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Le Front de gauche obtient-il de meilleurs résultats que le FN ?

Si la coalition menée Jean-Luc Mélenchon capitalise sur l'implantation du PCF, sa dynamique de conquête reste à démontrer.

Par  et

Publié le 27 mars 2014 à 15h20, modifié le 27 mars 2014 à 17h59

Temps de Lecture 3 min.

Jean-Luc Mélenchon pendant la manifestation du Front de gauche pour la « révolution fiscale », le 1er décembre 2013 à Paris.

Le Front de gauche a-t-il choisi la bonne stratégie pour ces municipales ? La formation pilotée par Jean-Luc Mélenchon agrège plusieurs partis : le Parti de gauche de ce dernier, le Parti communiste, mais aussi une somme de plus petites entités. Pour les municipales, les divisions sont allées bon train entre partisans d'alliances avec le Parti socialiste, qui pilote nombre de villes avec les communistes, et tenants d'une approche autonome, prônée par M. Mélenchon.

Finalement, cette stratégie s'est-elle révélée payante ? Et a-t-elle permis au Front de gauche (FG) de réussir son pari d'être l'« antidote » au Front national (FN) ? Un autre argument nous a poussés à cette analyse, que de nombreux lecteurs et abonnés aux comptes des Décodeurs sur les réseaux sociaux nous ont relayé : les médias seraient trop focalisés sur le FN, oubliant au passage d'autres dynamiques, et en particulier celle du Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon. Nous avons donc vérifié.

 

Méthodologie : Tous les calculs sont fondés sur une extraction effectuée par nos soins, mercredi 26 mars, des données diffusées par le ministère de l'intérieur. Nous avons récupéré dans cette base les données concernant les villes de plus de 1 000 habitants où au moins une liste est estampillée Front de gauche (FG), Parti de gauche (PG) ou Parti communiste français (PCF). Ce qui exclut les listes dissidentes de ces partis — par exemple celle de Jean-Pierre Brard, qui se présentait à Montreuil avec l'étiquette « divers gauche », et les unions dont la tête de liste n'était pas membre d'une de ces trois formations.
Le Front de gauche n'étant pas présent aux municipales en 2008, et comme nous estimons qu'on ne peut pas comparer une présidentielle et des municipales, deux élections très différentes, il ne nous est pas possible d'effectuer de comparaisons

 

Un score moyen de 10,7 %

618 En tout, les partis de la gauche non socialiste et non extrême ont présenté des listes dans 618 villes de plus de 1 000 habitants, que ce soit sous l'appellation PCF, PG ou FG.

10,71 % C'est le score moyen obtenu par les listes de gauche radicale, dans les villes de plus de 1 000 habitants où elles étaient présentes. Une moyenne qui cache d'importantes disparités, selon l'étiquette politique des listes en question.

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Le Front de gauche capitalise sur l'implantation du PCF

Ainsi, en moyenne, les listes du Front de gauche ont obtenu 9,32 % des suffrages, le Parti de gauche 6,04 % ; tous deux loin derrière le Parti communiste français, qui obtient en moyenne 24,97 % des suffrages dans les 160 villes de plus de 1 000 habitants où il se présentait.

On retrouve cette disparité dans le nombre de listes qualifiées pour le second tour : si c'est le cas de 50 % des listes FG, le chiffre diminue à 40 % pour le PG, quand il grimpe à 80 % pour les listes PCF. De même, 41 % de celles-ci sont arrivées en tête, contre seulement 6 % des listes FG et 8 % des listes PG.

Les listes PCF font bien mieux que les listes PG

On peut ensuite comparer les résultats obtenus par des listes PC, PG ou FG là où elles étaient présentes à ceux du FN. Le parti de Marine Le Pen avait présenté des listes dans un peu moins de 300 communes. Au total, 7,13 millions d'électeurs qui sont venus voter ont eu la possibilité de glisser un bulletin FN dans l'urne ; 1,09 million d'entre eux l'ont fait, soit 15,29 %.

Le graphique ci-dessous représente le « potentiel électoral » de chaque composante, c'est-à-dire le nombre d'électeurs qui avaient la possibilité de voter pour une liste PG, PCF ou FG, et le nombre qui l'ont fait. On le voit, il y a moins de listes PCF, mais elles obtiennent plus de voix que les listes FG, plus nombreuses. Quant au PG, il présente peu de listes autonomes et obtient peu de voix.

Pour l'ensemble des listes FG, PG et PC, ce ratio monte à 10,71 %. Mais il est une fois encore disparate : s'il s'élève à 24,5 % pour le PC, le PG seul ne « touche » que 3,4 % d'électeurs, quand les listes FG atteignent 8,64 %.

Les listes Front de gauche battent rarement les listes FN

Nous avons également regardé les communes où coexistaient une liste FN et une liste PC, PG ou FG. C'est le cas dans 214 villes. Le FN arrive devant les formations de gauche radicale dans 177 élections. Dans 37 seulement, les listes de gauche radicale font un meilleur score.

Le Front de gauche conquiert des terres déjà à gauche

Si on regarde les 20 villes de plus de 10 000 habitants où les listes Front de gauche, Parti communiste français ou Parti de gauche ont fait leur meilleur score, on constate que la formation de M. Mélenchon capitalise en terrain connu : huit de ces villes ont un maire sortant communiste ; cinq, un socialiste.

Le FN n'était présent que dans 6 de ces 20 villes. Son score moyen y est de 12,94 %, légèrement inférieur à sa moyenne dans les villes où il se présentait.

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