefs du groupe de sĂ©curitĂ© de la prĂ©sidence de la RĂ©publique (Ă©taient) ostracisĂ©s par la prĂ©sence de M. Benalla, a notamment dĂ©clarĂ© le commissaire Maxence Creusat. Pour nous, M. Benalla (reprĂ©sentait) Macron pour tous les sujets sĂ©curitĂ©. Â»

Enfin, le président de la République s’est mêlé personnellement de l’affaire Benalla alors qu’avaient repris au Palais du Luxembourg les auditions de la commission d’enquête parlementaire du Sénat.

Le 11 septembre, huit jours avant l’audition de son conseiller, Emmanuel Macron a tĂ©lĂ©phonĂ© en personne Ă  GĂ©rard Larcher. Le chef de l’Etat l’a revendiquĂ© dès le lendemain en conseil des ministres. « J’ai tĂ©lĂ©phonĂ© au prĂ©sident du SĂ©nat pour lui rappeler que la Constitution impose les principes de la sĂ©paration des pouvoirs et de la prĂ©somption d’innocence Â», a expliquĂ© M. Macron devant le gouvernement.

Le 24 juillet, lors d’une soirĂ©e organisĂ©e pour fĂŞter la fin de la session parlementaire Ă  la Maison de l’AmĂ©rique latine, dans le 7e arrondissement de Paris, le chef de l’Etat avait fait applaudir son chargĂ© de mission par les dĂ©putĂ©s de La RĂ©publique en marche et la ministre de la justice, Nicole Belloubet. M. Benalla venait d’être mis en examen pour « violences en rĂ©union Â» et « port prohibĂ© et sans droit d’insignes rĂ©glementĂ©s par l’autoritĂ© publique Â».

Sur Europe 1, mardi matin, Emmanuel Macron a de nouveau rĂ©clamĂ© de l’« indulgence Â» pour son ancien conseiller.

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