Moins d’emplois, de faibles investissements et peu de nouvelles entreprises sur le territoire… Malgré la hausse des prix du pétrole, la situation économique de Dubaï est loin d’être idéale. Et elle freine l’installation des expatriés, d’après l’hebdomadaire The Economist.

L’hebdomadaire britannique part d’un constat simple et inédit : il y a aujourd’hui plus de départs que d’arrivées dans l’émirat.

Les étrangers représentent 90 % de la population, mais les écoles pour expats ferment. […] Les agents immobiliers se lamentent face à l’irruption d’appartements vides.”

Un phénomène dû, en grande partie, aux tensions qui secouent actuellement la région du Golfe. “Longtemps port d’attache dans une région explosive, Dubaï s’est récemment embourbé dans des problèmes [internationaux]”, assure The Economist, qui considère que la politique extérieure des Émirats arabes unis est “belliqueuse”.

Le pays est impliqué dans la guerre du Yémen aux côtés de l’Arabie Saoudite. Il participe également au blocus lancé par plusieurs États arabes contre le Qatar, considéré comme un rival. Quant à sa relation économique privilégiée avec l’Iran, elle a été mise à mal par les sanctions imposées par les États-Unis contre la République islamique. Les Émirats ont en effet affiché leur volonté de se conformer aux demandes américaines.

Attirer les étrangers

Les investisseurs restent néanmoins optimistes, nuance The Economist. Les prix du pétrole sont aujourd’hui relativement hauts et le PIB de Dubaï devrait augmenter de 3,3 % en 2018.

Pour rester attractif, l’émirat a aussi mis en place des mesures favorables aux étrangers. Le gouvernement a créé des visas de travail longue durée, gelé les frais d’inscription dans les écoles privées et allégé certains impôts. Il a également levé une partie des restrictions qui empêchaient auparavant les expatriés de posséder une entreprise.

Mais cela sera-t-il suffisant ? Rien n’est moins sûr pour le journal britannique. “Dubaï a longtemps profité de la détresse de la région. Aujourd’hui, il risque d’en devenir une victime.”