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Mouvement des gilets jaunes en Gironde : des automobilistes avec des enfants ont passé la nuit sur l'A10

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Les gilets jaunes ne désarment pas en Gironde. Cinquième journée d'actions ce mercredi matin avec la RN10 à Saint-André-de-Cubzac et l'A10 à hauteur de Virsac coupés dans les deux sens. Des fermetures qui ont pris au piège des dizaines d'automobilistes. Certains sont restés coincés toute la nuit.

Plusieurs dizaines de voitures et camions bloqués sur l'A10, sur le Pont de la Dordogne mardi matin
Plusieurs dizaines de voitures et camions bloqués sur l'A10, sur le Pont de la Dordogne mardi matin © Radio France - Laurine Benjebria

Les gilets jaunes promettent de nouvelles actions ce mercredi matin, pour la cinquième journée consécutive. En Gironde, deux points noirs sont signalés : sur l'A10 à hauteur du péage de Virsac et sur la nationale 10 autour de Saint-André-de-Cubzac. D'après les témoignages d'auditeurs de France Bleu Gironde, des dizaines de naufragés de la route sont coincées sur le pont de la Dordogne depuis mardi soir, entre Saint-André-de-Cubzac et Saint-Vincent-de-Paul.

Des enfants parmi les naufragés de la route

Mireille s'est retrouvée bloquée sur l'A10 sur le Pont de la Dordogne à 19h mardi, elle a été obligée d'y passer la nuit. Autour d'elle, d'autres automobilistes et de nombreux poids-lourds. A bord de certaines voitures, des enfants : "il y a des gens avec des enfants, parce qu'ils sont partis hier du travail et ont pris ensuite la route, c'est inadmissible" ajoute Mireille, qui a donc passé la nuit dans sa voiture sur l'autoroute. 

"Il y a des camions à perte de vue"

Certains naufragés de la route ont donc coupé le moteur, sont descendus sur l'autoroute pour aller à la recherche de ravitaillement selon Mireille : "il y a des chauffeurs routiers qui sont partis à pied pour ravitailler ces personnes qui ont des enfants, ils sont allés chercher de l'eau, des gâteaux". De son côté, la protection civile a été envoyée dès la soirée pour venir en aide à ces automobilistes bloqués. 600 d'entre eux ont été évacués dans la nuit selon la préfecture.

Autre problème signalé par Mireille, les faibles températures : "personne ne peut mettre son chauffage, il fait froid (...) ceux qui n'ont pas d'essence ne peuvent pas mettre le moteur en route".

Des naufragés de la route qui auraient pu être évités

La circulation dans le secteur était compliquée depuis lundi, totalement coupée même sur le pont de la Dordogne. Mardi déjà, des automobilistes s'y sont retrouvés bloqués pendant six heures, avant que les forces de l'ordre ne créent une sortie provisoire, en bas du pont. Malgré tout, les automobilistes pouvaient toujours s'engouffrer sur le pont, car la route n'était pas fermée : un panneau indiquait une sortie obligatoire, mais la route était toujours accessible. Mais ce n'est pas la seule raison de ces bouchons selon le préfet de la Gironde, Didier Lallement : "parce que tout simplement, il y a des gens qui bloquent le trafic et dans une société où la moindre petite difficulté des engrenages et des conséquences graves, il suffit d'installer un barrage sur une route".

"Nous avons beau signaler qu'il faut contourner, qu'il faut faire autrement, certains de nos concitoyens ne croient pas, pensent qu'ils peuvent et se retrouvent bloqués"

Le fait est que cette zone, c'était un point stratégique des manifestants, bien connu des forces de l'ordre. A deux reprises, elles étaient déjà intervenues, samedi, puis lundi, sur le péage de Virsac. Alors pourquoi ne sont-elles pas restées sur place ? Pourquoi n'ont-elles pas débloquer le barrage de Saint-André de Cubzac ? "Nous avons écouté ce qui nous était dit dans un premier temps, que les barrages étaient filtrants mais force a été de constater qu'ils ne le sont pas" selon le préfet. Didier Lallement qui ajoute "nous sommes malheureusement obligés désormais de prendre d'autres dispositions". Des dispositions sur lesquelles le préfet n'a pas voulu s'étaler.

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