Nissan : Carlos Ghosn nie les accusations de fraude sur ses salaires

Le président de l’Alliance Renault Nissan aurait affirmé ne pas avoir sous-déclaré ses revenus au fisc japonais.

 Selon les enquêteurs japonais, le montant total non déclaré par Carlos Ghosn pourrait atteindre 62 millions d'euros sur une période de 8 ans.
Selon les enquêteurs japonais, le montant total non déclaré par Carlos Ghosn pourrait atteindre 62 millions d'euros sur une période de 8 ans. AFP/Manjunath Kiran

    Toujours seul et isolé dans sa cellule de 6,5 m2 du centre de détention de Kosuge, au nord de Tokyo, Carlos Ghosn nie, selon la télévision japonaise NHK, avoir sous-déclaré ses revenus et avoir eu la volonté de falsifier ses comptes. C'est ce qu'il aurait affirmé lors de son interrogatoire par les enquêteurs.

    Selon le procureur du bureau de Tokyo, le patron de l' Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi est pourtant soupçonné d'une importante fraude fiscale. Le montant total non déclaré aurait pu atteindre 62 millions d'euros sur une période de 8 ans.

    L'homme d'affaires aurait aussi fait financer par le constructeur automobile nippon des voyages de sa famille ou un emploi fictif de sa sœur au Brésil… Un préjudice de plusieurs centaines de milliers de dollars. Si ces faits sont avérés, il risque dix ans de prison.

    Samedi, toujours selon la NHK, son ex-bras droit chez Nissan, Greg Kelly, aurait confirmé la ligne de défense de Carlos Ghosn. Il aurait affirmé que la rémunération de ce dernier avait fait l'objet de concertations avec les autres responsables de l'entreprise. Et que ces versements ont été faits dans les règles. « Je ne me contentais pas d'obéir aux ordres de l'ex-président, je travaillais pour le bien de l'entreprise », a déclaré l'ancien directeur du développement de l'Alliance Renault Nissan.

    En attendant, après le vote, jeudi dernier, par le conseil d'administration de Nissan de l'éviction de Carlos Ghosn, Mitsubishi devrait prendre une décision similaire en l'écartant, cette semaine, de la présidence de son Conseil d'administration.

    Une première réunion de l'Alliance

    Par ailleurs, les hauts responsables de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi doivent se retrouver cette semaine aux Pays-Bas, branche qui a vendu plus de dix millions de véhicules dans le monde en 2017.

    Cette première réunion depuis l'arrestation de Carlos Ghosn devrait probablement réaffirmer l'intérêt de cette alliance. Elle a vendu plus de dix millions de véhicules dans le monde en 2017. En outre, grâce aux synergies industrielles et aux achats mutualisés, les trois constructeurs ont pu économiser 5,7 milliards d'euros.

    La semaine dernière, Bruno Le Maire, ministre de l'Economie avait lui aussi redit son « attachement » à cette alliance.

    Reste que si pour le moment Carlos Ghosn reste encore pdg de Renault, la question de sa succession au sein de l'Alliance va se poser rapidement. Mais trouver un nouveau pilote qui puisse faire consensus chez les trois constructeurs ne sera assurément pas chose simple.