À l'âge de 13 ans, les parents auront posté en moyenne 1 300 photos et vidéos de leur enfant sur les médias sociaux. Et d'ici ses 18 ans, il y aura, sur la toile, 70 000 publications le concernant, estime un rapport de la commission britannique de protection de l'enfance. Des données personnelles qui sont trop peu protégées et qui pourraient lui nuire. 

Jamais nous n’avons partagé autant d’informations à propos de nous. Sur Instagram la photo d’un gâteau, sur Twitter nos opinions politiques, sur Facebook la vidéo du chat, sur Whatsapp nos photos de vacances… L’afflux de données est continuel. Mais il n’est pas seulement question de nous, cela concerne aussi nos enfants.
Selon un rapport de la Commission britannique à l’enfance, en moyenne, à l’âge de 13 ans, les parents ont posté 1 300 photos et vidéos de leur enfant sur les différents médias sociaux. Cela commence même avant sa naissance avec des photos d’échographie, l’annonce de la grossesse, etc.
"Les enfants publient 26 fois par jour sur les réseaux sociaux" 
"La quantité d’informations explose lorsque les enfants eux-mêmes commencent à utiliser ces plateformes. En moyenne, les enfants publient 26 fois par jour sur les réseaux sociaux", écrivent les auteurs du rapport. D’ici ses 18 ans, il y aura 70 000 données à son sujet sur Internet, indiquent-ils.
Car il ne s’agit pas seulement des réseaux sociaux. Les enceintes connectées, les applications, les jeux vidéo en réseau, les assistants vocaux recueillent eux aussi de précieuses données sur nos modes de vie et ceux de nos enfants. En décembre dernier, un client allemand d’Amazon a même reçu par erreur 1 700 enregistrements d’un utilisateur de l’enceinte connectée Alexa.
Des risques pour l’enfant et son avenir
"Nous devons nous arrêter et réfléchir à ce que cela signifie pour la vie de nos enfants maintenant et à l’impact que cela pourrait avoir sur leur vie future en tant qu’adultes", prévient Anne Longfield, commissaire britannique à l’enfance. "Nous ne savons tout simplement pas quelles sont les conséquences de tout ce flot de données. À la lumière de cette incertitude, devrions-nous être heureux de continuer collecter et partager celles de nos enfants ? Je ne pense pas".
Les risques sont pour l’instant assez flous, mais le rapport évoque par exemple l’exploitation de ces données par un prédateur qui pourrait entrer en contact avec un mineur. "Les enfants discutent souvent en ligne avec des personnes qu’ils ne connaissent pas dans la vie réelle, et certains peuvent cibler les enfants grâce à la fonctionnalité Snap Maps", évoque le rapport. Cette fonctionnalité de l’application Snapchat permet aux abonnés de localiser en direct la personne avec qui il discute.
Le rapport préconise ainsi aux parents de limiter le partage de données comme des photos ou des vidéos de leurs enfants et aux législateurs de mieux protéger les utilisateurs. Un premier pas a été réalisé avec la mise en place du nouveau règlement européen sur les données personnelles (RGPD) en mai dernier. 
Marina Fabre @fabre_marina

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