Gilets jaunes : les Parisiens en ont «ras-le-bol»!

Depuis novembre et le début de la crise des Gilets jaunes, de nombreux Parisiens aménagent leurs sorties en fonction des manifestations. Avec ces nouvelles violences, nombreux sont ceux qui souhaitent la fin du mouvement, même si certains appellent à ne pas faire d’amalgames.

 Margot, 21 ans, infirmière, vit dans le XVe et doit adapter son quotidien en fonction des manifestations.
Margot, 21 ans, infirmière, vit dans le XVe et doit adapter son quotidien en fonction des manifestations. LP/C.L.

    Beaucoup de parisiens croisés ce samedi évoquent « un ras-le-bol » après les nouvelles violences consécutives à l'acte 18 des Gilets jaunes. À l'image d'Eddy, 66 ans, croisé dans le XVIe arrondissement. « Ça fait plus de quatre mois que ça dure, peste-t-il. On ne peut plus sortir de chez nous. On est immobilisés. »

    « C'est terrible, complète Isabelle, entrepreneuse du VIIe arrondissement. Ça ne m'impacte pas directement, mais c'est triste. Et je pense aux gens qui habitent dans les quartiers concernés. Pour eux, ça doit être vraiment invivable.»

    Un avis partagé par Anna, 19 ans, installée à Gentilly (Val-de-Marne) et qui étudie dans le XVIe arrondissement. « La violence, ça ne sert à rien, peste la jeune fille. Tout casser ça ne donne pas envie d'être avec eux. À un moment, il faut arrêter. On en a marre. » Désormais, elle aménage ses sorties en fonction des manifestations. « Quand on a des amis qui viennent nous voir et qu'on ne peut pas aller partout, c'est vraiment dommage, souffle-t-elle. On adapte notre programme en fonction de ça. ».

    «On se croirait en plein guerre civile»

    Margot, qui accueillait sa cousine, a également revu son itinéraire. « On voulait aller se balader, mais nous nous sommes adaptées, explique cette infirmière. On se croirait en pleine guerre civile. Je trouve ça vraiment triste. J'ai vu des manifestants passer en bas de chez moi, j'ai vite rangé ma voiture. Il y a des stations de métro fermées, des bus qui ne circulent pas. C'est lamentable. » « Mais est-ce normal d'angoisser chaque week-end ? », demande Alexandre. Cet habitant du XVIIe voit passer les manifestants devant sa porte chaque semaine. « On est malheureusement sur le trajet… »

    Aline, elle, habite avenue de Wagram. Un coin calme. A priori. «Des cafés, des restos, les enfants s'amusent dans la rue… Mais quand les casseurs sont arrivés, on a compris notre malheur. C'est d'une violence incroyable. »

    Certains appellent pourtant à ne pas faire d'amalgames. « Les Gilets jaunes et les violences sont deux choses bien distinctes qu'il faut séparer, assène Julien, technicien chimiste du XVIIIe. C'est quand même différent. » Myriam, de son côté, fait le parallèle avec les événements de mai 1968. « Il y avait aussi eu des dégâts, explique cette éducatrice du XVe arrondissement. La violence c'est bête, mais si ça peut faire bouger les choses… »

    Brésilien venu en France pour ses études, Victor vit dans le XIXe. « Pour moi, le fait de casser des choses n'a pas de sens, glisse le futur architecte. Et en plus, j'ai peur que ça ne fasse monter les extrêmes. »